Les supporters des Brûleurs de Loups réclament du (vrai) changement

« Écrivons ENFIN la suite ». La pétition lancée par des supporters des Brûleurs de Loups, que vous pouvez retrouver ICI, a déjà réuni plus de 300 signatures en l’espace de 24 heures. Pour en savoir un peu plus sur cette initiative, nous avons rencontré ce mercredi deux des personnes à l’origine de l’action, Pierrick et Stéphane. Des passionnés, désireux de faire entendre leur voix et de voir leur club renouer avec certaines valeurs avec une nouvelle équipe dirigeante.

Pouvez-vous tout d’abord nous en dire plus sur vous et les autres personnes à l’origine de cette pétition ?

A la base nous sommes trois à l’origine de cette initiative, nous deux et Sylvain, l’administrateur du forum Hockey In Grenoble. Nous sommes des supporters des Brûleurs de Loups, cela fait une dizaine d’années que l’on est abonné. Nous ne faisons partie ni des Irréductibles, ni des T’Hockeys. On a été MH2G (les Mordus du Hockey-sur-Glace Grenoblois) mais l’association n’existe plus. Nous sommes avant tout des passionnés.

Comment en êtes-vous venus à lancer cette pétition qui souhaite, pour la citer, « renouer avec l’histoire du club » et que cesse « le recours au jeu des chaises musicales » pour l’équipe dirigeante ?

Pour faire un rapide historique, on a commencé à « râler » il y a 4-5 ans. Les premières années de la présidence de Stéphanie Carrel-Magnan on a regardé, on voulait voir ce que ça allait donner, sans rien dire.
On a fini par réussir à avoir une réunion avec le staff, pour parler d’un certain nombre de problèmes. Nous étions une dizaine de supporters, avec une volonté d’avoir un panel le plus large possible. Côté BDL il y avait notamment Madame Carre-Magnan, Jean-François Dufour et Nicolas Tomasini. Ce dernier a passé la réunion derrière son pc portable à dézinguer tout ceux qui étaient sur place… Après 2 heures de réunion, la présidente nous a dit qu’elle aimait bien l’initiative, le faire d’avoir des retours et nous a encouragé à nous monter en association pour devenir un interlocuteur (les MH2G, ndlr).
Avec le recul on a compris que c’était un petit enfumage. Il y a eu un incident entre le président de l’association et M. Tomasini, qui a débouché sur une plainte (un résumé de l’incident ICI, ndlr). Le club a plus ou moins exigé sa tête pour continuer à discuter avec nous et il a donc été « écarté ».
La réunion suivante s’est faite l’année dernière avec M. Isaak Onifade (directeur administratif et financier des BDL, ndlr). Cela ne s’est pas très bien passé. On a rencontré quelqu’un de très condescendant, qui avait une conception uniquement business et absolument pas sportive.
C’est le noeud du problème à nos yeux : on a des dirigeants qui n’ont rien à voir avec le hockey et pour qui le club importe finalement peu. C’est simplement une entreprise pour eux, ils sont là pour faire leur réseau.
La pétition résulte de ce constat.

Quels sont vos rapports aujourd’hui avec les dirigeants ?

Il n’y en a pas. On ne souhaite pas les rencontrer suite à cette pétition ou en discuter avec eux. A titre d’exemple j’ai croisé Nicolas Tomasini lors du match des U22 (anecdote de Stéphane, ndlr). Je suis relativement imposant donc c’est difficile de me manquer (rires) surtout que j’étais vraiment tout seul derrière la table de marque qu’il venait saluer. Il ne m’a pas adressé un mot et ne pas salué. On en est là aujourd’hui.

L’élément déclencheur de votre action a été le départ de la présidente annoncé par le Dauphiné Libéré ce lundi ?

C’était un secret de polichinelle depuis plusieurs semaines que SCM partait. Quand on a su que son successeur pourrait être M. Onifade on s’est décidé à agir (le DL annonce ce jeudi que le nouveau président pourrait finalement être Jacques Reboh, ndlr). En prenant un cas au hasard, si on avait su qu’un Patrick Rolland prenait la suite par exemple, on aurait été rassuré. Pas forcément un hockeyeur d’ailleurs mais en tout cas pas quelqu’un de son cercle fermé. Depuis deux ans on assiste à un jeu de chaises musicales entre MM. Tomasini, Onifade….
Si cela se concrétisait on aurait droit à exactement la même chose que ces dernières années. Nous souhaitons voir un club qui renoue avec son histoire, avec son public.

Les résultats semblent en retrait dans votre motivation…

En tant que supporters on a bien sûr envie que l’équipe gagne. D’autant que Grenoble avait le 1er budget de Magnus l’an dernier, le second cette année. Mais au-delà des résultats, même si c’est inadmissible de se faire sortir dès le premier tour des play-offs depuis plusieurs saisons, c’est la manière qui n’est pas satisfaisante. Cela fait des années que cela se passe mal. On a recours à des coachs débutants. Edo Terglav était sans doute encore trop jeune pour coacher les BDL et on l’a largué comme ça à la tête de l’équipe en début de saison, alors que cela c’était mal passé l’an dernier pour lui à Briançon et qu’il a finalement reproduit les mêmes erreurs que l’an passé.

Impossible de lui laisser du temps à vos yeux ?

