No one knows : analyse du match GF38 – Reims 1-1
Certaines pilules sont difficiles à avaler. En concédant très tardivement le match nul face à Reims, les footballeurs grenoblois ont pris un nouveau coup derrière la tête. Suffisant pour définitivement les enterrer ? Personne ne le sait.
Certaines pilules sont difficiles à avaler. En concédant très tardivement le match nul face à Reims, les footballeurs grenoblois ont pris un nouveau coup derrière la tête. Suffisant pour définitivement les enterrer ? Personne ne le sait.
L’ironie socratique a accouché d’une devise qui sied plutôt bien aux aventures du club grenoblois : « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ». Le GF38 ou la glorieuse incertitude du sport à son paroxysme. Après la réception de Laval (1-2), nombreux étaient les avis définitifs sur la situation sportive du club. Yvon Pouliquen lui même parlait de « miracle pour se maintenir » et de « un pied et demi » en National.
Seulement 135 minutes plus tard, Grenoble était toujours lanterne rouge mais n’avait plus qu’un minuscule point de retard sur le premier non relégable. Nous étions alors à la mi-temps du match face à Reims. Les Isérois menaient 1-0 grâce à une réalisation de Johansen et profitaient des résultats favorables à leurs desseins sur les autres terrains de France.
Une nouvelle fois, ils s’étaient montrés plutôt laborieux dans le jeu. Pouliquen avait choisi de renforcer son milieu avec trois joueurs à profil « axial » : Juan, jouant en sentinelle juste devant la défense, et Dieuze/Johansen, n’hésitant pas à venir apporter le surnombre sur les phases offensives. Dans ce 433 évolutif, Matsui occupait le flanc gauche de l’attaque, Tinhan le flanc droit.
Peut-être faut-il y voir une certaine crainte face aux armes offensives champenoises (Reims en avait passé 4 au GF38 lors du match aller et restait sur une victoire 4-1). Les Isérois ont d’ailleurs joué très prudemment pendant une grosse trentaine de minute. Bien défendre et jouer sur la vitesse de Tinhan en première intention dès la récupération du ballon : c’est sans doute un peu caricatural mais le jeu dauphinois n’a pas été loin de se cantonner à ça lors du premier tiers du match.
Gros point positif en revanche, le gros pressing, effectué haut, qui a permis de récupérer beaucoup de ballons même si l’utilisation a été souvent mauvaise et précipitée derrière. Malgré peu d’opportunités de se montrer dangereux – avec encore une fois peu de ballons touchés dans la surface par les attaquants hors coup de pied arrêtés – Grenoble a réussi à trouver l’ouverture, Johansen profitant d’une mauvaise relance d’Amalfitano pour ajuster Agassa.
Mais rien n’est facile pour le GF38 cette saison. Les coéquipiers d’Abardonado ne se sont pas non plus facilités la tâche en reculant beaucoup trop lors du second acte. La punition est intervenue à 3 minutes de la fin du match, sur un coup-franc de Gragnic. Cruel. Parce que Reims ne se créée pas énormément d’occasions et que les pensionnaires du Stade des Alpes jouaient un peu mieux à ce moment là.
Le GF38 n’a donc toujours pas réussi à remporter deux matchs consécutivement cette saison. Ce nul a un goût de défaite. L’équipe de Pouliquen vient d’en finir avec ces rivaux directs. Elle se trouve à quatre points de la zone de maintien et va maintenant entamer un nouveau cycle face à des formations mieux classées. Ce qui ne veut pas forcément dire grand chose dans ce championnat très homogène. « On ne lâchera rien » martelait Pancho à ses coéquipiers à l’issue de la partie. Au vu de l’état d’esprit affiché face à Reims, on veut bien le croire. Est-ce que ce sera suffisant pour se sauver ? No one knows…
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Crédit photo : Alain Thiriet