Sans trembler, les Brûleurs de Loups dominent Angers et s’emparent de la deuxième place de la Ligue Magnus

Pour leur dernier match de l’année à domicile, les Brûleurs de Loups recevaient les Ducs d’Angers pour des retrouvailles qui s’annonçaient électriques. Viril mais correct, le duel entre les finalistes de la saison passée a tourné à l’avantage des Grenoblois, auteurs de la belle opération comptable de la soirée.

Vingt-trois jours après la rencontre houleuse entre les deux formations, Brûleurs de Loups et Ducs d’Angers se retrouvaient ce mardi sur la glace de Polesud. Un choc entre les finalistes de la saison précédente, dont le contexte avait radicalement changé depuis les événements survenus à la 26e minute du match disputé le 30 novembre dernier. Communiqués, conférence de presse, sanctions et excuses sur les réseaux sociaux : l’affaire avait agité le monde du hockey sur glace et ravivé la rivalité entre les deux écuries.

Ce mardi, les deux protagonistes impliqués dans ces échauffourées étaient pourtant absents. Pierre Crinon purgeait sa suspension, tandis que Matt O’Connor n’a toujours pas de date de retour à la compétition. C’est donc avec Jacob Smith, gardien canado-italien recruté aux États-Unis, que les Angevins se présentaient à Grenoble, avec l’ambition d’infliger un second revers consécutif aux hommes de Per Hanberg et Edo Terglav. Battus à Bordeaux lors de leur précédente sortie, les Isérois espéraient quant à eux rebondir devant leur public afin de passer Noël dans la peau du dauphin de la Ligue Magnus.

Installés dans le camp angevin dès l’entame du premier tiers, les Brûleurs de Loups tentaient d’imposer leur jeu sans réellement inquiéter Jacob Smith. Une domination stérile, ponctuée de duels virils mais licites, rendait la rencontre fermée. Il fallait attendre la première occasion dangereuse des Ducs pour voir le match s’animer. Ethan Cap armait un tir côté gauche qui venait mourir dans le petit filet extérieur (9e). Angers se montrait alors de plus en plus pressant dans un tiers qui basculait finalement en supériorité numérique… mais pour Grenoble. Sanctionné, Noa Besson laissait ses partenaires en infériorité, et les Isérois n’allaient pas tarder à en profiter. François Beauchemin trouvait Christophe Boivin, qui s’y reprenait à deux fois avant de tromper Jacob Smith (1-0, 12e). Contrairement aux Grenoblois, les Ducs ne parvenaient pas à concrétiser leur double supériorité numérique, butant sur un Matija Pintaric inspiré. « On sait que le hockey est une question de momentum. Avec un peu de réussite, Christophe (Boivin) a réussi à marquer. Ce sont ces situations qu’il faut savoir exploiter, et à l’inverse, ne pas encaisser de buts en infériorité numérique. Ce soir, on y est parvenus, et le scénario nous a été favorable », analysait Sacha Treille en conférence de presse.

Dominés par des Angevins incisifs (13 tirs à 9), les Brûleurs de Loups regagnaient les vestiaires avec un score flatteur. Comme souvent ces dernières semaines, c’est lors du second acte que les joueurs de Per Hanberg et Edo Terglav passaient la vitesse supérieure. « Il y a quelques années, nous étions en difficulté dans la période médiane. Ces derniers temps, c’est l’inverse. Ce soir, nous avons corrigé nos erreurs défensives et été décisifs dans ce tiers. On peut parler de match référence », confiait le capitaine grenoblois après la rencontre. En effet, les locaux multipliaient les assauts sur la cage adverse. Matias Bachelet slalomait dans la défense angevine avant de voir sa tentative repoussée de la jambière par le portier visiteur (23e). Pontus Englund frôlait ensuite le montant gauche (26e), puis la barre transversale (27e). Cette domination finissait logiquement par se concrétiser. Alexandre Mallet mystifiait la défense adverse avant de servir son top scorer, qui s’offrait un doublé en poussant la rondelle au fond des filets (2-0, 29e). Affamés, les Brûleurs de Loups poursuivaient sur leur lancée. Cinq minutes plus tard, Nicolas Deschamps armait un tir en pivot qui se logeait dans la lucarne droite de Jacob Smith (3-0, 34e). Les Grenoblois prenaient le large, mais les Ducs refusaient d’abdiquer. Téo Sarliève profitait d’un bon service de Kale Kerbashian pour réduire l’écart en powerplay (3-1, 36e). Les esprits s’échauffaient alors doucement mais sûrement, promettant un dernier acte disputé, avec une deuxième place en jeu pour les Isérois.

