Mamadou Diallo (GF38) : « Mes plus belles années sont à venir ! »
Mamadou Diallo portera la saison prochaine les couleurs du Grenoble Foot 38. L’attaquant, auteur d’une saison aboutie avec Créteil en National 1, est revenu pour nous sur son parcours, sur son arrivée au GF38 et sur ses ambitions avec le club alpin en Ligue 2.
Mamadou, peux-tu déjà nous retracer tes premiers pas dans le football, au Sénégal ?
J’ai commencé à l’école de football Libasse Diop à Dakar quand j’avais 5 ans. J’y ai fait toutes mes premières années. Ensuite j’ai rejoint l’US Gorée en U15/U16 avant de rejoindre l’AS Dakar Sacré-Cœur en 2010 où j’ai fini ma formation avant de rejoindre Sochaux à mes 18 ans.
Comment s’est fait justement ce choix de Sochaux à ce moment là ?
Le directeur du centre de Sochaux était présent à Dakar à Sacré-Coeur, à l’occasion de quelques jours de tests. Il m’a donc vu jouer quelques matchs et il m’a dit « toi, je te ramène à Sochaux », une semaine plus tard j’étais sur place pour faire d’autres tests et tout s’est bien passé.
Sochaux comptait quelques Sénégalais dans l’effectif (Omar Daf mais aussi Papa Demba Camara), cela a également facilité ta décision puis ton intégration ?
Au-delà de ça je suis du même quartier qu’Omar Daf. Je connaissais donc Sochaux depuis déjà des années. Je me souviens même qu’il avait ramené des maillots à l’école de foot quand j’étais tout petit, c’était donc un club qui me « parlait » et que je connaissais déjà très bien même à distance.
Tes premiers mois dans le Doubs sont plutôt une réussite…
Dès que je suis arrivé la première année j’ai alterné les entraînements avec le groupe pro et la réserve. Sachant que je n’étais encore qu’en contrat « stagiaire » à ce moment là. Même si je n’ai pas beaucoup joué avec l’équipe fanion j’ai été à plusieurs reprises dans le groupe, j’ai pu assister à des voyages…C’était vraiment très enrichissant.
Hervé Renard te faisait d’ailleurs plutôt jouer derrière, toi qui es pourtant ailier de formation ?
En fait le coach m’a dit « je te mets là même si je sais que défensivement ce n’est pas spécialement ton truc parce que j’ai envie de te voir prendre le couloir » donc en fait il y avait malgré tout un fort aspect offensif dans le rôle qu’il m’a confié.
Puisqu’on en est à parler de ton poste, où te sens-tu le plus à l’aise ?
Je peux jouer des deux côtés mais j’ai été formé à droite, donc je préfère là. Mais ça ne me pose pas de problème de jouer à gauche si besoin. Je bouge de toute façon beaucoup, je peux même me retrouver dans l’axe sur certaines phases de jeu. Je suis gaucher donc en jouant à droite ça m’offre pas mal d’options différentes : rentrer pied gauche, frapper, essayer de trouver mon attaquant, centrer…
Qu’est ce qu’il t’a finalement manqué selon toi à ce moment là pour rester dans le monde pro’ ?
Je pense pas grand chose. J’avais les qualités mais quand tu es jeune, tu n’es pas toujours suffisamment concentré. Tu as justement tendance à trop t’appuyer sur tes qualités de base et tu négliges un peu le travail, la concentration etc. Et dès que tu te laisses un petit peu aller, le train passe. Après je pense que je ne faisais aussi pas partie des plans de jeu du nouveau coach à Sochaux.
Après ton départ du FCSM tu t’es retrouvé plusieurs mois sans club, peux-tu nous raconter ton parcours à ce moment là ?
A la fin de ma période à Sochaux j’avais pas mal de propositions : Strasbourg, notamment, qui était alors en National mais aussi à l’étranger (la Sampdoria, un club chypriote qui préparait l’Europa League…). Je souhaitais moi rester en France, j’avais un esprit un peu revanchard et envie de démontrer ici que j’avais les qualités pour m’imposer, envie de montrer que j’avais la capacité de jouer en Ligue 2, voir pourquoi pas en Ligue 1.
Et finalement en me disant « soit la D2 soit rien » je suis resté plusieurs mois sans jouer… J’ai ensuite reçu quelques appels du Havre, d’Angers mais à chaque fois ces clubs avaient besoin d’un joueur capable de jouer tout de suite et moi après ces quelques mois sans club, je n’étais pas opérationnel immédiatement, il m’aurait fallu quelques mois avec la réserve pour reprendre le rythme.
