Jeu, set et match pour les Brûleurs de Loups contre Amiens
Pour la 19e journée de Ligue Magnus, les Brûleurs de Loups retrouvaient Polesud avec la réception d’Amiens. Déjà dominateurs face à Anglet (5–1), les Grenoblois ont confirmé leur forme en pliant rapidement la rencontre, prenant le large dès les deux premiers tiers. Ce succès (6–2) vient ainsi conclure une semaine parfaite, ponctuée de trois succès en trois matchs.
Un début de tiers poussif, une fin prolifique
Après deux succès probants sur les glaces de Göteborg puis d’Anglet, les partenaires de Sacha Treille concluaient une semaine historique pour le hockey sur glace grenoblois face à Amiens. En difficulté en ce début de saison, les Gothiques (9e) se présentaient à Polesud avec une triste série de cinq défaites consécutives.
Pourtant, ce sont bien les Amiénois qui se montraient les plus incisifs dès l’entame. Justin Bergeron allumait la première mèche, mais Matija Pintaric veillait et déviait du haut de la crosse (2e). Il fallait attendre la 4e minute pour voir la première action construite des Brûleurs de Loups : sur un service en revers de Fredric Weigel, Valentin Grossetête déclenchait un tir puissant, sans toutefois prendre à défaut Taran Kozun. Accrocheurs, les Gothiques continuaient de perturber le jeu grenoblois. Vigilant, le portier isérois devait même repousser du patin un palet qu’Aurélien Dair aurait pu envoyer dans ses propres cages en déviant une passe de l’intenable Bergeron (6e). Dans ce début de match haché, aucune des deux équipes ne parvenait à prendre l’ascendant, et les occasions restaient rares (seulement 8 tirs dans les dix premières minutes).
Peu à peu, les Grenoblois parvenaient toutefois à s’installer dans la zone adverse, multipliant les offensives devant la cage de Kozun. Après une ouverture de François Beauchemin, Alexandre Mallet adressait un centre dangereux devant le but picard, sans trouver de reprise (12e). Ce n’était que partie remise. Quelques secondes plus tard, Christophe Boivin, meilleur pointeur grenoblois, profitait d’un cafouillage devant la cage amiénoise pour ajuster Kozun et ouvrir le score (1–0, 12e). Un but immédiatement suivi d’une invasion de peluches lancées depuis les tribunes au profit du Secours populaire.
Cette ouverture du score lançait le festival offensif des hommes de Per Hanberg et Edo Terglav. Six minutes plus tard, Adel Koudri, servi idéalement par son capitaine, se retrouvait en bonne position sur la droite. D’un tir précis en lucarne, il trompait Kozun et faisait le break (2–0, 18e). Pensant regagner les vestiaires avec deux buts d’avance, les Isérois assénaient un dernier coup : Boivin, encore lui, s’offrait un doublé grâce à un tir en pivot imparable (3–0, 19e). Poussifs en début de tiers, les Grenoblois avaient finalement frappé trois fois en huit minutes, se forgeant une avance confortable.
Un récital offensif dans le second tiers
Malmenés depuis l’entame, les Amiénois tentaient de réagir au moment de regagner la glace pour le deuxième tiers. Leur entraîneur choisissait alors de changer de gardien : Clément Fouquerel remplaçait Taran Kozun dans l’espoir d’inverser la tendance. Mais le scénario ne changeait pas. À peine revenu au jeu, le trio Deschamps–Treille–Koudri donnait à nouveau le tournis à la défense picarde. Sacha Treille décalait parfaitement l’intenable Adel Koudri, qui ajustait Fouquerel et s’offrait un doublé. Un but symbolique pour le numéro 18, qui signait au passage son 200e point sous le maillot grenoblois (4-0, 22e)
Ce n’était pourtant que le début du calvaire amiénois. Quelques secondes plus tard seulement, la combinaison entre François Beauchemin et Alexandre Mallet trouvait Christophe Boivin, qui coupait la trajectoire du palet pour inscrire son troisième but de la soirée (5–0, 24e). Un triplé express qui faisait exploser un Polesud en totale euphorie.
Dépassés dans tous les secteurs, les Gothiques semblaient impuissants face à l’intensité grenobloise, provoquant la colère de leur entraîneur obligé de prendre un temps mort. Un recadrage vain, car la physionomie du match restait la même. Nicolas Deschamps aurait même pu enfoncer davantage le clou en duel face à Fouquerel (29e), mais le portier amiénois parvenait à retarder l’échéance. Ce n’était que partie remise, puisque la ligne Mallet–Boivin–Beauchemin allait une nouvelle fois faire des ravages. Auteur d’un triplé, Boivin se muait cette fois passeur pour offrir à Alexandre Mallet un but plein de détermination (6–0, 30e). La défense picarde coulait littéralement sous les coups répétés de ce trio déchaîné.
Alors que la rencontre s’était déroulée jusqu’ici dans un bon état d’esprit, la tension montait brusquement après une charge appuyée sur Axel Prissaint. Dans la foulée, Valentin Grossetête et Kristjan Cepon jetaient les gants et en venaient aux mains, sous les cris d’un public chauffé à blanc.
