Portés par un Matija Pintaric en état de grâce, les Brûleurs de Loups rejoignent le dernier carré de la Coupe de France

Portés par un Matija Pintaric en état de grâce, les Brûleurs de Loups rejoignent le dernier carré de la Coupe de France

Après s’être défaits de Mont-Blanc (10-2) et d’Épinal (3-0), les Grenoblois ont poursuivi leur route vers Bercy en venant à bout des Boxers de Bordeaux (5-1). Un score fleuve qui ne rend pas compte d’une opposition bien plus serrée que ne le laisse penser le résultat final.

Pour la première fois de cette édition de la Coupe de France, les Brûleurs de Loups voyaient une écurie de Ligue Magnus se dresser sur leur chemin. Et pas n’importe laquelle. Forts de onze victoires consécutives, c’est tout simplement la meilleure formation actuelle qui se déplaçait sur la glace grenobloise : les Boxers de Bordeaux.

Portés par cette série, les Bordelais frappaient d’entrée face aux Grenoblois. Cinquante-neuf petites secondes après le début de la rencontre, Mathieu Pompei pénétrait dans la défense grenobloise avant d’armer un tir qui venait se loger sous l’épaule du gardien grenoblois (0-1, 1e). Loin d’être idéale, l’entame de match des Brûleurs de Loups aurait même pu être catastrophique sans un immense Matija Pintaric, qui s’employait à plusieurs reprises devant Tommy Giroux (4e, 10e, 14e, 15e). Auteur de treize arrêts dans le premier tiers, le portier slovène maintenait son équipe à flot. En souffrance, les Isérois mettaient du temps à réagir. La première occasion dangereuse était à mettre au crédit de Pierre Crinon, dont la suspension ne concerne que la Ligue Magnus (8e). Dans le sillage de l’international français, Alexis Binner décochait un tir foudroyant depuis la ligne bleue pour remettre les deux équipes à égalité (1-1, 8e).

Les Grenoblois pensaient alors avoir fait le plus dur, mais il n’en était rien. Les visiteurs poursuivaient leurs assauts sans parvenir à faire céder Matija Pintaric, impérial. Il fallait attendre la première situation de supériorité numérique en faveur des Isérois pour voir ces derniers prendre l’avantage. Servi par Alexis Binner, Christophe Boivin trouvait son capitaine en retrait, qui armait un tir puissant laissant Alex Dubeau impuissant (2-1, 16e). Grenoble confirmait ainsi son statut de référence de Ligue Magnus en supériorité numérique

Mis en difficulté par des Boxers inspirés lors du premier acte, les Brûleurs de Loups affichaient un tout autre visage au retour des vestiaires. Portés par leur intenable trio offensif canadien, les Grenoblois ne tardaient pas à prendre le large. François Beauchemin se muait en passeur pour offrir la balle de break à Alexandre Mallet (3-1, 24e). Trois minutes plus tard, le troisième maillon du trio, Christophe Boivin, mystifiait Alex Dubeau d’une feinte dont lui seul a le secret pour permettre à son équipe de creuser l’écart (4-1, 27e). Cette réalisation, qui concrétisait la mainmise grenobloise sur ce deuxième tiers, donnait un sérieux avantage aux Isérois, qui avaient alors un pied en demi-finale. Excentré sur la droite de la glace, Matias Bachelet aurait même pu sceller le sort de ce quart de finale, mais sa tentative venait mourir sur le montant gauche d’Alex Dubeau (36e).

Mis sur les bons rails grâce à leur efficacité offensive, les Isérois se montraient plus timorés dans les vingt dernières minutes. Les Bordelais en profitaient pour assiéger la cage grenobloise et multiplier les assauts. Mais, fidèle à son habitude, le dernier rempart local se montrait infranchissable, écœurant un à un les attaquants girondins. Même en double infériorité numérique, les Brûleurs de Loups faisaient preuve de solidité et profitaient de la sortie du gardien adverse pour alourdir la marque. Sacha Treille bonifiait l’offrande d’Adel Koudri pour s’offrir un doublé et sceller la qualification pour le dernier carré de la Coupe de France (5-1, 58e).

Dominateurs sur l’ensemble de la rencontre et portés par un immense Matija Pintaric, les Brûleurs de Loups mettent fin à la série d’invincibilité bordelaise et poursuivent leur route vers Bercy. Un joli cadeau pour le centième match de Per Hanberg sur le banc grenoblois.

Pintaric, l’assurance tous risques des Brûleurs de Loups

Matija Pintaric nous a tellement habitués aux grandes performances que l’on finirait presque par les banaliser. Et pourtant, ce soir encore, le portier slovène a livré une prestation de très haut niveau, écœurant l’ensemble de l’effectif bordelais, entraîneur compris. « Pinta a encore sorti un gros match. On connaît son talent et ses capacités. Il a réalisé de gros arrêts dans les moments où l’on dominait », soufflait Olivier Dimet à l’issue de la rencontre.

Des arrêts, Pintaric en a effectivement empilé : 37 au total ! De la jambière au patin, en passant par la mitaine, rien ne semblait pouvoir le surprendre lorsqu’un attaquant bordelais se présentait face à lui. Une performance qui n’étonnait guère ses coéquipiers. « Il répond toujours présent quand on a besoin de lui. Ce qu’il réalise ce soir est tout simplement monstrueux. Il est fort et rarement défaillant », soulignait Valentin Grossetete, impressionné par la régularité de son gardien. Un avis partagé par Axel Prissaint, lui aussi admiratif : « Il a fait un grand match, avec des arrêts qui nous ont maintenus en vie. En tant que défenseur, comme pour le reste de l’équipe, c’est très rassurant d’avoir un dernier rempart comme Matija », concluait l’ancien joueur des Boxers de Bordeaux.

Une nouvelle fois, cette rencontre rappelle à quel point les Brûleurs de Loups peuvent compter sur une profondeur singulière à ce poste clé. Avant la trêve, Jakub Štěpánek s’était offert un blanchissage face à Chamonix, avec 41 arrêts à la clé. Ce soir, c’est Matija Pintaric qui repart avec le titre d’homme du match après ses 37 parades. Une chose est donc sûre : qu’il s’agisse du portier tchèque ou du gardien slovène, la cage grenobloise sera entre de bonnes mains face à Gap, ce vendredi.

Les photos de Philippe Durbet

Fiche technique :

A Grenoble (patinoire Polesud – 4208 spectateurs), Grenoble bat Bordeaux (5-1)

Arbitres : M. Rauline et M. Bernoussi assisté de MM. Maillard et Constantineau

Grenoble :

Buts : 08’15 Binner ; 16’17 Treille (Boivin, Mallet) ; 24’31 Mallet (Beauchemin, Terglav) ; 27’47 Boivin (Binner) ; 58’28 Treille (Koudri, Rautanen)

Pénalités :  30’ (5 X 2’ + 2 X 10’)

Bordeaux

Buts :  00’59 Pompei (Pelletier, Puffer)

Pénalités : 14’ (2 X 2’ + 1 X 10’)