« Passer du monde pro au monde amateur m’a beaucoup appris humainement »
Et finalement tu t’engages avec Arras, en National 2…
Et aujourd’hui je ne regrette pas mon choix ! Passer du monde pro au monde amateur m’a beaucoup appris humainement, m’a responsabilisé. Aujourd’hui je me connais mieux en tant qu’homme et en tant que footballeur, j’ai pu progresser sur pas mal d’aspects aussi.
Quand tu repasses par cette case là tu es obligé de te prendre en main, tu n’es plus aussi suivi que dans un club professionnel. Tu as deux choix : soit tu restes un bon joueur de CFA soit tu prends l’option de te dire que tu vas remonter. J’avais conservé cet esprit de revanchard là ; dans ma tête je ne doute jamais jamais, je n’ai jamais douté de mes qualités donc je me suis remis au travail.
Je remercie beaucoup le club d’Arras d’ailleurs. Les gens m’ont formidablement bien accueilli. J’ai fait 5 mois là bas qui se sont très bien passés et qui m’ont permis de me relancer.
A ce moment là je vais faire un essai en Belgique, à Beveren. Au bout de deux jours je me blesse et je commence à me demander si le foot est vraiment fait pour moi (rires).
Retour à Arras où je me sentais bien et la saison suivante je marque 10 buts, je rejoins ensuite Croix puis Créteil où j’ai joué deux années en National 2 puis en National 1 l’an passé.
Tu restes sur la plus belle saison de ta carrière justement ?
Je ne sais pas si je dirais que c’est la meilleure, peut être au niveau des stats oui. Ce qui est sûr c’est que j’avais faim et vraiment envie de tout casser. Je savais que cette saison serait décisive pour revenir vers le monde professionnel alors que j’avais 24-25 ans. C’était le bon moment donc je me suis donné les moyens de faire une belle saison, j’ai beaucoup travaillé. C’était une belle année oui mais mes plus belles années sont à venir !
« Quand il y a eu les premiers contacts avec Grenoble j’ai immédiatement pensé à leurs supporters »
Comment se sont passés les contacts avec le GF38 ?
Je ne saurais te dire précisément de quand ça date puisque Max Marty a surtout échangé avec Koliba (Omar Koliba Soumaré, ndlr) mon collaborateur, qui est comme un frère pour moi. Donc je n’ai pas vraiment le détail. Ca a vraiment bougé après le covid19. Max Marty m’a semblé être une bonne personne lors de nos premiers échanges, j’ai pu le constater par moi-même depuis, j’ai également pu parler un peu avec l’entraîneur.
Et puis Grenoble je connaissais ! J’avais joué contre eux en CFA avec la réserve de Sochaux à Bonal. C’était un vrai match test pour nous les jeunes. Quand on a vu les supporters grenoblois… C’était un kif, on n’avait pas souvent du monde. Donc quand il y a eu les premiers contacts avec Grenoble j’ai immédiatement pensé à ça. Et puis Grenoble est un bon club français, c’est une belle ville. Le choix sportif était évident, c’est un club où je pourrai m’épanouir.
Tu as pu discuter avec ton compatriote Moussa Djitté ?
Je ne le connaissais pas directement mais Koliba (également l’agent du buteur grenoblois, ndlr) m’en parlait souvent et là j’ai pu un peu discuter avec lui de Grenoble, entre frères sénégalais on se comprend rapidement (rires).
Quels vont être tes objectifs ?
Déjà de bien intégrer ce groupe là. Ensuite mon objectif personnel sera l’objectif du club. Si chaque joueur fait une bonne saison, c’est que l’équipe aura fait une belle saison. Bien sûr j’ai envie de jouer le maximum de matchs.
On a parlé un peu de ton poste mais pour un excentré tu marques également beaucoup…
Quand j’ai débuté j’aimais surtout beaucoup dribbler, la percussion tout ça. J’aimais ça encore plus que la finition. Avec le temps j’ai mûri et j’ai intégré un peu plus cet aspect là dans mon jeu. Après la saison dernière j’ai aussi eu beaucoup de réussite avec beaucoup de buts par rapport au nombre de frappes tentées mais c’est une critère important pour un attaquant également.
On nous a dit que tu aimais tiré les coups de pied arrêtés ?
C’est vrai, je les ai toujours tiré, c’est un aspect du jeu qui est important et que j’aime bien.
Merci à Mamadou pour sa disponibilité et on lui dit à fin juin pour la reprise avec le GF38 !