Josué Ahouré (GF38) : « Je ne faisais pas de foot du tout »
Arrivé cet été au Grenoble Foot 38, Josué Ahouré, 23 ans, ne se prédestinait pas du tout au football. Pourtant, aujourd’hui, il profite de la chance qui lui est donnée avec l’équipe une de Jean-Louis Garcia et ne veut rater aucune des opportunités qui se présentent à lui. Avant la trêve hivernale, il a d’ailleurs marqué son premier but avec Grenoble en Coupe de France. Rencontre avec un jeune joueur qui a pris sa première licence en 2008 seulement.
>> Le portrait chinois de Josué Ahouré
Tu jouais à Echirolles l’année dernière, parle-nous un peu de ton arrivée cet été.
À la base, je suis d’ici. C’est moi qui ai tapé à la porte du GF cet été mais avec le groupe réserve. J’étais à Echirolles sauf qu’on est descendu en DH (ndlr : 6e division) et Grenoble descendait en DHR (ndlr : 7e division). Donc je me suis dit « autant redescendre encore d’un étage sachant qu’il y avait l’équipe CFA au-dessus, ça va me faire un petit challenge ». J’ai beaucoup travaillé cet été avec Robert Boivin, le coach de la réserve de Caen, qui m’a fait faire énormément d’entraînements spécifiques devant le but.
Tu espérais vraiment jouer avec la CFA cette saison alors ?
C’était un de mes objectifs. Je ne pensais pas que ça arriverait aussi tôt donc tant mieux mais mon objectif premier, c’était d’abord de faire de bonnes prestations avec l’équipe réserve et puis pourquoi pas intégrer les entraînements de l’équipe première. Mais là c’est arrivé tôt, je pensais que ça ne viendrait pas avant la fin de l’année.
Raconte-nous comment tu as su la première fois que tu allais t’entrainer avec l’équipe une…
Le match de Coupe de France devait se jouer le dimanche… La veille, Jérôme Boujeat (ndlr : entraîneur de l’équipe B) m’a dit d’aller rejoindre le groupe CFA. Donc je m’entraîne avec eux et finalement je joue aussi. Le coach m’a alors fait rester la semaine suivante, comme un test, et depuis ce jour-là je n’ai plus quitté le groupe. C’était vraiment difficile… Le premier jour, la première semaine, j’étais totalement perdu : déjà tactiquement mais aussi dans l’impact physique, la justesse technique. Ça n’avait rien à voir avec ce que j’avais connu, du coup il m’a fallu un petit temps d’adaptation.
Un temps d’adaptation rapide puisque tu as déjà eu la chance de jouer avec le groupe CFA et même de marquer…
Oui, c’était mon troisième match en Coupe de France. J’avais déjà joué une première rencontre contre Chilly. J’étais rentré et j’avais montré de bonnes choses je pense. Le deuxième, c’était face à Saint-Marcel-lès-Valence. J’ai joué les 90 minutes, j’avais eu beaucoup d’occasions mais que j’avais manqué à cause de la précipitation. J’aurais pu faire mieux ce match là. Et puis Chasselay… C’était la première fois que je jouais contre une équipe de CFA. Le coach m’a fait confiance, on menait 2 – 1 déjà donc je me suis dit qu’avec le peu de temps de jeu que j’avais, c’était le moment de montrer quelque chose. J’ai frappé et j’ai eu la chance que ça rentre.
Donc tu t’entraînes avec le groupe CFA, pourtant tu joues le plus souvent en DHR, c’est quoi la différence entre les deux championnats ?
J’avais déjà connu la CFA 2 avec Echirolles donc je ne suis pas trop dépaysé par la CFA… La différence entre les deux se fait sur le plan physique, technique mais surtout tactique. Il existe vraiment une grosse différence entre les deux mais c’est mon objectif. Je suis là pour bosser !
Justement, si tu devais te juger, quel serait ton gros point faible ?
La tactique. J’ai commencé très tard. Je n’ai pas fait de formation, je n’ai pas fait de club pro… Je viens d’un club de quartier et je suis monté petit à petit. Je rattrape mon retard.
Tu n’as pas fait de centre de formation, pas rejoint de club professionnel… D’où viens-tu en tant que footballeur alors ?
La vraie histoire ? À la base, je ne faisais pas de foot du tout. Je jouais juste dans le quartier avec un groupe de gars qui étaient à l’AS Martinerois (ndlr : À Saint-Martin-d’Hères, commune voisine de Grenoble). Il y en a un d’entre eux qui m’a dit un jour « tu cours vite, tu devrais prendre une licence » et c’est parti de là. Pour mon premier match, je mets un coup-franc. C’était en 2008 avec les moins de 15 ans.
Tu ne pensais pas du tout réussir à percer dans le football donc ?
Non, ce n’était vraiment pas ma priorité. J’ai un bac et j’avais commencé des études de commerce. Après, j’ai pris goût au sport et je suis tombé sur les bonnes personnes au bon moment qui m’ont aidées dans plusieurs choses. J’ai toujours été passionné de foot mais en club, c’est arrivé tard, c’est pour ça que j’ai un peu de retard sur les joueurs qui m’entourent.