Quelle saison pour les sportifs isérois sur les pistes ?
Lorsque l’on habite dans la région grenobloise, il existe plusieurs centres d’intérêts évidents. Suivre les résultats de Ligue 2 en est un et d’autant plus en cette saison où le Grenoble Foot 38 semble renaître de ses cendres au point d’envisager un retour dans l’élite française. Néanmoins, le ballon rond n’est pas la seule excitation sportive qui rôde autour des montagnes iséroises. C’est d’ailleurs en leur sein que la principale attraction prend place chaque hiver, avec des athlètes locaux qui brillent ou qui font tout leur possible pour pouvoir se montrer sous leur meilleur jour sur les compétitions internationales de ski alpin, de biathlon ou encore de ski de fond.
Alors que le sprint final est lancé pour la majeure partie de ces disciplines, nous revenons sur les performances enregistrées par les fidèles représentants du département dans le grand monde du cirque blanc.
Jules Lapierre
Sans grande tête d’affiche en ski alpin depuis plusieurs saisons, le comité du Dauphiné et la région grenobloise se consolent d’un point de vue national avec ce qu’ils font de mieux. Et nul doute qu’à ce sujet, le ski de fond reste une discipline de choix pour le département ! Jules Lapierre en est l’incarnation parfaite avec une saison 2023/24 qui prouve la progression tant attendue de celui qui reste un habitant de Sarcenas.
Neuvième du prestigieux Tour de Ski début janvier avec une victoire historique sur une étape, il a enchaîné avec un podium en Coupe du monde à Goms (en Suisse) sur le 20 kilomètres (mass-start en skating) avant de continuer sur cette lancée avec un top 6, quelques jours plus tard du côté de Canmore au Canada.
En pleine force de l’âge, Lapierre devrait continuer sa progression et s’appuyer sur une émulation rarement observée au sein de l’équipe de France de ski de fond. Toujours, avec dans un coin de la tête, le Dauphiné !
Emilien Jacquelin
Cela fait désormais quelques mois que l’équipe de France masculine de biathlon est dans le dur au niveau international et l’Isérois en est peut-être le plus triste symbole. Flamboyant dans le passé, il n’est plus que l’ombre de lui-même, notamment skis aux pieds.
Cinquième de l’individuel sur les mondiaux de Nove Mesto le 14 février dernier, Jacquelin s’est heurté à un mur, là où une telle performance au tir lui aurait allègrement permis d’aller chercher une breloque quelques années auparavant.
Après l’échec lié à la présence de Vincent Vittoz en entraîneur principal, les choses ne sont pas améliorées avec l’arrivée de Simon Fourcade, pourtant acquis à la cause de ses protégés. Une ambivalence particulièrement prononcée avec de l’autre côté de la fédération, une équipe féminine qui vole.
Chloé Chevalier
L’équipe de France vole grâce à ses jeunes pousses et ses deux protagonistes les plus expérimentées et médaillées, à savoir Justine Braisaz-Bouchet et Julia Simon. Néanmoins, cette émulation et cette mainmise historique sur la Coupe du monde de biathlon a eu, comme très souvent dans la dure loi du haut niveau, un effet dévastateur sur d’autres athlètes. Le cas de Chloé Chevalier va en ce sens avec un déclin prononcé et une pause prise avec le sport de haut niveau. Reléguée dans le groupe “relève”, la cadette des soeurs Chevalier a décidé de couper le temps de quelques semaines.
Il est encore trop tôt pour dire si la native de Saint-Martin-d’Hères sera prête à rechausser les skis et préparer la carabine pour la future saison mais une chose est sûre, elle aura systématiquement porté haut et fort les couleurs de son pays avec dans le passé, des résultats probants et une vraie empreinte laissée pour son sport.
Juliette Ducordeau
Grand espoir du ski de fond français, nous ne pouvions que conclure en mentionnant la Villardine. Son impatience est probablement à hauteur de son talent et malgré plusieurs déceptions avec notamment un abandon lors du Tour de ski, la jeune femme de 25 ans continue sa progression. Sur des longues distances où l’âge est souvent bénéfique, elle doit capitaliser sur de prometteurs résultats obtenus durant l’hiver, comme en témoigne sa 20e place au 10km d’Östersund, à moins de vingt secondes du top 10.