Olivier Saragaglia : « On n’a pas d’excuses »
L’entraîneur du Grenoble Foot 38 Olivier Saragaglia nous a accordé un long entretien en ce début de semaine. Il revient sur l’échec de sa saison et aborde également son avenir au sein du club isérois alors qu’il arrive – tout comme son staff – en fin de contrat.
Olivier, tout d’abord comment te sens-tu, dans quel état d’esprit es-tu alors que cette saison s’est terminée il y a deux jours ?
Quand la pression finit par retomber tu as souvent cette impression d’être complètement à plat physiquement et mentalement. C’est un peu mon état aujourd’hui. Il y a également toujours ce sentiment d’échec qui est présent en moi et toute la déception qui en découle. Cela va être difficile de vite passer à autre chose mais il va le falloir.
Samedi soir, contrairement à tes habitudes, tu ne t’es pas exprimé à l’issue du match. Pourquoi ?
Effectivement dès le coup de sifflet final je suis parti avec quelqu’un d’autre, sans les joueurs. J’ai craqué nerveusement et je ne souhaitais pas montrer ce visage à mes joueurs donc j’ai préféré me retrouver seul à ce moment là.
Gardais-tu un petit espoir de montée avant le match face à Martigues ?
On peut toujours avoir un petit espoir mais franchement là je n’y croyais pas. Je savais à 100% que Cannes ne serait pas à fond dans son match.
Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, à la lecture du classement, et malgré les très nombreux matchs à l’issue desquels on pouvait être déçu du résultat, le GF38 ne se retrouve qu’à 4 points du National…
J’en ai plus que conscience. Cette montée on devait l’obtenir haut la main cette saison sans manquer de respect à nos adversaires.
A quel moment estimes-tu que vous avez compromis vos chances ?
Clairement sur les deux matchs de suite à domicile contre Mont-de-Marsan et Tarbes. On perd aussi des points contre Béziers mais on finit à 10 et c’était une belle équipe donc ce n’est pas si catastrophique que cela. Alors que Mont-de-Marsan et Tarbes on doit les battre et l’affaire est pliée. On ne monte pas sur ce mois d’avril alors que l’on sortait d’une victoire à Consolat qu’on pensait alors être un gros tournant de notre saison. Le match remis contre Valence nous a peut être fait un peu de rythme également et je pense qu’au Stade des Alpes, même en jouant mal on peut battre le Stade Montois car le contexte nous est plus favorable. Après je ne veux pas chercher non plus d’excuses, si on ne monte pas c’est de notre responsabilité.
Justement, à un moment donné entre Lesdiguières, les nouveaux actionnaires, les municipales, on n’a plus senti que le terrain était la priorité au club…
Tu peux rajouter le rapport du match à Valence qui est tombé à la même période. Mais je suis d’accord, on aurait dû se concentrer à 200% sur le terrain à ce moment là. C’est pour ça que l’on n’a pas d’excuses.
On a régulièrement entendu les joueurs parler de monter ou d’être déçu « pour les supporters ». Au-delà du côté demago, est-ce que cela reflète un manque d’ambition personnelle ou d’esprit combatif chez ton équipe. N’aurait-on pas dû entendre dire les joueurs qu’ils souhaitaient déjà monter pour eux par exemple ?
Déjà je pense que les joueurs n’ont jamais été malhonnêtes en disant cela. Il y a un vrai lien qui s’est créé avec les supporters ces dernières saisons. Il y a un vrai regret de les décevoir.
Pour le reste de ta question, plus que l’état d’esprit je pense que ce qui a fait défaut c’est la cohésion du groupe. Pour sortir du CFA il faut plus que des qualités individuelles. Là je n’ai jamais senti qu’il y avait un vrai esprit d’équipe. L’ambiance était bizarre, trop de joueurs cherchaient davantage à éclore d’un point de vue personnel que d’adhérer au projet du club.
Contrairement à l’année précédente, nous n’avons pas eu de stage de début de saison, qui est généralement un moment qui permet de souder un groupe, notamment avec les nouveaux arrivants. On a essayé tout au long de la saison de créer une meilleure ambiance, sans réussite.
Est-ce que cet échec peut-être attribué à une trop grande proximité avec les joueurs (il en a connu plusieurs alors qu’ils étaient encore en formation) ou à un côté trop « gentil » ?
Pour être honnête, ce côté « gentil » que je suis supposé avoir est une mauvaise image. Surtout cette année. J’ai souvent tapé du poing sur la table. Mais trop taper a aussi ses limites. Il y a eu trop de vents contraires cette saison et des erreurs de casting.
Peux-tu développer ce dernier aspect ?
Nous avons gardé 80% de notre effectif et je rappelle que les entraîneurs de nos adversaires nous appelaient le « Barça de la poule » pour louer la qualité de notre jeu. A cela nous avons rajouté des joueurs comme Nassim (Akrour) et Biagui (Kamissoko) : on ne pouvait que se dire que cela ne pouvait qu’encore aller mieux, qu’ils nous apporteraient un +. Mais quelque chose était cassé. Attention je ne jette la pierre à aucun de ces joueurs, c’est le groupe qui a failli.
Fin de la première partie. Pour la deuxième partie, cliquez ICI.
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