Mathieu Cianci (AC Seyssinet) : « On se laissera porter par la magie du moment »

Ce samedi, l’AC Seyssinet reçoit l’équipe de Bourg-en-Bresse, pensionnaire de Ligue 2, pour le compte du 7ème tour de la coupe de France. En partenariat avec le club isérois, nous vous proposerons un suivi spécial tout au long des jours précédents l’évènement, et bien évidemment lors de l’évènement lui-même. Aujourd’hui, interview du co-entraîneur Mathieu Cianci réalisée par l’excellent chargé de communication de l’ACS.




Tu es un jeune entraîneur (30 ans seulement) et pourtant tu as déjà une très grande expérience avec un palmarès à envier !! Peux-tu nous parler de ta “carrière” ?
J’entraîne depuis une petite dizaine d’années et j’ai connu seulement deux clubs en tant qu’éducateur (Seyssins et Seyssinet) où j’ai eu la chance de découvrir tous les publics de U13 à seniors et principalement à un niveau régional. Le palmarès dont je suis le plus fier c’est celui d’avoir fait progresser des joueurs chaque saison et de leur avoir permis de prendre du plaisir au sein d’un collectif. Le mélange « aventure sportive et aventure humaine » a toujours été mon challenge prioritaire et voir aujourd’hui tous ces garçons être encore heureux de se rencontrer sur et en dehors des terrains c’est juste la plus belle satisfaction possible. Apres sur le plan purement du résultat il y a bien sûr le titre de vice-champion de France vécu avec les U19 du GF38, des belles rencontres de Gambardella comme Toulouse au Stadium, plusieurs montées avec Seyssins dont celle en U15 honneur et aujourd’hui ce match de Coupe de France contre une Ligue 2. Mais les quelques saisons où il a fallu aller chercher le maintien ont été toutes aussi fortes en émotions.
On t’a connu dirigeant, coach et cette année co-entraîneur. Peux-tu nous dire quel est ton rôle cette saison et quel poste t’as le plus plu?
Je m’occupe de la gestion des chasubles, je gonfle les ballons, je ramasse les coupelles et de temps en temps je participe aux séances (rires). Tu comprendras bien qu’en répondant à la question « quel est mon rôle cette saison » je me manque de respect donc je ne le ferai pas. Est-ce une question que l’on poserait à Greg Bardaro ? Je n’en suis pas sûr… Mon rôle est donc celui que chacun voudra bien m’attribuer, la réponse appartient au groupe et au staff. Je n’ai jamais été réellement adjoint et je ne pourrai certainement pas l’être tant j’aime gérer un groupe et prendre des décisions. En effet au GF38 j’étais un dirigeant, présent au quotidien, mais sans aucune légitimité sportive au vu du niveau de pratique (ndlr : U19 nationaux, le plus haut niveau). J’essayais plutôt d’être présent sur l’aspect humain, vie du groupe. J’ai beaucoup appris de cette période et Patrick Cordoba m’a insufflé cette passion. Le poste d’entraîneur a vraiment été enrichissant et épanouissant pour moi. Aujourd’hui, travailler en binôme en co-entraîneur présente au moins trois avantages : tout d’abord celui de pouvoir échanger et partager sur des problèmes de jeu, ensuite concilier plus facilement le foot avec certains moments de sa vie de famille “même si madame ne validera pas ce point…” (rires), et enfin dans mon cas, d’entraîner à un niveau auquel je ne pourrai pas prétendre en terme de diplôme et que Greg me permet d’atteindre de par ses diplômes. Par contre un des gros inconvénients est le temps de préparation que peut demander chaque séance et chaque match car tout doit être mis en commun et débattu quand il y a besoin jusqu’à trouver le bon compromis. On perd forcement en autonomie mais c’est l’équilibre du duo qui doit faire que ça fonctionne ou pas. Chaque rôle m’a plu car selon moi il prend le sens qu’on veut bien lui donner. J’ai le mérite de ne jamais fuir mes responsabilités et de toujours me donner à 200% dans chaque challenge. Le jour où je ne peux plus garder mon identité, que je ne peux plus manager ni apporter une expertise de technicien, alors le rôle que j’occupe à ce moment-là ne m’épanouira pas.
Parle-nous de ce début de championnat de Régional 2 (invaincu à domicile, défait à l’extérieur !) :
Le début de championnat n’a pas forcément été à la hauteur de nos ambitions mais la préparation a été tronquée et nous savions que le départ serait plus compliqué que prévu notamment sur l’aspect tactique. Le groupe s’est fixé des objectifs et le principal c’est de les remplir à la fin de la saison, pas au bout de 6 journées. Avec le match de Coupe de France de samedi nous allons avoir un match de retard ce qui peut également devenir compliqué à gérer. Oui pour le moment nous n’avons pris aucun point sur nos deux déplacements de la saison (deux défaites sur le score de 1 à 0) ce qui fait que nous restons dans le ventre mou du classement. Mais selon moi il n’y a pas de syndrome défaite à l’extérieur pour autant. A Saint Genis il nous manque juste la finition mais dans le contenu nous avions dominé de la tête et des épaules notre adversaire, et à Limonest il faut reconnaître que l’opposition proposée était très solide et nous avons répondu par autant de solidité et les détails ont basculé de leur côté mais la prestation était tout à fait cohérente. Je suis persuadé que nous ne reviendrons pas bredouilles de notre prochain match à l’extérieur… (ndlr : réponse à Chavanay le 26 novembre prochain).
Revenons sur la Coupe de France. Un club de Ligue 2 pour ce 7ème tour, une récompense ?
Oui !! Un rêve même !! En s’engageant dans cette coupe le souhait de chaque équipe est de pouvoir recevoir un club professionnel. Aucun joueur ni membre du staff n’a eu cette chance jusqu’à aujourd’hui. Je tiens d’ailleurs à mettre également en avant Romain Russier (préparateur physique) et Gallig Ruelland (Kiné) et les remercier pour leur investissement à nos côtés. Le club à une histoire avec cette coupe et nous sommes fiers aujourd’hui de pouvoir en écrire une nouvelle page. Nous avons eu la chance de pouvoir réaliser un exploit le tour précédent donc quel que soit l’issue samedi soir, le parcours aura été magnifique. Avec Greg, nous sommes vraiment heureux pour les joueurs qui ont fait beaucoup de sacrifices depuis un an et demi, ainsi que pour les dirigeants du club qui nous ont accordé leur confiance en nous mettant en place sur cette équipe malgré les nombreuses réserves exprimées par-ci par-là. La fête s’annonce belle, tous les bénévoles sont sur le qui-vive, cette effervescence fait vraiment du bien !!
Pour conclure, comment préparez-vous ce match et avec quels objectifs ?
Pour être tout à fait franc, sur la partie sportive nous le préparons vraiment d’une façon très classique. Nous n’en ferons pas plus que d’habitude. Nous ne changerons pas nos principes de jeu ça nous fragiliserait plus qu’autre chose. Les objectifs sont très clairs et sont les mêmes à chaque match : prendre du plaisir et donner le maximum de nous pour pouvoir nous qualifier. Pour rassurer nos conseillers du moment, nous ne jouons aucun match pour le perdre. Néanmoins l’humilité doit nous animer. Nous sommes conscients de nos moyens et de tout ce qui nous sépare de notre adversaire. C’est un club professionnel, nous leur devons un grand respect lorsque nous évoquons leurs caractéristiques et nos chances de qualification. On se laissera porter par la magie du moment et de vivre ça avec l’ensemble des acteurs du club c’est la plus belle des victoires.