Mathieu Cianci (FC Seyssins) : « Le plus important c’est l’image du club »

Les U15 Ligue Promotion de FC Seyssins (poule A, le classement, le calendrier/résultats), promus cette saison à ce niveau, ont réalisé une remarquable première moitié de saison qui les place en 2nde position au classement à la trêve. L’occasion de faire un point avec leur entraîneur Mathieu Cianci

Mathieu, est-ce que tu peux tout d’abord nous faire une petite présentation de ton équipe ?
L’équipe est montée l’an passé lors de la la toute dernière journée alors qu’elle n’était pas maître de son destin, du fait d’une histoire de différence de buts. Elle est composée pour moitié d’une génération de joueurs que je suis depuis maintenant trois saisons puisque je suis arrivé en U13 avec Nicolas Gras en binôme. Il y a même 60% de l’effectif qui était en U15 1ère division avec moi la saison passée. On a un noyau dur issu du club d’à peu près 70% et le reste est constitué des recrues qui nous ont rejoint cet été.

Comment s’est justement passé le recrutement estival ?
Il a été relativement tardif puis la règle des mutés est tombée fin juin (on a droit à 6 mutés par match dont 2 hors délais et j’en ai recruté 7 pour pas avoir des problèmes de gestion trop compliqués). On a arrêté le recrutement mi-juillet avec un dernier match amical pour voir les recrues.
Je ne pense pour autant pas qu’on ait eu des garçons de 2^nd choix ; au contraire on a eu des garçons qui avaient envie de se relancer, quittant des grandes équipes comme le GF38. Il nous fallait avant tout des garçons impliqués dans le projet, qui savaient que cela n’allait pas être évident mais qu’il ne faudrait rien lâcher. Les garçons, leurs parents aussi, se sont très vite intégrés, au plan de jeu et sur l’extra-sportif, ce qui a été une grande force de l’équipe.

Ton équipe débutait la saison avec un statut de petit poucet/promu. Dans quel état d’esprit et avec quel(s) objectif(s) as-tu attaqué le championnat ?
Il y avait pas mal d’appréhension avant le 1er match. La campagne de matchs amicaux a été bonne avec pour finir une victoire contre Manival. Le groupe s’est bien soudé à ce moment là également. L’objectif de départ était surtout de pas être ridicule. Il y avait cette petite appréhension de subir de grosses défaites toute l’année. On s’est ensuite fixé avec les garçons de ne pas être l’équipe qui empêcherait les générations suivantes de connaître ce niveau : on rentre sur le terrain, on se donne à 200% pour ne rien avoir à se reprocher. Pas d’objectif de points.

Le championnat a pourtant on ne peut mieux débuté pour vous…
Le 1er match on signe en effet une victoire assez inattendue contre Valence 11-0. Cela nous a lancé et par la suite on s’est découvert une solidité, avec une grande rigueur tactique des garçons qui ont bien intégré ça pendant la préparation. Il y a eu cette série de 7 victoires avec 0 but encaissé, un vrai bloc de défensif de toute l’équipe, avec ce soucis de défendre en avançant, d’aller poser des soucis à l’adversaire.

Depuis cette série, vous êtes sur une dynamique de 3 matchs sans victoire. Tes joueurs se sont-ils peut-être un peu grisés après leur début de saison parfait ?
A un moment on a peut-être oublié de faire ce qu’il fallait faire pour gagner les matchs. En début de saison on était peut être à 200% là où l’adversaire n’était qu’à 50%, parce qu’il ne nous attendait pas. Aujourd’hui, par moment, c’est les garçons qui commencent le match à 50% et l’adversaire qui est à fond. On ne peut pas se permettre ça. très vite on est en difficulté comme contre le dernier la Côte Saint-André où on a rencontré de grosses difficultés.

As-tu été déçu lors de cette première partie de saison ?
Lors de la réception Firminy oui. On est passé au travers, on a été en-dessous de tout. C’est le seul regret que j’ai même si on reste sur 3 matchs sans victoire. La trêve va nous faire beaucoup de bien.

Est-ce que le jeune entraîneur que tu es à continuer à évoluer ces derniers mois ?
Oui j’ai évolué même si je reste encore très perfectible. J’ai passé des diplômes supplémentaires à côté déjà. Je me suis également bien préparé, je ne voulais pas me rater. Je me souviens qu’avant le 1er match les nuits ont été difficiles. Mais heureusement je suis bien entouré : j’ai des dirigeants extraordinaires, Laurent qui m’aide sur les gardiens, les coachs de la 2 et la 3 sont géniaux, tous les bénévoles permettent de recevoir les adversaires avec une qualité incroyable, les parents qui nous soutiennent même à l’extérieur et Christophe Corre qui nous a fait le jeu de maillot…
Après j’ai gardé certains principes. Celui qui ne s’entraîne pas correctement ou qui n’a pas un comportement adéquat ne joue pas, par exemple. Même si je n’ai qu’un seul gardien et que je dois m’en priver, je le fais. Le plus important c’est l’image du club. Dans le jeu mais aussi dans le comportement. Je ne fais pas partie des entraîneurs qui pensent qu’on est jugé uniquement sur des résultats.

Tu as envie de continuer à grandir avec Seyssins ?
Si le projet est ambitieux, oui. Les résultats des jeunes continuent à être bons même si le début de championnat a été difficile pour certaines équipes, elles se sont très bien reprises depuis. Je pense encore que cette saison nous n’aurons aucune descente. Il faut également saluer la mairie qui nous a livré un super outil de travail, qui pourra aider le club à encore davantage se développer.

Avec cette excellente première partie de saison, les objectifs ont-ils changé ?
L’appétit vient en mangeant mais il faut garder les pieds sur terre et déjà assurer au niveau de la manière. Il ne devrait qu’un succès à obtenir pour déjà s’assurer du maintien. Après si en fin de championnat on est toujours dans le coup on ne se cachera pas et on ne jouera pas petit bras, mais pour le moment on n’en est pas encore là. Si les résultats ne suivent pas, on préparera la saison suivante en faisant davantage jouer de 1ère année par exemple. Si le but est de finir 3ème ou 4ème année pour descendre l’an prochain, il n’y a pas d’intérêt pour le club.

Patrick Cordoba, le mentor
[Mathieu Cianci était dirigeant auprès des U19 du GF38 entraînés par P.C.] C’est un passionné, quelqu’un qui faisait vraiment les choses par plaisir. Et même s’il paraissait dur avec les jeunes, il avait toujours ce côté un peu paternel. C’est quelque chose que j’ai vraiment repris de lui : parvenir à garder mes distances tout en étant protecteur. Dès que j’ai besoin d’un coup de main je l’appel, une question sur une collation d’avant-match, sur une préparation physique d’avant-saison. Il est de bon conseil, il connait les publics et il a toujours plaisir à partager son expérience.

Le coin musique

 Je ne passe pas de musique avant les matchs mais souvent je chante. Ils me prennent pour un fou mais parfois je sens besoin de faire rire avant le match, de faire retomber un peu la pression. S’il y a une chanson bête à chanter je suis là.
Une chanson que j’écoute souvent en ce moment ? On va dire Maitre Gims, c’est à la mode chez les jeunes en ce moment (rires).

Photo prise lors de la remise du maillot par le sponsor Christophe Corre, patron du restaurant « Da Peppino » à Seyssinet.