Pourquoi le Grenoble Foot 38 a perdu à Béziers ?

Pourquoi le Grenoble Foot 38 a perdu à Béziers ?

diri martigues

Les footballeurs grenoblois ne sont plus invincibles. Le GF38 a en effet enregistré sa première défaite de la saison sur la pelouse de Béziers ce samedi 8 novembre (revivez le live). Notre modeste et non exhaustive tentative d’explication.

Il faut bien perdre un jour
Rappelons en préambule qu’après 10 journées de championnat et quelques tours de Coupe de France, l’équipe d’Olivier Saragaglia n’a connu la défaite qu’à une seule reprise, revers dû à un but pris dans le temps additionnel. On a connu pire bilan.

Béziers, la « bête noire »
Voilà en outre un an que les Isérois n’avaient plus perdu loin de chez eux. Leur dernière défaite en déplacement avait été enregistrée… à Béziers, sur un score de… 2-1, avec un deuxième but inscrit… pendant le temps additionnel (le compte-rendu du match du 9 novembre 2013 !) De troublantes coïncidences qui pointent une évidence : les Héraultais ont les atouts pour embêter Grenoble depuis un an. Ils étaient d’ailleurs venu décrocher le nul au Stade des Alpes la saison passée (1-1). Si elle ne compte pas forcément de joueurs capables de faire la différence individuellement, l’ASB a toujours impressionné collectivement lors de ses matchs contre les Alpins : un bloc bien en place, tactiquement très au point et une faculté à « emmerder » les « grosses » équipes. L’équipe de Xavier Collin est en revanche moins à son aise quand il s’agit de faire le jeu, d’où un parcours domestique compliqué jusque là et un classement final modeste l’an dernier.

Des Grenoblois moins entreprenants
Contre un adversaire qui lui réussit peu, difficile à bouger et plus à l’aise dans une situation d’attente, les Grenoblois sont parus globalement plus attentistes qu’habituellement. Après les dix premières minutes animées de la seconde période, on a même parfois eu l’impression que le match nul arrangeait finalement tout le monde. Les occasions se sont raréfiées, pour ne pas dire qu’elles ont totalement disparu. Le but victorieux des Bitterois résulte ainsi d’une action quasi-anecdotique : dégagement du gardien, déviation de la tête d’un Héraultais, faute grenoblois à 35m des buts, coup-franc et tête victorieuse de César. On a déjà vu des actions plus construites.
Même avant cela, le pressing isérois avait été moins constant et moins haut que celui que l’on avait pu observer face à Villefranche, par exemple. C’est dommageable car Béziers était sûrement très prenable sur ses pertes de balle comme l’a démontré la grosse occasion de Nasrallah au quart d’heure de jeu (la vidéo de l’action).
Sans être dans la tête du staff, on peut imaginer qu’un match nul ramené d’un déplacement est plutôt considéré comme probant, dans la mesure où le GF38 poursuit son sans-faute à domicile. Une tactique qui peut se justifier, qui a plutôt réussi jusque là cette saison, permettant de lancer une série d’invincibilité et qui peut tout à fait déboucher sur un bilan comptable positif en fin d’exercice même si hier la défaite fut au bout de ce (supposé) manque d’ambition.
Tout le monde préfèrerait sûrement que les Isérois attaquent tous leurs matchs pieds au plancher et produisent du jeu à tout va. Mais n’oublions que l’objectif unique est la montée en National. Et pour le moment l’équipe est sur la bonne voie pour y parvenir. Si cela implique de se brider de temps à autre pour assurer un résultat, ainsi soit-il.

Une efficacité en baisse
On ne se questionnerait sans doute pas sur les raisons de cette défaite si les Alpins avaient fait preuve de la même efficacité à Béziers que celle affichée contre Villefranche une semaine auparavant. Grenoble aurait tout à fait pu compter deux longueurs d’avance après 15 minutes de jeu si le portier bitterois n’avait pas sorti des tentatives de Diri et Nasrallah. La physionomie du match aurait nécessairement changé, l’ASB devant alors faire le jeu, ce qui semble moins lui convenir.
Si le premier acte a été équilibré dans le jeu, les locaux étant même peut-être légèrement au-dessus en terme de possession et de domination territoriale, aux points, l’avantage fut largement pour les visiteurs qui ont tiré trois fois plus souvent au but et se sont procurés 4 occasions franches contre une seule pour l’ASB, obtenue juste avant le retour aux vestiaires. Avec un poil plus de réalisme, la rencontre aurait ainsi pu être pliée à la mi-temps.

Une entame de 2ème mi-temps catastrophique
A contrario, Béziers aurait pu de son compter plier le match dès l’entame de seconde période avec un but mais aussi deux occasions nettes avant l’égalisation iséroise. Nice et Rodez avaient eux aussi profité d’entames « légères » des Grenoblois pour inscrire un but. Attention à ce que cela ne devienne pas trop souvent une mauvaise habitude (3/8 des buts encaissés dans les 5 premières minutes d’une mi-temps, cela commence à devenir statistiquement parlant).

L’animation offensive plombée
L’animation offensive a souffert d’un triple handicape à nos yeux :
– l’absence d’Ayari + surtout la blessure rapide de Diri ont entraîné une ré-organisation quasi inédite (Joufreau-Akrour-Nasrallah-Tchenkoua). D’ailleurs trois des quatre grosses occasions iséroises de la première mi-temps sont intervenues avant la sortie du milieu.
– l’état du terrain, que l’on qualifiera de passable, ne favorisait pas vraiment le jeu court et la circulation rapide du ballon qui font la force du GF38 depuis le début de la saison, et lui permettent de varier son jeu.
– la fatigue. 19 joueurs de champs ont joué en championnat depuis le début de saison MAIS si on retire les peu impactant Medoukali (2′), Kamissoko (17′), Strippoli (17′), Militosyan (20′), Tafer (35′) voire Giraudon (225′) et Settaout (318′), on tombe à 14 (voire 12). Autant dire que Saragaglia tourne avec un groupe restreint, qui a à peine plus tourné en coupe, et que l’usure physique commence peut-être à davantage se faire sentir, surtout sur terrain lourd et après un déplacement lointain (même si les Grenoblois sont partis la veille pour une fois).

Ces quelques explications étant bien sûr totalement subjectives, n’hésitez pas à nous donner votre point de vue et les vôtres sur Facebook

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