Jérémy Cotte (Saint-Marcellin) : « Quand je dors, j’y pense »
Dimanche après-midi, l’Olympique Saint-Marcellin jouera le match le plus prestigieux de son histoire en accueillant l’ESTAC, leader de Ligue 2 qui évoluait encore en Ligue 1 la saison dernière. Jérémy Cotte, milieu offensif du club nous en parle.
A 72h de la rencontre, sens-tu la pression monter?
« Petit à petit, on sent que ça monte un peu. Ceci-dit, la pression est moindre qu’au tour d’avant contre le FC Rousset Saint-Victoire puisque c’était un adversaire de notre niveau et qu’on jouait chez nous donc cela aurait été frustrant de perdre. Surtout que gagner signifiait accéder au 8e tour et donc rentrer dans l’histoire du club. Là, on n’a rien à perdre. »
Ressens-tu une atmosphère spéciale dans la ville et ses alentours?
« J’habite à Vinay, un village voisin, et tout le monde en parle. Au boulot aussi les gens n’arrêtent pas : alors, t’es prêt ? Les commerçants jouent le jeu, il y a des affiches collées. Ça va vraiment être une grande fête ! »
Lors du tirage au sort du 8e tour, quel était ton souhait?
« Avec l’AJ Auxerre, c’était les deux meilleurs tirages qu’on aurait pu avoir. Ça m’aurait emmerdé de jouer une CFA ou CFA2 ou d’aller à Belleville Saint-Jean d’Ardières. Après le tirage, on s’est retrouvé pour boire une bière et fêter ça. »
Comment vous préparez-vous?
« On n’a pas changé nos habitudes si ce n’est que mardi, après l’entraînement, on a mangé ensemble devant le match Brest – Troyes. Là tu te dis que les mecs jouent un match de haut de tableau de Ligue 2 et qu’ils seront, la même semaine, à Saint-Marcellin (rires). Ce qui est sûr, c’est qu’à l’entraînement, on est au grand complet et ceux qui ne prennent d’habitude pas de risques lors de petites blessures sont bien là. Il y aura malheureusement des déçus dans le groupe, on le sait. De mon côté, j’essaie de ne pas trop me faire le match dans la tête mais quand je dors, je suis obligé d’y penser. »
Le public de la Saulaie répond souvent présent lors des grands événements, est-ce une vraie source de motivation ou est-ce que ça peut intimider quand on n’a pas l’habitude?
« Ça va nous aider ! Quand on va sortir des vestiaires, déjà, et qu’on va voir tout le monde, ça va être quelque chose. On a déjà connu ça cette saison quand il y avait plus de 1000 spectateurs contre Villefranche (CFA) et il y a deux ans où il y avait 2000 personnes face au GF38 (CFA). Ces expériences vont nous servir et on va en parler à ceux qui n’étaient pas là. Il ne faudra pas avoir peur du ballon et essayer dès que possible d’enflammer le match pour que le public suive. »
Avez-vous vu des matchs ou avez-vous eu des informations sur votre adversaire?
« On a suivi dans les détails. On sait qu’ils jouent la montée en Ligue 1 donc est-ce qu’ils vont mettre leur équipe-type ? On ne va pas plus se prendre la tête que ça et essayer de faire notre match car de leur côté on sait que ce sont des pros donc que techniquement, c’est fort. A nous de donner pour ne rien regretter. »
Éliminer Villefranche (1-0 après prolongation) était déjà un exploit, comment pourrait-on définir une élimination d’un club de Ligue 2?
« (Rires) Ben là, je ne sais même pas. Ça serait grandiose et il n’y a même pas de mot pour décrire ça. L’exploit contre Villefranche était déjà fort surtout quand une semaine après, cette équipe a infligé au GF38 sa première défaite en championnat. Ce qui est aussi beau c’est de voir les émotions chez les bénévoles, le public et les anciens qui ont tous été touchés. »
En tant que joueur offensif, à quoi t’attends-tu lors de cette rencontre?
« Je suis conscient que nous, joueurs offensifs, on ne touchera pas beaucoup de ballons en position d’attaque. A ces moments-là, il faudra donc aller vite, être réaliste et surtout mettre de l’audace pour tenter des choses et enflammer le public. Bien sûr, on aura aussi de gros gros efforts défensifs à faire. »
Si tu avais un message à passer à tes coéquipiers, quel serait-il?
« De profiter ! Ça nous arrivera, à la majorité, qu’une fois dans notre vie. J’espère qu’on marquera. J’espère qu’on gagnera. Je joue avec des mecs de cette équipe depuis 10 ou 15 ans et vivre un match comme ça avec eux, c’est formidable. On se voit au foot mais pas que puisqu’on est une bande de potes et nous voyons aussi en dehors du foot. »