A haut niveau c’est difficilement envisageable. Au foot on ne mettrait jamais à la tête du PSG un entraîneur sans expérience. Grenoble, comme nous le disions, a un des plus gros budgets du championnat, a une histoire. Ce n’était pas non plus lui faire un cadeau à lui de le mettre à la tête de cette équipe là.

Est-ce que l’aspect financier – entraîneur jeune = entraîneur moins cher, n’est pas un facteur qui légitime sa mise en place ?

Effectivement on a choisi un entraîneur pas cher mais au final on se fait éliminer rapidement et le club doit s’assoir sur toutes les recettes liées aux play-offs qui sont énormes. Donc l’économie…

Le club n’a-t-il pas tendance, comme ça peut être le cas dans d’autres disciplines, a d’abord voir son public comme des consommateurs ? Et est-ce que finalement arrêter de « consommer » ne serait pas le meilleur moyen de faire bouger les choses ?

Ca serait triste de devoir arrêter de consommer car le hockey et particulièrement le hockey grenoblois est notre passion. On aimerait que notre initiative puisse faire bouger les choses. Maintenant si rien ne venait à changer on ne reprendrait probablement pas un abonnement en ce qui nous concerne. Je sais que pour d’autres également ça serait la fin mais après chacun fera selon ses envies, il n’y aura aucune démarche collective dans ce sens là.

Le public a-t-il changé à vos yeux depuis quelques années, devenant plus spectateur que supporter, ce qui légitimerait une vision consommatrice des dirigeants ?

Certainement qu’aujourd’hui une partie du public vient assister à un spectacle. Ce qui n’est pas dérangeant d’ailleurs, le seul soucis pour nous c’est la sensation que le sportif passe derrière. Par exemple on a des cas où le club va d’abord faire un article pour mettre en avant telle ou telle animation mise en place pour un match que sur le match en lui-même.
Par contre on constate malgré tout une baisse de l’affluence. Elle est un peu masquée par le fait que le club donne de plus en plus d’invitations via sponsors, licenciés… On brade aussi les places pour les BDE étudiants.

Pour en revenir à la pétition, vous êtes-vous fixés un objectif en ce qui concerne le nombre de signatures ?

Il faudrait que l’on puisse atteindre les 500 en l’espace d’une semaine pour commencer à avoir un certain poids. Nous avons fait un peu plus de 300 lors de la première journée ce qui était espéré compte-tenu des nombreux déçus des dernières années. On a des journalistes « historiques » du club comme Bruno Cadenne et Julien Langlet (les deux voix du hockey sur FBI dans les années 90 et 2000) qui ont signé, on sait aussi qu’il y a beaucoup d’anciens joueurs – certains l’ont clairement exprimé dans la presse, qui ne veulent plus avoir à faire à ces gens-là. Ce n’est pas juste un mécontentement de quelques supporters mais c’est un sentiment qui est partagé par beaucoup de personnes attachés à ce club. C’est ce que l’on souhaite montrer en récoltant le maximum de signatures. Grenoble a une histoire, il ne faut pas en faire n’importe quoi.
Notre principal objectif est là. On sait qu’il y a aussi de la grogne en interne, avec des gens qui ont aussi envie d’un vrai changement. On veut aussi montrer à ces gens là qu’il y a des gens derrières eux. On veut activer quelque chose avec cette pétition. C’est aussi pour ça qu’on l’a lancé très rapidement, pour avoir un impact, en sachant que dans quelques jours, une fois que l’annonce officielle sera faite et le remplaçant acté, ça sera trop tard.

Quelle est votre vision idéale des Brûleurs de Loups ?

Surtout, dans le staff, le président et directeur sportif doivent être des gens qui connaissent le hockey, ce qui n’est pas incompatible avec le fait de très bien savoir gérer une entreprise. Mais le sportif doit rester important. Le reste découle de ça. L’exemple à suivre c’est un peu Rouen où le président est une homme d’affaire, qui a un business plan clair pour le club mais aussi un vrai passionné de hockey.

Un Patrick Rolland que vous évoquiez tout à l’heure présenterait le bon profil ?

Sur le papier oui c’est le président idéal. C’est un historique, qui a une vraie connaissance du club.

Est-ce qu’une solution mixte, avec la « team SCM » sur certains postes administratifs, pourrait être envisageable à vos yeux ?

Déjà c’est effectivement bien de rappeler que tout n’est pas à jeter au sein du club, qu’il y a des choses qui fonctionnent très bien. Il y a des gens très compétents pour aller chercher des sponsors, par exemple. C’est leur communication, la manière de considérer le public et le sportif, qui est exécrable.

Pour la solution mixte on l’a un peu eu avec Martel mais il n’a finalement pas eu les coudées franches donc je ne pense pas que ce soit viable. Les gens en place actuellement tiennent trop à leurs prérogatives.

Un mot de la fin ?

Venez sur la page Facebook de la pétition, n’hésitez pas à la faire tourner, à en parler autour de vous. C’est le moment ou jamais pour nous faire entendre.
On vous accueillera aussi avec grand plaisir sur le forum Hockey in Grenoble, pas besoin d’être un grand connaisseur pour venir discuter !

On vous rappelle le lien de la pétition : https://www.change.org/p/mh2g-br%C3%BBleurs-de-loups-pour-que-la-suite-ne-soit-plus-%C3%A9crite-d-avance