Rencontre avec Julien Molina, gardien de hockey sur gazon adapté

Rencontre avec Julien Molina, gardien de hockey sur gazon adapté

Julien Molina est passionné de hockey sur gazon depuis petit. Atteint de déficience mentale, son handicap ne lui a jamais empêché de pratiquer sa passion, notamment dans le club de Grenoble. Cette saison, il est sélectionné avec l’équipe de France pour participer aux Championnats d’Europe de Hockey adapté à Amsterdam, du 4 au 13 juin 2021. Cependant, Julien doit renouveler son équipement afin d’y participer. Pour acquérir des financements, Mathias Gosse et Antoine Mermillod, deux étudiants en première année de Master Management du Sport au sein de l’INSEEC U. de Lyon , organisent une campagne de financement participatif  à laquelle vous pouvez participer ICI.

Ce projet a pour but de développer la pratique du handisport ainsi que l’insertion des personnes atteintes de handicap dans la vie sociale. Nous sommes allés à la rencontre de Julien.

Comment avez-vous découvert le hockey sur gazon ?

Avec les vacances scolaires, on pouvait s’inscrire à la mairie et participer à des activités, dont le hockey sur gazon.

Quel a été votre parcours en tant que joueur de hockey sur gazon ?

J’ai toujours joué à Grenoble. Tout d’abord, j’évoluais en hockey sur gazon classique. Nous étions en Régional, un niveau où j’étais à l’aise. Nous sommes ensuite montés en N3 puis N2. En N3 c’était difficile pour moi, et la N2 c’est devenu impossible. Donc je suis passé en équipe mixte de loisirs. Il n’y a pas de classement fédéral, nous participons à des tournois et des plateaux les week-ends.

En hiver j’évolue en salle avec mon équipe qui joue en Régional 1.

À quoi ressemble une semaine type pour vous ?

J’ai deux entraînements par semaine que j’effectue avec les U16 et U18 de Grenoble. Pour la saison printemps/automne, on fait environ un tournoi par mois. Ensuite, lorsque c’est l’hiver, nous jouons en salle. Le rythme est plus soutenu, il y a une phase de poules et ensuite des play-offs. Mais avec la situation sanitaire il n’y a plus de matchs pour l’instant.

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce sport et dans votre poste de gardien ?

À la base je m’y suis intéressé car cela ressemblait au football, mais en plus simple. En effet, dans le hockey sur gazon, il n’y a pas la règle du hors-jeu qui est très compliquée à comprendre pour moi. Il suffit de rentrer dans la zone et on peut tirer. Ce que j’aime dans mon poste de gardien c’est l’équipement qui ressemble beaucoup à celui de hockey sur glace. Et puis l’avantage c’est que l’on fait moins d’effort qu’un joueur de champ (rires).

Pouvez-vous me décrire votre équipement nécessaire de gardien ?

C’est cher puisqu’il faut me faire un équipement sur-mesure en raison de mon surpoids. D’où la nécessité de récolter 2 500 euros avec le projet. J’ai donc besoin de sabots, de guêtres, d’une coquille, d’un short, d’un plastron, d’un casque et de deux gants spécifiques.

Vous avez également des responsabilités dans votre club?

Oui, je suis initiateur de hockey sur gazon pour la catégorie U10. Je mets en place un entraînement par semaine et je les accompagne en tournoi. J’apprécie ce rôle que j’effectue pleinement avec l’aide des parents.

En tant que sportif handicapé est ce que vous avez un statut particulier, ou par exemple des aides financières de l’État ?

Non, le sport adapté c’est tout nouveau. Il y a deux ans, l’entraîneur de Montbrison m’a contacté pour monter une section adaptée. Par la suite, il est devenu sélectionneur de l’équipe de France et, après un stage, j’ai été sélectionné en équipe de France de hockey sur gazon adapté.

Vous aviez déjà pu effectuer des compétitions internationales auparavant ?

Oui, j’ai participé aux Championnat d’Europe de para-hockey en Belgique en 2017. C’était intense avec 7 matchs en trois jours. Il y a deux mi-temps de 12 minutes. On joue à 7 contre 7 et sur un demi-terrain.

Quels sont les objectifs de l’équipe de France pour les Championnats d’Europe de Hockey adapté de cette année ?

Cette compétition regroupe plusieurs pays qui présentent des équipes avec des joueurs atteints d’handicaps mentaux ou de problèmes physiques légers. Il y a donc plusieurs divisons en fonction du niveau de jeu et du handicap de l’équipe. L’objectif de la sélection française est d’avoir une équipe en 2ème division, une en 3ème division et pour finir, monter une section fille.

Quels sont vos objectifs personnels ?

J’aimerais jouer en 2ème division car j’ai déjà pu évoluer en 3ème et le niveau est trop faible. C’est la difficulté qui m’intéresse. Néanmoins, nous sommes totalement dans le flou avec la situation sanitaire.

Entretien réalisé par Germain Dye