Pour préserver leur avantage, les locaux pouvaient compter sur leur dernier rempart. Matija Pintaric écœurait tour à tour Charbonneau du torse (43e), puis Manning du patin (45e). Le rythme baissait progressivement à mesure que le temps s’égrenait et que Grenoble se rapprochait de la victoire. Alexis Binner était projeté au sol sans que les arbitres ne bronchent, tandis que de l’autre côté de la glace, Fredric Weigel manquait l’occasion de sceller définitivement le sort de la rencontre sur un service de Niklas Terglav (55e). Malgré quelques ultimes tentatives de part et d’autre, le score n’évoluait plus.

Les Brûleurs de Loups concluent ainsi leur année 2025 à Polesud en beauté. Un ultime succès à domicile avant de retrouver leur antre face à Rouen le 2 janvier prochain, qui permet aux Grenoblois de passer Noël dans la peau du dauphin de la Ligue Magnus. Un joli cadeau offert aux 4 208 spectateurs présents dans l’enceinte grenobloise ce mardi soir. « Notre première partie de saison est globalement réussie. Nos performances en CHL nous ont permis de bien lancer notre parcours en Magnus. La série de victoires entamée après notre succès contre Frölunda nous amis sur de bons rails, et il faudra la prolonger », concluait Sacha Treille.

Place désormais à une courte trêve bien méritée pour recharger les batteries, avant un déplacement à Anglet puis un mois de janvier particulièrement dense, avec pas moins de douze matchs au programme.

De Polesud aux Jeux Olympiques : la journée parfaite de Sacha Treille

Au-delà de la belle victoire de son équipe face à Angers, Sacha Treille risque de ne pas oublier ce mardi 23 décembre. Le capitaine grenoblois a en effet appris sa sélection pour les Jeux Olympiques de Milan-Cortina, une annonce forcément chargée d’émotion. « C’est une immense fierté. Rien que d’en reparler, j’ai des frissons partout. Représenter son pays, c’est quelque chose d’incroyable », confiait l’intéressé après la rencontre. Pour autant, l’attaquant isérois sait que le défi qui attend l’équipe de France sera de taille. « La France est un grand pays, mais elle reste un petit pays dans le monde du hockey. On va se confronter à des joueurs de très haut niveau. Ce sera une superbe expérience de pouvoir se mesurer à ce qui se fait de mieux au niveau mondial », reconnaissait-il avec lucidité.

Si la sélection du taulier des Bleus peut sembler logique au regard de son statut, elle était loin d’être acquise. « J’ai une histoire avec l’équipe de France, mais j’ai aussi été rappelé à l’ordre quand mes performances n’étaient pas bonnes. J’ai réalisé un bon tournoi en novembre, puis des matchs aboutis en club. C’est ce qui m’a permis de figurer sur cette liste », expliquait le capitaine des Brûleurs de Loups. Afin d’aborder cette échéance olympique dans les meilleures conditions, le bientôt quadragénaire (38 ans) sait qu’il devra faire quelques concessions, notamment pendant la période des fêtes. « On va profiter de ces quelques jours de repos en famille tout en faisant attention à notre alimentation. Surtout moi, qui suis plus proche de la fin de ma carrière que du début, j’essaie d’être vigilant… tout en profitant un peu quand même », glissait-il en souriant.

D’ici les Jeux Olympiques, Sacha Treille entend bien continuer à performer sous les couleurs grenobloises, avec notamment la finale de Coupe de France déjà bien présente dans un coin de sa tête.