#Reportage – Humaniser l’arbitre et faire naître des vocations
A l’initiative de Mathieu Cianci, co-entraîneur de l’équipe fanion du club (Régional 2), l’AC Seyssinet a accueilli il y a quelques jours Nicolas Brotons, arbitre et Conseiller Technique Départemental en Arbitrage (CTDA) pour une séance de présentation et surtout d’échanges afin sensibiliser éducateurs et joueurs à l’arbitrage, d’échanger avec les arbitres du club et de pourquoi pas créer quelques vocations.
Et on peut dire que le pari a été réussi. Déjà au niveau de l’affluence. Plus d’une trentaine de membres du club étaient présents – il a même fallu rapatrier quelques chaises supplémentaires pour que tout le monde ait sa place. Beaucoup de jeunes, les capitaines de plusieurs équipes du club, dont Alex Ramos, celui de la R2, des éducateurs et quelques parents.
L’arbitre, humain et sportif au service du jeu
Après une petite présentation personnelle et historique, Nicolas Brotons est rapidement entré dans le vif du sujet… Et son auditoire a rapidement joué le jeu. Il faut dire que les sujets abordés (les lois du jeu, l’importance et la difficulté de l’ « interprétation », la double peine, le hors-jeu, les arbitres « cow-boy »…) avaient de quoi passionner le débat.
Dans la bonne humeur et avec pédagogie, le CTDA a répondu aux questions et essayé de pointer quelques idées reçues. Tout en rappelant que :
- l’arbitre est avant tout un être humain. Ce processus d’humanisation (de désacralisation) de l’homme en jaune nous semble être un point essentiel pour ré-instaurer le dialogue et améliorer les relations entre les différents acteurs du football,
- mais aussi un sportif au service du jeu : pas de foot sans arbitre, y compris pour un match amical comme l’a rappelé Mathieu Cianci en introduction,
- et qu’il est le seul à parfaitement maîtriser le règlement.
Sur ce dernier point rien de tel que de le faire constater directement aux participants via des petits quiz ludiques… Dont les résultats ont été édifiants (on taira les erreurs de certains coachs du club!). Conclusion générale de l’assemblée :ce n’est pas toujours évident de prendre une décision à vitesse réelle et les nuances du règlement sont difficiles à toutes maîtriser.
Au final cette intervention a permis d’établir des échanges constructifs sur un mode chaleureux et d’ouvrir les yeux sur certains aspects.
Pour prendre un exemple personnel : les cartons jaunes sur les célébrations de but nous agacent souvent et on répète à l’envie que l’arbitre pourrait faire preuve d’un peu de psychologie dans ce genre de situation. OUI, MAIS. Nicolas a abordé ce point, admettant que lui même mettait dans ces cas là un jaune à contre-cœur mais que c’était le règlement : ne pas mettre un avertissement serait considéré comme une erreur d’arbitrage et l’arbitre serait sanctionné derrière de ne pas l’avoir fait.
La séance permettra aussi peut être à Seyssinet d’augmenter encore son contingent d’arbitres (ils sont déjà 11, ce qui fait de l’ACS le club avec le plus d’arbitres au sein du District) puisque deux jeunes semblaient intéressés et ont pris des informations supplémentaires en fin de soirée.
On connaît les difficultés rencontrées par les arbitres, mais aussi par certaines équipes, il ne faut pas l’occulter, qui n’ont parfois pas l’impression d’être traitées en parfaite équité. C’est du dialogue, de l’échange créés par ce genre d’initiative, qui permet de discuter dans une ambiance plus légère, de toucher aussi les plus jeunes, que naîtra l’amélioration de la situation.
Retrouvez également une interview de Nicolas Brotons.