Hugo Rebuffet (Yeti’s Grenoble) : « Ce club est tatoué sur mon cœur »

Hugo Rebuffet (Yeti’s Grenoble) : « Ce club est tatoué sur mon cœur »

hugo rebuffetClap de fin d’une belle carrière marquée par une fidélité sans faille aux Yeti’s Grenoble et une longévité au plus haut niveau international. Après 22 ans sur des patins, Hugo Rebuffet a vécu ses derniers instants dans les cages grenobloises. Une dernière saison réussie avec un premier titre national et un beau parcours en championnat. Suite au départ de Thibault Nier annoncé et après une année passée sur le banc de l’équipe 2, les commandes de l’équipe élite lui tendent désormais les bras. Entretien.

 

Bilan saison 2016-2017

C’est très positif. On a gagné le premier trophée national de l’histoire de l’équipe sénior. C’était quelque chose qu’on attendait depuis 22 ans. On avait déjà fait de beaux résultats, atteint des finales, gagné des coupes d’Europe mais sur la plan national, on n’avait jamais réussi à aller au bout. Et puis cette saison, on a quand même réalisé une série de quinze victoires de rang, c’est la première fois aussi pour nous. Il y avait vraiment une super dynamique, il s’est passé quelque chose cette année et cela s’est ressenti sur le terrain. Après c’est dommage, il ne manquait pas grand chose en championnat pour aller chercher Rethel en playoffs et aller un peu plus loin. Mais on aurait signé tout de suite pour une saison comme celle ci.

Bilan de la carrière

Quand je regarde derrière, je me dis que je suis plutôt fière de ma carrière. J’ai atteint quasiment tous les objectifs que je m’étais fixés individuellement. À savoir, jouer en équipe de France, gagner le tournoi NARCH (Le plus grand tournoi de Roller Hockey au monde, chaque été en Amérique du Nord) et puis faire de Grenoble un club stable à haut niveau. J’ai passé dix ans en équipe de France, on a participé à deux World Games, on peut dire que j’ai coché pas mal de cases. Quand j’ai commencé tout jeune, je ne pensais pas jouer aussi longtemps à ce niveau. Je pars le cœur léger en me disant que j’ai réalisé 90% de tout ce que je voulais accomplir.

Les regrets

J’aurais aimé être champion du monde et champion de France. C’est vrai que c’est quelque chose qui me tenait à cœur mais on n’a jamais réussi avec l’équipe de France ni les Yeti’s. Ce sont les deux seuls regrets de ma carrière. On a été vice champion du monde et deux fois vice champion de France, on n’était pas loin.

Le meilleur souvenir

En 2009 quand on a obtenu la médaille d’argent au World Games qui est en gros l’antichambre des Jeux Olympiques. Remporter une médaille, le club France, les 5000 supporters, c’était incroyable. On ne pouvait plus descendre les marches tellement on signait d’autographes, c’était fou. Je pense que tous ceux qui étaient à Taiwan cette année là, seront d’accord pour dire que c’était extraordinaire.

Et puis en 2008, la victoire au tournoi NARCH est aussi un super souvenir. Ça faisait cinq ans qu’on participait à cette compétition avec une bande de potes. C’était aussi un bel accomplissement.

Le pire souvenir

Il y en a eu pas mal aussi. Avec le recul, la défaite en 2014 en finale est difficile à digérer. En face Rethel était énorme mais il y a une frustration, je pense qu’on aurait pu faire mieux, que j’aurais pu faire mieux. Le titre n’était pas loin et il nous a manqué quelque chose pour aller au bout.

Le meilleur pote

Là c’est facile, c’est Hugo Notturno. Ça fait 23 ans qu’on joue ensemble. On a commencé sous l’anneau de vitesse et on a tout vécu ensemble, le premier titre en juniors, les premières saisons en jeunesse, on était tous les deux en équipe de France Espoir, le premier mondial en 2006. C’est vrai qu’on est toujours à côté dans les vestiaires, on a un lien particulier, il est un peu devenu comme un frère pour moi. En plus, il s’appelle Hugo comme moi, on est les deux Hugo et il aura été le fil rouge de ma carrière.

Le meilleur joueur

Le meilleur avec qui j’ai joué pour moi c’est Junior Cadiz. Il a joué une année chez nous et quand il est à son top niveau, c’est un joueur extraordinaire. Et puis le meilleur joueur que j’ai affronté, je dirais que c’est C.J. Yoder. C’est le plus grand joueur de tous les temps, quand je l’ai affronté en 2008 à NARCh, il n’était pas à son top mais c’était une méga star.

L’équipe la plus redoutable

C’est simple, c’est Rethel. Ils ont toujours eu une armada impressionnante. On a souvent été deuxième derrière eux malheureusement. Mais cela nous a aussi permis de progresser et d’être meilleur. Mais vraiment tout au long de ma carrière, c’est l’équipe qui a été le plus redoutable, il suffit de regarder leur palmarès. C’est un peu le PSG du Roller Hockey.

Et maintenant ?

Je vais reprendre les commandes de l’équipe première des Yeti’s. En fait les planètes se sont un peu alignées. D’abord, Simon (Demars), mon jeune élève a dépassé le maitre comme ça arrive toujours. Alors j’ai d’abord pensé jouer ailleurs mais je suis un enfant des Yeti’s et j’ai ce club tatoué sur le cœur. Et puis j’ai commencé à entrainer cette année sans que ça soit prévu que je récupère l’équipe élite mais c’est vrai que c’est quelque chose qui m’a toujours taraudé. Après avoir fait le deuil des patins, ce qui n’était pas facile, la vocation d’entraineur m’apparaissait comme une évidence. Et puis surtout Thibault Nier raccrochait aussi, donc tout se goupillait parfaitement. Il y a un groupe de joueurs géniaux et c’est une chance de pouvoir coacher cette équipe. C’est un nouveau défi et il va falloir essayer d’être à la hauteur et continuer sur cette belle dynamique que Thibault a mise en place.

Les objectifs

Cette année, on ne s’était pas fixé d’objectifs et c’est l’année où l’on gagne un titre. J’ai participé avec les autres cadres, l’entraîneur et le président au nouveau projet de cette saison et mon idée est de rester dans ce projet. Aujourd’hui, on ne sait pas ce qu’on aura en face de nous. Si on ne gagne rien l’année prochaine mais qu’on a été à 100% de nos capacités, ça sera une bonne chose. On ne se fixe pas d’objectifs donc, si on peut refaire la même saison, on le fera mais on se donne quand même un temps de transition.

Remerciements

Alors il faut que je me concentre pour n’oublier personne. J’aimerais remercier Benjamin Girardier qui était un entraineur important chez les jeunes. Merci à Frédéric Bourillon qui m’a permis d’être en équipe de France et qui a été très important pour moi aussi. Je remercie également Thibault Nier avec qui on a fait un beau bout de chemin. Merci à Gilbert Notturno qui a toujours été comme un père spirituel. Et puis je remercie tous ceux avec qui j’ai pu jouer ces dernières années.