Ligue 2 GF38 – Metz (1-0) : l’analyse
Le GF38 est réglé comme du papier à musique. Il a ainsi pris l’habitude de débuter chaque cycle de 5 matches par une victoire. Victorieux lors de la première et de la sixième journée, les Grenoblois ont donc logiquement remis ça lors de la onzième. Leur tâche va désormais être de ne pas enchaîner sur 4 défaites…
Ce succès face à Metz aurait presque pu être le moins sujet à caution. Seulement il y a eu une première mi-temps. 45 premières minutes où le GF38 a fait du GF38 version 2010-2011 : peu d’occasions de but et des errements défensifs dont Metz n’a heureusement pas su profiter.
Tout être humain de sexe masculin âgé de plus de 13 ans devrait normalement entrer sur un terrain l’écume aux lèvres après l’excellente play-list qu’ont délivré les enceintes du Stade des Alpes lors de l’avant-match. Mais Rage Against The Machine, Nada Surf, ACDC, System of a Down et autre Offspring n’ont pas eu l’effet escompté.
C’est en effet avec énormément de fébrilité que l’équipe d’Yvon Pouliquen a entamé son match. Le public ne l’a pas franchement aidé non plus à gagner en sérénité. Personne ne pourra reprocher aux supporters grenoblois de ne pas avoir été (très) patients. Cela dit l’accumulation de chants anti-Index alors que les actionnaires ne sont pas francophones, physiquement peu présents (à noter toutefois le retour d’Ino dans la capitale des Alpes) et surtout assez peu émus jusque là de ce traitement de faveur, n’apparaît pas très productive.
Il serait dommageable que le public du SdA entre dans un processus d’ « OLisation » en n’encourageant son équipe que lors des périodes favorables. Au moins, le kop a eu de la suite dans les idées en lançant un « Index démission » juste après l’ouverture du score de Lasimant.
Toujours est-il que les coéquipiers d’Abardonado ont multiplié les approximations au cours du premier acte, de Maubleu manquant un dégagement à Lasimant s’emmêlant les pinceaux en position favorable.
Lors des 45 premières minutes, Grenoble a évolué dans le 4-4-2 cher à Pouliquen. Défensivement, l’alignement n’a pas été bon, notamment du côté de Mendy qui a en outre souvent tendance oublier un joueur dans son dos et qui n’a pas eu de réel apport offensif.
Au milieu, Bourabia, à droite, et Johansen, à gauche ont occupé les couloirs. Le premier plus que le second d’ailleurs et un cran plus haut. Ces deux garants techniques du jeu grenoblois ont clairement failli à leur tâche en première période avec beaucoup de déchets et pas assez d’impact sur le jeu en petit périmètre et la fluidité de la circulation. Le manque, parfois, de solutions pour le porteur du ballon est un des facteurs explicatifs de cette faillite.
Les principales offensives sont venues d’un jeu direct vers les pointes et en profondeur. On peut signaler la très bonne première demi-heure de Lasimant qui garde parfois un peu trop le ballon mais qui a été un des seuls à réussir à faire des différences balle au pied. Mandrichi a lui pesé sur les défenseurs mais a été sevré de ballons exploitables dans la zone de vérité.
Lors de la conférence de presse d’après-match, Yvon Pouliquen a parlé du « jeu stéréotypé » de son équipe, par conséquent plus facile à défendre. Cela résume bien la prestation du GF38 lors d’un premier acte qu’il peut s’estimer chanceux de ne pas avoir perdu.
Le retour des vestiaires voyait heureusement une toute autre équipe grenobloise. Une chose n’a toutefois pas changé : le bon rendement, dans des registres différents de Nicolas Dieuze et d’Hugo Cianci. L’ancien capitaine isérois, souvent décrié, a rendu une copie plus que correcte que ce soit en récupération ou dans le colmatage des brèches défensives. Il a en plus très bien joué son rôle de joueur expérimenté en parlant beaucoup tout au long du match pour faire évoluer l’équipe en bloc et aider ses jeunes coéquipiers dans leur replacement.
Hugo Cianci, lui, est fou. C’est la seule explication. Il a parfois été à la limite d’un second carton jaune avec un engagement excessif. Il a jeté – non intentionnellement ! – une bouteille d’eau sur un juge assistant. Son kilométrage fut d’autant plus impressionnant que souvent émaillé de sprints au quatre coins du terrain. Et il fut surtout l’auteur d’une chevauchée fantastique qui aurait mérité un meilleur sort. Quitte à le voir exclu tous les trois matchs, il serait presque dommage de le brider. Car la folie d’Hugo Cianci c’est précisément ce qui manque au GF38 ; cette capacité à emballer une rencontre, cette volonté de se faire mal, d’aller au-delà lors des situations défavorables.
Axial en première période, il a beaucoup plus souvent évolué côté droit – où son entente avec Mainfroi a été très bonne – au retour des vestiaires. Car Yvon Pouliquen a eu l’excellente idée d’opérer un petit changement tactique pendant la pause. Mehdi Bourabia est ainsi passé dans l’axe, poste où il est beaucoup plus à l’aise, et Pascal Johansen a cette fois-ci presque collé à la ligne de touche sur son côté gauche. Les deux ont alors beaucoup plus pesé sur le jeu de leur équipe dans ce 4-1-3-2 prometteur en attendant l’hypothétique recrutement de vrais joueurs de couloir et le retour de Courtois (voire Matsui).
Il faudra faire sans « nouveautés » à Reims, la nouvelle lanterne rouge, vendredi. Avec pour impératif de ramener quelque chose car, malgré cette petite lueur, le bout du tunnel est encore loin.
Pour en savoir plus :
– Le compte-rendu
– Les réactions