Peu sollicité mais toujours concentré, Matija Pintaric veillait pour conserver sa cage inviolée, notamment en repoussant avec autorité un tir dangereux de Justin Bergeron (37e). À l’autre bout de la glace, François Beauchemin profitait d’une supériorité numérique pour tenter sa chance, mais Fouquerel s’interposait avec brio (38e). Ultra dominateurs, efficaces offensivement et solides défensivement, les Brûleurs de Loups rejoignaient les vestiaires avec l’espoir d’un blanchissage à défendre dans les vingt dernières minutes.
Amiens sonne la révolte … trop tard !
C’est avec la même application que les Brûleurs de Loups abordaient le dernier tiers, en portant immédiatement le danger sur la cage amiénoise. Matias Bachelet déclenchait la première tentative de ce troisième acte (42e), vite imité par Pontus Englund une minute plus tard, sans toutefois tromper la vigilance de Clément Fouquerel (43e).
Malgré la domination grenobloise, c’est pourtant Matija Pintaric qui voyait disparaître son espoir de blanchissage sur l’une des rares incursions picardes. Servi par Kristjan Cepon plein axe, William Lemay se présentait seul face au portier slovène et parvenait à le battre sans trembler (6–1, 43e). Cette réduction du score semblait réveiller les Gothiques, qui tentaient alors d’installer la pression dans la zone iséroise, sans parvenir à prendre une deuxième fois en défaut la défense grenobloise.
Moins inspirés que lors des deux premiers tiers, les Brûleurs de Loups géraient sereinement leur fin de match, forts d’un avantage confortable acquis plus tôt. Les Amiénois, eux, tentaient d’exister timidement en fin de partie, profitant d’une supériorité numérique pour réduire la marque grâce à Bastien Maïa, opportuniste devant la cage grenobloise (6–2, 59e).
Incapables de mettre fin à leur mauvaise série, les Gothiques enchaînaient ainsi une cinquième défaite consécutive avec au moins quatre buts encaissés pour le plus grand bonheur des Grenoblois. Les hommes de Per Hanberg et Edo Terglav confortant leur cinquième place au classement, avant d’entamer une nouvelle semaine à trois matchs qui se conclura par la tant attendue réception d’Angers, dimanche prochain !
Les photos de Philippe Durbet
Les réactions :
Adel Koudri (attaquant des Brûleurs de Loups) : « « On avait des matchs en retard, donc des points à rattraper, et on a fait le job ce soir après une semaine chargée. Le discours du coach après Frölunda était de se remettre tout de suite dans le rythme de la Ligue Magnus, d’aborder chaque rencontre avec le même sérieux, en maîtrisant davantage le palet. C’est le troisième match que je dispute sur la même ligne que Sacha (Treille) et Nicolas (Deschamps) : l’entente entre nous est vraiment bonne et on prend beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Je ne savais pas que j’avais atteint mon 200e point ce soir, mais c’est toujours agréable de marquer à domicile, d’aider l’équipe et de prendre de la confiance. On a un peu accumulé de fatigue avec les longs déplacements, mais physiquement je me sens bien avant de retrouver Épinal en Coupe de France ce mardi. »
Christophe Boivin (attaquant et top scoreur des Brûleurs de Loups) : « On voulait absolument aller chercher cette victoire à la maison après avoir enchaîné les déplacements. On a été supérieurs et on voulait se mettre à l’abri rapidement, ce qu’on est parvenus à faire dès les deux premiers tiers. C’est une belle victoire d’équipe, d’autant qu’on sait, ces dernières années, que ce n’est jamais évident de performer juste après la CHL. Ce ne sont pas les mêmes matchs : en Europe, on affronte des adversaires plus forts, on subit davantage et on a moins la possession du palet, alors qu’en Magnus c’est souvent l’inverse. Il faut donc s’adapter et compter sur nos 22 joueurs, parce que chacun peut faire la différence. On a vécu une très belle semaine avec ce succès contre Frölunda, même si on n’a pas réussi à se qualifier pour la suite de la compétition. On a passé beaucoup de temps dans le bus, et forcément, ça soude encore plus le groupe pour la suite de la saison. »
Fiche technique :
A Grenoble (patinoire Polesud – 4208 spectateurs), Grenoble bat Amiens (6-2)
Détail des tiers : 3-0– 3-0 – 0-2
Arbitres : M. Metais ; M.Bernoussi assistés de M. Ugolini ; M. Margry
Grenoble :
Buts : 12’21 Boivin ; 17’30 Koudri (Treille, Deschamps) ; 19’54 Boivin (Beauchemin) ; 22’34 Koudri (Treille, Deschamps) ; 24’06 Boivin (Mallet, Beauchemin) ; 30’01 Mallet (Boivin, Beauchemin).
Pénalités : 11’ (1 X 5’ + 3 X 2’)
Amiens :
Buts : 43’45 Lemay (Cepon, Magovac) ; 59’31 Maïa (Richards, Larose)
Pénalités : 11’ (1 X 5’ + 3 X 2’)

