Le FC Grenoble relégué en Pro D2 à l’issue de la saison 2016-2017 : retour sur l’année noire du club isérois

Le FC Grenoble relégué en Pro D2 à l’issue de la saison 2016-2017 : retour sur l’année noire du club isérois

mignot vs ubbRemonté de Pro D2 à l’occasion de la saison 2012-2013, Grenoble a passé 4 saisons à se battre pour éviter la relégation. Mais la cinquième a été fatale. À l’issue de l’exercice 2017-2018, les Grenoblois évolueront en Pro D2. Si les dirigeants ont la défaite amère au vu de la qualité de l’effectif, les supporters les plus avisés s’attendaient à passer sous la ligne de flottaison.

Tant sportivement que financièrement, le club avait pris des risques. Les supporters y croyaient dur comme fer. Certains s’étaient même inscrits sur Betclic, avaient profité du bonus sport et des 100 euros offerts à l’ouverture du compte et les avaient placés sur leur équipe favorite. En fin de saison, le constat est cinglant : Grenoble a joué et a perdu. Faisons l’autopsie de cet échec.

Retour sur la saison 2015-2016 et l’été mouvementé du club

Lors de la saison dernière, le club faisait face à des limitations budgétaires à cause de la frilosité des actionnaires qui ne voulaient pas prendre de risques inconsidérés. Grenoble n’est pas une destination qui attire, la cause sans doute à un manque de résultat. Depuis que le club est remonté de Pro D2, il se bat pour éviter la noyade. En conséquence, seul un recrutement de milieu de tableau est possible. En 2015-2016, le club finit 10ème.

Mais, à l’intersaison, les dirigeants décident de faire une augmentation de capital en deux parties : d’abord 900 000 euros, puis 1.5 million. Cette prise de risque est couverte par les fonds propres des actionnaires. L’apport financier est capital. Il doit permettre au club de passer un cap. À l’été, le club conserve tous ses cadres ainsi que ces éléments prometteurs mais se sépare de son entraîneur historique, Fabrice Landreau. L’optimisme est donc de mise pour la saison suivante.

Le départ de Fabrice Landreau a été le point de départ de la déconfiture grenobloise.

Un début d’exercice 2016-2017 catastrophique

À l’été 2016, les joueurs entament une préparation physique très dure. Si bien qu’au début de saison, les organismes sont fatigués. Lors de la première partie du championnat, le club perd 11 fois, dont 4 au stade des Alpes, là où il était impérial la saison précédente. Les éléments semblent s’acharner contre les Isérois : fautes d’arbitrages, défaites dans les dernières minutes… Mentalement, les joueurs commencent à lâcher prise. Pour ne pas faciliter les choses, plus de la moitié d’entre eux sont en fin de contrats. Ils savent qu’ils ne rempileront pas. Malgré tout, ils restent solidaires.

Le club avait aussi annoncé en septembre 2016 qu’il n’était pas loin du dépôt de bilan. En cause : un retard dans les partenariats, un non-renouvellement d’une partie des abonnements, une mauvaise billetterie et un prix de location élevé pour le stade des Alpes. En conséquence, tout le personnel administratif, commercial et certains joueurs ont dû accepter de baisser leur rémunération.

Mars 2017, le FC Grenoble boit le calice jusqu’à la lie

Au mois de mars mars 2017, 6 joueurs du club sont accusés de viol collectif par une jeune fille à la suite d’une sortie en boîte de nuit. Cette troisième mi-temps a eu lieu juste après la sévère défaite du club à Bordeaux (44-16). Les six joueurs seront mis à pied puis mis hors de cause dans l’enquête et enfin réintégrés à l’effectif. Cette affaire va laisser des traces, d’autant que quelques semaines plus tard, cinq des six joueurs seront à nouveau convoqués devant la police. À cette heure, personne ne sait réellement ce qui s’est passé cette nuit du 11 mars 2017.

À la suite de cette affaire, Bernard Jackman, le manager sportif, est évincé à la suite de cette affaire. Ce dernier avait pris la place de Fabrice Landreau qui était à ce poste depuis 2009. Le changement de méthode avait, avant que la saison ne commence, déjà fait des vagues. Malgré une rébellion en fin de saison, Grenoble n’a pas su éviter la relégation. En forme d’adieu, ils ont offert un match exceptionnel lors de la dernière journée face au LOU : victoire 53-21 avec 7 essais marqués.

Bernard Jackman a été limogé en mars à la suite de l’affaire des viols présumés.

Un retour en Pro D2 pour se relancer, et après ?

L’effectif grenoblois va être pillé par les clubs de l’élite. La direction a aussi décidé de se séparer de l’ensemble du staff technique. Gareth Adamson, le préparateur physique, est écarté. De même pour Philippe Doussy (jeu au pied & technique individuelle), Mike Prendergast (entraîneur des trois quarts) et Aaron Dundon (entraîneur des avants). Pou repartir sur de nouvelles bases, le club a rappelé un ancien de la maison, Franck Corrihons. Ce dernier a joué au club entre 93 et 2002 et a entraîné l’équipe pro entre 2004 et 2014.

Le staff pour la nouvelle saison en Pro D2 est le suivant :

  • Directeur technique : Franck Corrihons
  • Arrières : Dewald Senekal
  • Défense et vidéo : Cyril Villain
  • Technique et jeu au pied : Jérôme Vernay
  • Préparation physique : Johnny Claxton, Pattrick Chassaing, Benjamin Simon Cote
  • Team Manager : Andrew Farley