History repeating : analyse du match nul entre le GF38 et l’ETG (1-1)
Les footballeurs grenoblois restent à 6 points de la zone de maintien alors qu’ils ont eu une nouvelle fois toutes les cartes en main pour réaliser une bonne opération. Analyse d’un nouvel échec qui bénéficie tout de même de quelques circonstances atténuantes.
Les footballeurs grenoblois restent à 6 points de la zone de maintien alors qu’ils ont eu une nouvelle fois toutes les cartes en main pour réaliser une bonne opération. Analyse d’un nouvel échec qui bénéficie tout de même de quelques circonstances atténuantes.
Maudit Stade des Alpes. De Feghouli (face à Rennes lors du premier match à domicile en L1 de l’histoire du club) au funeste doublé de Mandrichi, les tireurs locaux de pénalty n’ont jamais été à la fête dans l’enceinte grenobloise. En simplifiant à l’extrême, les deux échecs de l’attaquant corse face à Châteauroux et l’ETG auront coûté 4 points au GF38. Un déficit colossal quand aujourd’hui l’équipe d’Yvon Pouliquen compte 6 points de retard sur le premier non relégable. On ne blâmera pas Mandrichi. Déjà parce que ce furent avant tout deux arrêts de gardiens inspirés. Surtout parce qu’avec 4 buts lors des 3 derniers matchs et un état d’esprit irréprochable on ne peut décemment pas lui faire endosser le costume de fossoyeur des espoirs de maintien.
Si, très objectivement, le match nul n’est pas immérité pour les Thononais vue la physionomie de la rencontre, les Grenoblois peuvent nourrir de très gros regrets. A cause du pénalty, déjà. Mais aussi parce que l’égalisation des visiteurs est entachée d’une probable faute sur Matsui au départ de l’action. Deux faits de jeu qui pèsent très lourds dans la balance au final. La lanterne rouge a donc plus ou moins fait jeu égal avec le leader du championnat, qui devrait sauf catastrophe accéder à l’élite du football français. Un constat à l’image d’une saison où tout se sera souvent joué sur quelques détails, sur l’état d’esprit, plus que sur la qualité intrinsèque des joueurs. Evian-Thonon-Gaillard, c’est globalement moyen mais ça peut compter sur un gardien en forme, un buteur sur un nuage (Sagbo ayant succédé à Bérigaud dans le rôle), un groupe homogène et un état d’esprit qui lui a permis de gratter de nombreux points dans les dernières minutes. Ce n’est pas très bandant, finalement un peu comme toutes les équipes aperçues cette saison au SdA. Et ce fut à peine suffisant pour éviter la correctionnelle contre une équipe du GF38 ultra fébrile et faible techniquement pendant une grosse partie du match.
Le début de match fut à l’avantage des joueurs de Casoni. Le 4-1-4-1 aligné par le technicien haut-savoyard a pris le dessus, physiquement, sur le 4-2-3-1 isérois grâce à un milieu qui a pressé haut (Rabiu et Tie Bi notamment) et récupéré beaucoup de ballons. Les attaquants visiteurs en ont profité pour jouer intelligemment dans les espaces, plongeant souvent dans le dos de la défense grenobloise et Farina et Adnane se sont créés deux très grosses occasions qu’ils n’ont pas su cadrer.
Le GF a beaucoup plus peiné dans la construction même si Matsui est souvent redescendu très bas pour tenter d’organiser le jeu de son équipe. Seul Tinhan a fait quelques différences sur son côté droit pendant les 25 premières minutes. Pourtant, le but est venu côté gauche, la patte gauche de Courtois trouvant Mandrichi qui dû s’y reprendre à deux fois pour ouvrir le score. Courtois, encore lui, fut à l’origine de la seconde grosse occasion grenobloise de la première période qui abouti à un arrêt à bout portant de Laquait sur une tête de Tinhan. Offensivement les joueurs de Pouliquen furent minimalistes mais efficaces et c’est là que l’on peut voir toute l’importance de la qualité de dernière passe d’un Courtois qui malgré beaucoup de déchets peut faire la différence à tout moment (son entente avec Mandrichi semble d’ailleurs plutôt bonne).
Défensivement ce fut lent et fébrile, avec beaucoup de ballons dégagés en catastrophe là où un peu plus de sérénité aurait apporté une meilleure qualité de relance. Ce fut encore plus visible en début de seconde période où les coéquipiers d’Abardonado ont ostensiblement joué plus bas pendant un gros quart d’heure, multipliant les dégagements à l’emporte pièce et étant le plus souvent privés de ballons. Ce fut mieux par la suite, avec notamment une présence intéressante de Dieuze n’hésitant pas à apporter le surnombre aux avant-postes (il a notamment provoqué le pénalty mais il a touché aussi quelques ballons dans la surface adverse). Une volonté de jouer à saluer même si au final elle a peut-être provoqué l’égalisation puisqu’on s’est retrouvé dans une situation où Paillot a dû livrer un duel avec Sagbo à plus de 35 mètres de ses buts. Mais on ne peut vraiment pas reprocher à Grenoble d’avoir voulu jouer les coups offensifs à fond pour se mettre à l’abri.
Grenoble reste à 6 points de Nîmes. C’est peu (le GF était ainsi revenu virtuellement à 3 points à la mi-temps) et abyssal à la fois compte tenu de la dynamique des deux formations. Là où les Isérois perdent des points à chaque match (2 pénos manqués, un avantage de 2 buts ruinés en moins de 10 minutes à Tours) les Gardois ont réussi à arracher le nul face à Reims après avoir été menés 2-0. Et il reste de moins en moins de temps pour renverser la tendance…
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Crédit photo : Alain Thiriet