Long Road To Ruin

Si on met de côté la sympathique blague que constitue l’existence d’un club comme Arles-Avignon (et ses péripéties rocambolesques dont le récent départ d’Angelos Charisteas constitue le dernier exemple en date), la situation actuelle du GF 38 est sans doute la plus catastrophique de toutes les équipes de la Ligue de Football Professionnel.

Si on met de côté la sympathique blague que constitue l’existence d’un club comme Arles-Avignon (et ses péripéties rocambolesques dont le récent départ d’Angelos Charisteas constitue le dernier exemple en date), la situation actuelle du GF 38 est sans doute la plus catastrophique de toutes les équipes de la Ligue de Football Professionnel. Aux errements de la direction du club en début de saison (mercato poussif, changement d’entraîneur après cinq journées) sont venues s’ajouter des performances sportives plus qu’aléatoires aggravées il est vrai par une litanie de blessures et d’absences qui ont fortement handicapé l’équipe. Par ailleurs, le concept même d’une compétition sportive inclut naturellement la notion de « dernier ». La fameux adage « le sport n’est pas une science exacte » est sans doute un cliché proverbial, mais il n’en reste pas moins vrai : certains paramètres demeurent insaisissables et par-là même, une défaite n’est pas plus scandaleuse qu’une victoire.

Y-a t-il (enfin) un pilote dans l’avion ?

En revanche, l’équilibre financier et la bonne santé économique d’une organisation professionnelle obéissent à un schéma bien défini et ne sauraient être dictés par le hasard ou la chance. Si on peut justifier l’échec sportif d’une équipe, il n’en va pas de même pour son budget de fonctionnement, qui, pour le coup, se doit d’être une science exacte. Le mauvais marronnier du passage du GF 38 devant la DNCG ainsi que la reprise du club par d’éventuels investisseurs locaux mettent en pleine lumière, certes l’étrange gestion des propriétaires japonais, mais également la nébuleuse politique de la ville en matière sportive. On arrive parfois à s’interroger sur le réel niveau de compétence des personnes concernées quant à la prise en charge de ce dossier. Certains conseillers municipaux nous font invariablement penser au lieutenant Frank Drebin. Plus globalement, une rétrogradation du GF en National symboliserait à n’en pas douter la faillite de Grenoble en tant que métropole sportive. Ce n’est pas tant le problème de la place ou de l’importance du football qui est posé mais plus généralement celui de l’absence de locomotive capable de tirer vers le haut l’ensemble des clubs de la ville, par ailleurs souvent livrés à eux-mêmes en terme de visibilité et d’exposition médiatique. Le brouillard qui entoure actuellement le GF 38 n’est vraiment pas gage d’éclaircie pour les autres disciplines : il se révèle au contraire de plus en plus épais à tous les niveaux et on se demande bien de quel côté un rayon de soleil arrivera à percer. Le sport grenoblois n’est pas loin de devenir qu’un regrettable nuage de poussière.


Leave a Comment