José Lugo (Monkey Grenoble) : « Les gens ont une fausse idée de l’ultimate »
José Lugo est directeur du tournoi d’ultimate organisé le week-end dernier à Grenoble qui rassemblait les meilleures équipes d’ultimate de toute la France. Bénévole au club des Monkey, il pratique ce sport depuis trois ans. Un sport qui se développe petit à petit et que le colombien défend avec ferveur.
On a tendance à dire que l’ultimate, c’est un loisir avant d’être un sport. Est-ce vraiment le cas ?
C’est vrai que les gens ont une fausse idée de l’ultimate. Ils disent que c’est ce que tu fais sur la plage, que ce n’est pas un vrai sport. En réalité, c’est assez stratégique et très technique. Rien que pour lancer le disque, il y a plein de possibilités : en revers, en coup droit, en upside… Et puis surtout, il y a un côté fairplay qui est très fort. L’ambiance est tellement sympa qu’on tombe amoureux de ce sport. On se rend compte que les règles permettent de rester fairplay : c’est l’un des seuls sports où l’on peut s’auto-arbitrer. À la fin de chaque match, les deux équipes font un huddle : les joueurs se rassemblent tous ensemble en cercle pour discuter de la rencontre et remercier l’adversaire. C’est tout cet ensemble de règles qui nous permet d’organiser aujourd’hui un championnat mixte qui est une compétition vraiment unique dans le sport. Ça a un côté vraiment plus riche et convivial.
On voit qu’il y a des équipes qui viennent d’un peu partout. C’est un sport qui prend de l’ampleur ?
Tout à fait, c’est un sport qui se développe énormément en France. C’est beaucoup plus connu chez moi, en Colombie, mais on en entend de plus en plus parler ici. Ce qui est vraiment bien : c’est que le sport est extrêmement bien encadré. La Fédération d’ultimate suit tout le monde. Dans des petites villes comme Roanne, il y a des clubs qui se créent alors qu’ils n’existaient pas il y a trois ans. Rien que dans la région Rhône-Alpes-Auvergne, il y a beaucoup d’équipes. C’est un sport qui connait son essor. Ce ne sera jamais comme le foot, mais on gagne un peu en visibilité comme avec des tournois comme celui qu’on organise.
Justement, c’était important pour vous d’organiser une telle compétition ?
Oui ! On a les meilleures équipes de France qui viennent d’un peu partout, c’est super intéressant, on croise plein de monde et puis ça fait parler de notre équipe. Les gens savent qu’à Grenoble, il y a les montagnes, le ski, mais il y a aussi l’ultimate. Le fait d’organiser un championnat fédéral, ça nous donne davantage de valeur aux yeux des autres clubs. C’est vraiment important aussi de faire de telles manifestations : ça crédibilise notre sport. Ce n’est pas seulement lancer un disque, il y a aussi un côté sérieux. Mais c’est surtout un sport où l’on prend beaucoup de plaisir.