Laurent Bouchet (FCG) : « Perpignan venir en victime ? Je n’y crois absolument pas »
Le FC Grenoble accueille Perpignan ce samedi à Lesdiguières dans un match qui permettra de mieux définir les objectifs de fin de saison. Pour aborder cette rencontre, nous avons interrogé le talonneur Laurent Bouchet, qui a retrouvé la compétition il y a un petit mois, après une blessure qui l’a privé de la première partie du championnat, qui s’attend à une rencontre difficile.
Laurent, avant toute chose comment va le physique, pas de petit creux depuis que tu as repris la compétition il y a un mois de cela ?
Non cela va même très bien, même mieux que ce je pensais compte-tenu que j’ai repris plus tôt que prévu. Anthony (Hégarty) devait jouer contre Castres vu que je ré-attaquais les entraînements collectif seulement le lundi précédent. La situation a fait que j’ai dû m’y remettre contre le CO ; Fabrice (Landreau) m’avait d’ailleurs gentiment dit que ce n’était pas un cadeau (rires). Je ne maitrisais pas non plus encore bien les lancements de jeu. Mais au final j’ai préféré ré-attaquer fort. Contre le champion de France en titre, je n’ai pas eu le temps de penser à ma cheville, j’y suis « allé ». Sur un match avec les Espoirs, j’aurais sans doute davantage cogité, pensé avant tout à ne pas me faire mal.
Et puis la prise de rythme a été progressive : 10 minutes contre Castres, 25 à Toulon, puis davantage de temps de jeu à Viadana et contre Bayonne en Challenge Européen. Au final cela a été top pour moi et aujourd’hui je me sens parfaitement bien.
Au delà de cette fraîcheur physique, tu sembles faire part d’une belle fraîcheur mental. Est-ce une des clés pour expliquer les victoires contre Castres et Toulon, acquises à chaque fois lors des dernières minutes ?
Déjà on peut dire qu’on est vraiment très bien préparé physiquement et qu’on ne lâche pas le morceau par rapport à ça depuis le début de la saison. Ensuite l’infirmerie se vide petit à petit également. Les joueurs qui étaient blessés en début de saison apportent aujourd’hui du sang frais, créent encore davantage d’émulation.
Enfin on a joué le champion de France au Stade des Alpes puis à Toulon : difficile de ne pas être sur-motivé dans ces conditions là. Après, l’an passé nous allions aussi chercher ce genre de victoire aux forceps dans les dernières minutes, contre Castres ou encore Perpignan, par exemple, avec cet essai du bout du monde de Buto.
Finalement la petite nouveauté c’est que cette saison vous parvenez aussi à le faire en déplacement…
Je crois qu’on s’est rendu compte que l’on pouvait embêter tout le monde. L’an passé nous découvrions le Top 14, nous étions un peu le petit poucet donc peut être pas la même approche des matchs. Et puis nous n’avions peut être pas non plus l’effectif pour jouer toutes les rencontres à fond donc on ciblait un peu plus. Là on se rend compte que dès que l’on respecte les consignes, que l’on ne s’enflamme pas, qu’on reste fidèle à nos principes on parvient à s’accrocher. Après c’est sur les petits détails – une mêlée au Racing, l’interception à Toulon – que l’on parvient à faire la différence.
Des détails qui vous permettent aujourd’hui de regarder vers le haut… A condition de bien négocier la venue de Perpignan.
Ce serait tellement bête de gâcher la victoire que l’on est allé chercher à Toulon, de devoir repartir de zéro. On n’a pas le droit de se faire harakiri contre Perpignan. C’est clairement un match très important puisque si on le gagne on pourra continuer à regarder vers le haut. Mais on ne s’attend pas à une partie facile, on sait que cela va être accroché même s’ils restent dans une spirale négative.
Votre coéquipier Vincent Campo indiquait même sur le site du club craindre la bête blessée…
C’est exactement dans cet état d’esprit que l’on s’est préparé tout la semaine. Perpignan venir en victime à Grenoble ? Je n’y crois absolument pas. C’est juste du discours dans la presse. L’USAP est une équipe extrêmement difficile à manier, très joueuse, qui n’hésite pas à envoyer du jeu même en déplacement et qui n’est pas passé très loin de l’emporter chez des gros à l’extérieur. On a préparé ce match comme on a préparé celui de Castres, à nous de savoir y mettre les mêmes ingrédients pendant 80 minutes.
Ces ingrédients permettant de faire la différence, quels sont-ils selon toi ?
Vu les conditions qu’il devrait y avoir, cela se jouera, comme souvent dans ces cas là, sur les fondamentaux : avoir une bonne conquête – mêlée, touche – pour obtenir des munitions, ne laisser filer aucune opportunité de scorer. Il faut que l’on continue de jouer sur nos qualités et ne surtout pas s’enflammer après notre bonne série.
Pour finir, est-ce que tu crois justement que l’image du FCG a changé depuis le succès à Toulon ?
On n’a jamais autant parlé du club, c’est certain. On a même droit aux rumeurs les plus folles (rires), à beaucoup de battage médiatique autour de nous. On sait aussi qu’on va être plus attendu à l’extérieur.
Laurent Bouchet :
Né le 23 août 1988.
1m83, 100 kg.
Poste : talonneur.
Parcours : Pont-de-Claix, FC Grenoble.
Statistiques 2013/2014 :
– Top 14 : 3 apparitions (55′)
– Challenge Européen : 2 apparitions (130′)
Statistiques 2012/2013 :
– Top 14 : 12 apparitions (586′), 10 points (2E)
– Challenge Européen : 4 apparitions (160′), 25 points (5E)
Crédits photo : fcgrugby.com