Mutualisation entre les Centaures et les Grizzlys : « c’est du gagnant-gagnant »

Mutualisation entre les Centaures et les Grizzlys : « c’est du gagnant-gagnant »

Il y a quelques semaines, les Centaures de Grenoble (Foot US) et les Grizzlys de Grenoble (baseball) signaient une convention de mutualisation. Les deux clubs, fondés au cours de la même année (1985), se sont rapprochés depuis les trois dernières saisons écoulées. Ils vont désormais faire route commune. Pour en parler, nous avons rencontré Alexis Barbotin (responsable de communication chez les Centaures) et Victoria Biteur (chargée de développement chez les Grizzlys et maintenant chez les Centaures également).

Tout d’abord, avec la crise sanitaire, dans quelle situation se trouvent les deux clubs ?

Victoria : Pour les Grizzlys on constate 20 % adhérents en moins en baseball. Le plus gros des pertes concerne les jeunes âgés entre 9 et 12 ans. Mais également chez les seniors avec certaines personnes qui souhaitent payer leur licence uniquement si il y a des compétitions. Néanmoins, nous avons pu reprendre les entraînements la semaine dernière et nous avons maintenu nos actions de développement dans les écoles. Au niveau financier, nous comptons une salariée, moi-même, et je suis donc en chômage partiel. Pour ce qui est du club nous sommes juste à niveau grâce aux subventions de l’État. Cependant, une deuxième saison blanche pourrait être assez catastrophique.

Alexis : Même constat pour nous avec une baisse de licenciés, notamment chez les jeunes. Comme tout le monde on attend impatiemment le retour des compétitions. On parle de reprise mi-avril ou alors de saison décalée durant l’été et qui se finirait en octobre. Le championnat allemand fonctionne comme cela par exemple. La fédération étudie les différents scénarios possibles. De notre côté les staffs bossent et s’adaptent. Sur le point financier, on est tout juste à l’équilibre sur la dernière saison, avec les subventions, on reste à flot et on éponge. Mais c’est pareil que les Grizzlys, une deuxième saison blanche compliquerait vraiment les choses. Ce qui est super c’est que nos partenaires nous suivent toujours. On travaille plus sereinement grâce à cela. Les conséquences de la pandémie se feront sur les années suivantes, on verra les dégâts.

Quel est l’objectif de cette mutualisation ?

Alexis : Le but est de mettre en commun des compétences différentes et créer des structures fortes. Cela se déroule pendant la période du covid mais ce n’est pas la raison principale. En effet, cela s’explique surtout par le fait que la pandémie nous a laissé du temps. Le commun devrait permettre d’améliorer et de compenser les désavantages des uns grâce aux points forts des autres.

Concrètement qu’est-ce que cela signifie ?

Victoria : Nous avons créé un groupe de travail, une réunion pour savoir comment mutualiser.

Et nous avons constaté que de nombreux aspects et domaines peuvent être mutualisés. Comme par exemple la vie de club, l’interaction avec les athlètes, mais aussi les structures avec des terrains mis à disposition ou encore du prêt de matériel. On parle de mutualiser la communication ou le développement également.

Alexis : Oui, ce sont des actions comme cela. Par exemple la candidature commune à la fête des tuiles. Mais aussi dans le domaine de la découverte avec le fait d’adapter nos pratiques pour qu’un jeune puisse pratiquer les deux sports. Ou encore la structure sport de haut niveau. Pour les Centaures c’est en partenariat avec l’UGA, mais se serait intéressant d’ouvrir ce programme en général et aux athlètes des Grizzlys.

Victoria : Les présidents sont clairs, c’est du gagnant-gagnant. Ils ont la même philosophie et ils veulent une entraide entre les deux clubs.

Est-ce qu’il y a un objectif en terme de délai, un programme chronologique à suivre ?

Alexis : Non, il n’y a pas de pression, d’abord nous devons bien nous connaître afin de collaborer correctement. Il n’y a pas d’objectif pressant. On veut faire vivre les deux clubs avec la mise en place d’un binôme qui permettra d’être plus fort.

Imaginons que je veuille prendre une licence, si je souhaite jouer au football US, c’est du côté des Centaures et inversement si je veux faire du baseball, ou alors cela change avec la mutualisation ?

Alexis : Exactement, pas de changement, ce n’est pas une fusion, les licences restent différentes.

Mais pourquoi avoir fait une fusion avec les Grizzlys plutôt qu’avec les Diables bleus un autre club de Football US par exemple ?

Alexis : Il y a des années en arrière nous avions fait une proposition et nous avions essuyé un refus. Nous en avons pris acte et on a continué notre route. Ce n’est pas tant le sport qui fait qu’on peut se rapprocher mais plutôt la philosophie. Les Grizzlys et les Centaures ont des valeurs communes. Donc la mutualisation s’est faite naturellement. C’est l’état d’esprit qui prévaut et non l’offre sportive. Et je pense que c’est une force d’avoir deux sports distincts. On peut proposer des choses différentes à nos licenciés et cela permet une certaine richesse.

Entretien réalisé par Germain Dye