Rémy Baty (FC Bourgoin-Jallieu) : « Le collectif, notre force »
Toujours en course pour la montée en CFA, le FC Bourgoin-Jallieu, qui ne peut plus se permettre le moindre faux-pas, se déplace à Saint-Étienne ce dimanche. L’équipe nord-iséroise pourra compter (a priori, il est légèrement incertain) sur « Batygoal », Rémy Baty, auteur de 18 buts en une vingtaine de matchs de championnat cette saison. Un goleador qui la joue collective à l’image de son équipe dont c’est une des valeurs. Interview.
Rémy Baty en bref :
Né le 7 janvier 1989 (27 ans) à Rives.
Attaquant polyvalent.
Clubs successifs : US Thodure, Saint-Siméon de Bressieux, FC Bourgoin-Jallieu, la Côte Saint-André, FC Bourgoin-Jallieu.
Rémy, peux-tu déjà présenter ton parcours ?
J’ai commencé le foot à l’âge de 3 ans au club de Thodure où mon père entraînait. J’y suis resté jusqu’à l’âge de 6-7 ans et j’ai rejoint Saint-Siméon de Bressieux où j’ai joué jusqu’à 13 ans. J’ai ensuite évolué à Bourgoin jusqu’à 17 ans. J’habitais à 45 minutes donc ça a commencé à devenir usant de faire les trajets et j’ai fini par aller à la Côte Saint-André. On est monté d’Excellence en Honneur Régional. J’y suis resté 4 ans avant de revenir à Bourgoin qui cherchait un joueur après le départ de Sofian Atik. L’équipe venait de monter en Honneur, au bout de la 2ème saison nous sommes parvenus à monter en CFA2 où nous évoluons toujours actuellement.
Où vous jouez une nouvelle fois les premiers rôles après avoir déjà manqué la montée de peu l’an passé…
L’ambition en début de saison était de faire au moins aussi bien que l’an passé, où nous avions fini 3ème. A quatre matchs de la fin rien n’est encore gagné mais tout reste possible ! Pour l’instant nous ne sommes qu’à 3 points de la 2ème place (>> le classement). Il reste quatre finale, on doit encore jouer Pontarlier le 3ème, Andrézieux le 1er… Le coach n’aime pas qu’on le dise (rires) mais en gagnant tout on sait que la montée ne serait pas loin. Mais comme il le dit lui-même, si on perd ce dimanche nos espoirs seront perdus donc c’est important de prendre les matchs les uns après les autres. En tout cas on a un gros sentiment de revanche par rapport à l’an passé où dans la même situation on n’avait manqué notre fin de saison.
Qu’est ce qui vous a manqué l’an passé, ou vous manque cette année pour aborder ce sprint final dans de meilleures conditions ?
On reste un club aux moyens financiers limités par rapport à d’autres. On n’a quasiment que des joueurs de la région. C’est d’ailleurs l’occasion de rappeler que lors du match de la montée en CFA2, sur les 14 joueurs du groupe 13 avaient été formés au FCBJ. Ça a un peu évolué mais on garde un groupe très local, même les recrues viennent des alentours (dans l’équipe actuelle on trouve par exemple Parmentelat, Chéribet, Michel ou Nicaise tous formés au GF38, ndlr). C’est difficile de viser des « pointures », des joueurs plus expérimentés et c’est peut-être ce qui nous manque ; on voit en tout cas qu’on est souvent passé au travers lors des matchs charnières que nous avons disputé. Toutes nos recrues cette année ont moins de 22 ans par exemple.
Une équipe jeune et un club qui se structure de plus en plus. L’avenir s’annonce bien pour le FCBJ ?
On a en tout cas le sentiment que les choses bougent dans le bon sens. Pour te donner un exemple cette saison on s’entraîne le vendredi soir sur une moitié de terrain synthétique puisqu’on doit le partager. L’an prochain on bénéficiera d’un 2ème terrain qui améliorera grandement nos conditions de travail. On a également quelques contrats CAE pour les jeunes au sein du club.
Venons-en à ta saison. 18 buts en une vingtaine de matchs de championnat…. J’imagine que statistiquement tu vis ta meilleure année ?
J’ai toujours bien marqué alors que j’évoluais dans une position excentrée auparavant, en moyenne une dizaine de buts par an, jamais moins de 7-8 en championnat chaque année. Là c’est vrai que je profite de mon repositionnement dans l’axe pour avoir davantage d’opportunités et marquer davantage.
Je touche moins de ballons, c’est un peu plus frustrant, mais je bénéficie du super travail de mes coéquipiers. J’avais déjà été testé à ce poste il y a quelques années sur quelques bouts de match mais n’étant pas très grand j’avais été pas mal bougé (rires). Cette saison ça se passe beaucoup mieux. Me fixer définitivement dans l’axe ? Je ne sais pas, il y a des avantages et des inconvénients. Je jouerai là où je rends le plus service, c’est une force de pouvoir être polyvalent.
Je pense aussi que ma mutation professionnelle (il travaillait à Grenoble et s’est rapproché de son lieu de résidence, ndlr) n’est pas étrangère à mon bon rendement cette saison. Je passe moins de temps dans les trajets, c’est moins usant.
Objectif 20 buts d’ici la fin du championnat ?
Ce serait pas mal mais très honnêtement je préfère ne plus du tout marquer et qu’on gagne tous nos matchs. La notion de groupe, de collectif, est importante à Bourgoin. On est tout un groupe de joueurs à se connaître, à jouer ensemble depuis plus de 10ans. Qu’on gagne, qu’on perde, on s’appelle, on se voit, on s’envoie des sms. C’est ce collectif qui fait notre force.
Quel est l’état de l’équipe avant le déplacement à Saint-Étienne ce dimanche (15h) ?
Le seul joueur un peu touché c’est moi, j’ai ressenti une petite pointe de contracture. Rien de méchant toutefois. On aura deux suspendus qui se sont pris un rouge au dernier match mais on récupère deux joueurs qui étaient suspendus lors de la dernière journée donc ça s’équilibre.
Je ne pense pas qu’il y aura beaucoup de pros avec Saint-Étienne maintenant pour nous ça ne changera rien, c’est un match à gagner.
Pour conclure, tu parlais de Sofian Atik, est-ce que tu suis un peu le duel entre Lyon Duchère et Grenoble à l’étage du dessus ?
Je suis très souvent en relation avec Sofian qui est resté en contact avec pas mal de joueurs de l’équipe. Donc oui je suis de près, on est allé voir un match de La Duchère il y a peu. Ce sont aussi deux équipes contre qui nous avons joué en amical à quelques semaines d’intervalle. Je dois dire que j’ai été très impressionné par la qualité des attaquants lyonnais. Ils ont 5-6 joueurs devant qui sont vraiment très forts techniquement. Je les voyais gagner à Grenoble, leur classement ne me surprend pas.
AS Saint-Etienne B – FC Bourgoin-Jallieu, dimanche 8 mai, 15 heures.