Sacha Treille : « Le fruit de notre travail »
Actuellement en fin de convalescence, Sacha Treille n’est pas des championnats du monde de Minsk avec l’équipe de France de hockey-sur-glace. Ce qui n’empêche pas le solide attaquant (1m95, 96kg) de suivre – et de vibrer – à distance les exploits de ses coéquipiers qui réalisent jusque là une enthousiasmante compétition et qui ont déjà assuré leur maintien parmi l’élite du hockey mondial. Interview.
Sacha, avant toute chose comment vas-tu et où en es-tu de ta convalescence (il a souffert d’une déchirure des ligaments du genou en début d’année) ?
Ça va bien, tout rentre dans l’ordre. Je suis toujours suivi par les kinés de l’équipe de France, j’ai commencé à faire un peu de cardio vélo et j’espère désormais retrouver la glace rapidement et pouvoir patiner dans les deux semaines (actuellement sur Grenoble, il pourrait d’ailleurs effectuer son début de préparation avec les BDL, ndlr).
Est-ce difficile de suivre à distance les « exploits » de l’équipe de France ?
Il n’y a pas de déception mais un mélange de grande joie devant leur(s) performance(s) et un peu de tristesse car, pour faire simple, j’aurais pu être présent à ces championnats du monde si j’avais été suivi par les bonnes personnes, le staff médical de l’équipe de France par exemple.
Maintenant j’essaye de les supporter au maximum, je vibre à fond, j’essaye de « faire du bruit » sur les réseaux sociaux (vous pouvez d’ailleurs le suivre sur Twitter : @treille777). C’est important de profiter de nos résultats actuels pour médiatiser au maximum notre discipline.
Es-tu surpris par les résultats de tes coéquipiers ?
Pas vraiment. Ce n’est pas une surprise à mes yeux, juste le fruit de notre travail. On progresse à chaque compétition internationale à laquelle on participe depuis plusieurs années. Le groupe arrive à maturité avec quelques anciens qui répondent toujours présents, des jeunes qui montrent qu’ils sont prêts et un noyau solide qui est à son top sportivement.
Après je ne m’attendais pas forcément à ce qu’on batte le Canada par exemple mais je sais de quoi cette équipe de France est capable donc ce n’est pas une surprise pour moi de la voir évoluer à ce niveau là.
Comment analyses-tu la défaite face à l’Italie ?
Cela montre déjà que l’on a toujours des choses à améliorer. Maintenant sur ce match là j’ai trouvé que la France avait largement dominé mais elle est tombée sur un gardien qui a fait le match de sa vie. Je trouve que l’équipe a réussi à être constante depuis le début de la compétition, régulière. A aucun moment les gars n’ont lâché et plus que de réussir un exploit sur tel ou tel match, je trouve que c’est le plus gros point positif à retenir.
Est-ce que c’est justement mentalement – on a vu la France renverser des situations délicates – que vous avez le plus progressé ces dernières années ?
C’est un point sur lequel on a effectivement beaucoup progressé mais je pense qu’on s’est amélioré de partout. Cela fait 7 ans que l’on appartient au groupe élite. On a appris de chaque échec, de chaque expérience. C’est vrai que quand on regarde les réactions face à la Slovaquie ou à la Norvège on voit comme je le disais que les gars ont cette mentalité de ne jamais lâcher. Mais cela fait partie d’une progression globale. Et c’est pour ça que je ne vois pas les résultats actuels comme une surprise.
Le maintien acquis, quels objectifs peut désormais nourrir l’équipe selon toi ?
Les matchs vont certainement continuer à être pris les uns après les autres. Le premier objectif c’est de prendre 3 points contre le Danemark, ce qui permettra a priori de se qualifier pour les quarts. Après tout dépendra de notre situation au classement pour le match face à la République Tchèque. Mais le plus important c’est de poursuivre avec nos valeurs, match après match. Le maintien est complété, c’était notre principal objectif. Maintenant les quarts ça serait bien et ensuite, on verra.
As-tu la sensation que l’image de la France évolue un peu aux yeux des autres pays ?
On reste une « petite » nation de hockey. Mais on gagne du respect. Pas que depuis cette année mais par rapport à ce que l’on fait depuis quelques années déjà. On voit que nous sommes à chaque fois de plus en plus proches des quarts. J’espère que cette année sera la bonne !
Crédits photo : hockeyfrance.com