Hamadi Ayari : « Je m’éclate ! »
Co-meilleur buteur de son club, Hamadi Ayari, formé au GF38 et irréprochable sur ses quatre dernières années au club magré les échecs de l’équipe iséroise s’est vite adapté au National et à Lyon Duchère AS (8e à seulement 4 points du leader, Boulogne-sur-Mer), qu’il a rejoint cet été. Rencontre.
Tu viens de marquer ton 4e but de la saison, tu es en pleine forme…
« Je ne sais pas si marquer signifie forcément être bien ou pas mais c’est en tout cas le cas en ce moment. C’est mon quatrième but de la saison après deux marqués de près et un plus difficile. Celui-là est le plus beau et, c’est essentiel, rapporte la victoire à l’équipe. »
On te savait milieu récupérateur ou milieu relayeur mais on t’a vu parfois jouer numéro 10 cette saison…
« C’est vrai et quel que soit mon poste, j’ai comme consignes de me projeter vers l’avant comme j’ai la capacité de répéter les efforts. J’aime ce côté box-to-box et je m’éclate. »
Comment s’est passée ton intégration à Lyon Duchère?
« Superbement bien. Dès le premier jour, lors de la visite médicale, je n’avais pas mis un pied sur le terrain que quelques joueurs dont Alphou N’Diaye étaient déjà venus vers moi. A partir de là, c’est facile d’adhérer au projet. Il y a des mecs de tout âge donc pas de choc générationnel. »
Au niveau des infrastructures, quel comparatif ferais-tu avec Grenoble?
« Honnêtement, c’est difficilement comparable. Le GF38 a un passé de club professionnel, qui a même goûté à quelques saisons en Ligue 1 donc à ce moment-là, des investissements avaient été effectués. De plus, c’est le plus gros club du département de l’Isère. A contrario, ici, il y a l’Olympique Lyonnais qui est le gros club de la ville et Lyon Duchère est forcément dans l’ombre. On s’entraîne à la Plaine de Gerland, où les jeunes de l’OL s’entraînaient jusque l’an dernier donc les conditions sont très correctes. Ensuite, c’est sûr que le Stade Balmont n’est pas le Stade des Alpes et ses supporters… »
En arrivant du GF38, le « vaincu » du duel entre les deux clubs l’an dernier pour la montée en National, est-ce que tu t’es fait chambrer?
« Pas au début, où on apprend à se connaître. Sachant que la non-montée avec mon club m’avait affecté, il y avait ce respect de ne pas trop en faire. Ensuite, ce n’était pas pour chambrer non plus, mais il y a eu pas mal de questions et notamment comment le club fait-il pour ne pas monter toutes ces saisons. Le GF38 est vu comme une grosse machine et suscite donc des questions. »
Tu as connu le CFA et la Ligue 2 mais jamais le National. Comment définirais-tu ce championnat?
« C’est un championnat qui est très très ouvert. Tout le monde peut battre tout le monde et ce ne serait pas une surprise si le dernier battait le leader. Lors des 3-4 premières journées, il y avait pas exemple plus de victoires à l’extérieur qu’à domicile. C’est un niveau qui est plus athlétique et où il y a moins de temps morts qu’en CFA sinon le côté technique et tactique est le même. La différence avec la Ligue 2, qui est plus relevée en tous points se fait aussi au niveau de la rigueur où aucun détail n’est à négliger, que ce soit sur le terrain ou en dehors. »
En tant que promu, on imagine que l’objectif du club est le maintien…
« Oui, le but est de pérenniser le club à ce niveau. Après, dans le foot, ça va tellement vite…Marseille Consolat était proche de monter l’an dernier pour sa deuxième saison à ce niveau-là alors que Strasbourg, aujourd’hui bien placé en Ligue 2, devait redescendre en CFA après sa première saison et n’a finalement été repêché qu’administrativement. De notre côté, on va essayer de faire le travail au plus vite pour ne pas nous mettre en danger. »
Vous avez retrouvé la victoire (3-0 face à Béziers) après deux mois sans succès (hors Coupes de France), quel était le message avant la rencontre?
« La victoire était une vraie obligation. Comme on a continué à gagner en Coupe de France, ça fait un peu illusion mais ces victoires ne comptent pas pour le championnat et on peut vite se retrouver avec un mois sans gagner. Malgré ça, on avait fait des matchs plutôt cohérents. Face à Béziers, ça s’est très bien passé même si selon moi on aurait pu corser encore plus l’addition. Il y a donc toujours du boulot et on doit continuer de travailler. »
Ce week-end, vous jouerez à Fleury (CFA), au 8e tour de la Coupe de France, compétition dans laquelle la Duchère a déjà brillé. Quel est l’objectif?
« Tant qu’on joue contre une équipe hiérarchiquement inférieure, on se doit de passer. A Fleury, bonne équipe de CFA, c’est loin d’être un bon tirage et ça sera difficile. Si l’issue est positive, l’idéal serait de faire une équipe du dessus et tant qu’à faire de Ligue 1. »
En attendant, ton club formateur ne va pas fort, suis-tu toujours son parcours?
« Je suis toujours attentif et j’ai vu qu’il y a déjà deux points qui ont été récupérés sur le Puy le week-end dernier. J’ai souvent le staff et notamment Michael Diaferia ou son stagiaire Mathieu Eyssard et quelques joueurs comme récemment Nathan Monti. Le club n’a jamais été dans cette situation à cette période de l’année puisqu’on était souvent premier. Là, c’est différent. Le Puy fait quelque chose de très très intéressant mais il leur sera compliqué de maintenir un tel rythme. A ce moment-là, le GF38 aura les cartes pour, je le souhaite, inverser la tendance. »
Crédit photo : Lyon Duchère AS