Roger Federer prend son temps

Roger Federer prend son temps

Le 10 mars dernier, Roger Federer a fait son grand retour sur les courts de tennis à Doha après plus d’un an d’absence loin du circuit professionnel. Le Suisse avance lentement vers son objectif principal de juin prochain, le tournoi de Wimbledon.

A presque 40 ans, la légende incontestée du tennis rêve d’un renouveau. Ou du moins, il rêve de terminer son étincelante carrière sur une bonne note. Une autre que celle laissée le 30 janvier 2020 à Melbourne durant sa dernière apparition sur les terrains de tennis. C’était face à Novak Djokovic, à l’occasion de la finale de l’Australian Open perdue en trois sets (7-6, 6-4, 6-3). A Melbourne, Roger Federer était déjà diminué par une blessure aux adducteurs. Deux opérations au genou droit (arthroscopies en février puis en juin 2020), plus de 13 mois et trois tournois du Grand Chelem plus tard, le Suisse a choisi le Qatar pour son retour très attendu.

Un mal pour un bien à Doha

Le tournoi ATP 250 de Doha était l’occasion parfaite pour que Roger Federer puisse se remettre en selle et tester ses capacités physiques à nouveau. Il souhaitait notamment s’assurer que son genou pouvait tenir le coup. En 2017, le tennisman avait impressionné tout le monde lorsque, dès son retour à la compétition après six mois d’absence, il avait empoché l’Open d’Australie d’entrée de jeu avant d’enchaîner à Wimbledon quelques mois plus tard. Cette année, le comeback n’a pas été aussi foudroyant qu’il y a quatre ans pour le Bâlois.

Le joueur de 39 ans a montré quelques failles physiques qui l’ont poussé à céder face à Nikoloz Basilashvili, 42ème mondial, en trois manches (3-6, 6-1, 7-5). Federer avait empoché le premier set de ce quart de finale avant de voir son adversaire revenir à toute vitesse au deuxième, puis de laisser filer une balle de match à 5-4 durant le dernier. Pourtant, c’est avec le sourire que le Suisse a encaissé ce revers. Un jour avant, il avait décroché une première victoire contre Dan Evans, 28ème mondial (6-7, 6-3, 5-7), au bout de 2h24 de combat qui lui avaient permis de se tester une première fois. Le lendemain, malgré la défaite, le Maestro helvète n’en tire que du positif : il a pu jouer à nouveau. Même si l’ancien numéro 1 mondial a parfois manqué de précision dans ses retours et d’assurance sur ses appuis ainsi que dans son jeu de jambes, son défi est en partie relevé. Et même si le joueur a, dans la foulée, annoncé son retrait du tournoi de Dubaï qui suivait la semaine d’après, il est conscient de ses limites et sait surtout que le meilleur reste à venir.

L’objectif : être à 100% pour Wimbledon

Le spécialiste du gazon garde un rendez-vous en particulier en ligne de mire. Lui qui a déjà soulevé huit fois le trophée de Wimbledon, un record, ne quitte pas des yeux cet objectif auquel il est tant attaché : briller en Angleterre à nouveau, et peut-être pour la dernière fois. D’autant plus qu’il a une revanche à prendre. Novak Djokovic l’avait éloigné de son 9ème titre durant la dernière édition de The Championships en 2019. Pour couronner le tout, pendant la longue absence du Suisse, le Serbe en a surtout profité pour le devancer dans un autre domaine début février en lui chapardant le record de longévité en tête du classement ATP (311 semaines en tant que numéro 1 mondial). Pour l’instant même les bookmakers voient Novak Djokovic se succéder à lui-même en juin prochain à Wimbledon. Le joueur est coté à 1.5 sur la plateforme de paris sportifs Betway, suivi par Rafael Nadal, numéro 3 mondial, coté à 5.5, mais loin devant Roger Federer et sa cote de 8 (chiffres du 16 mars). Une motivation supplémentaire pour l’actuel numéro 6 mondial qui souhaite éloigner le plus possible ses deux éternels rivaux des records qu’il détient encore, et notamment celui du nombre de Grands Chelems décrochés (20 pour Federer et Nadal, 18 pour Djokovic).

Si le retour à la compétition à Doha a peut-être inquiété les fans du Maestro, Roger Federer sait qu’il vient de faire un pas encourageant de plus en direction de son objectif de juin à Wimbledon. Et peut-être que les Jeux Olympiques au Japon suivront aussi.