Simon Demars, un Yeti’s champion du monde
L’équipe de France Juniors de roller-hockey est devenue championne du monde dimanche dernier, à Toulouse. Parmi cette génération dorée de Bleuets, Simon Demars, gardien de son état et pur produit des Yeti’s Grenoble. Portrait d’un jeune champion qui ne compte pas en rester là.
Dire que ses parents ne voulaient pas qu’il soit gardien… « Je n’ai même jamais vraiment su pourquoi », s’amuse aujourd’hui Simon Demars. C’est donc en tant que joueur de champ que le jeune Simon fourbit ses premières armes à l’âge de 8 ans, déjà aux Yeti’s Grenoble. Il lui faudra attendre trois années avant de prendre place une première fois devant les filets. « C’était en benjamin. Le gardien habituel n’était pas là et je l’ai remplacé dans les cages. J’ai pris zéro but ce jour là, c’était parfait (rires) ».
Huit ans plus tard, il porte toujours des mitaines au moment de rentrer sur le parquet. Huit saisons marquées par de bons souvenirs comme le titre de champion de France Juniors l’an passé ou ses débuts en Ligue Élite cette saison. « Le titre a en plus été obtenu à Grenoble, c’était particulier. Et pour la Ligue Élite, c’est ce à quoi tous les joueurs aspirent. J’ai pu jouer face à Aubagne, Rethel et Amiens et même si la défaite fut au bout face à Rethel, ça reste vraiment de grands moments pour moi. »
Des grands moments, Simon Demars en a connu d’autres la semaine passée, lors des championnats du monde de Toulouse. Outsider, l’équipe de France a déjoué les pronostics pour finalement remporter le titre.
Le gardien nous fait un court récit de cette aventure. « Avant la compétition, l’objectif qu’on s’était fixé entre nous était une médaille, peu importe la couleur. On a passé logiquement la phase de poule sans trop d’encombres avant de dominer l’Espagne 2-1 en quart. En demie, nous jouons le très grand favori, la République Tchèque, invaincue depuis la création de ses mondiaux Juniors, qui restait sur une série de 40 victoires. On est mené 4-2 à 2’30 de la fin mais on ne lâche pas mentalement, on revient au score sur une supériorité numérique et on égalise après avoir fait sortir le gardien. La prolongation n’a pas été une partie de plaisir étant donné la qualité individuelle de nos adversaires, mais on sentait que l’ascendant était de notre côté. Après cette grosse victoire, on en a bien sûr un peu profité le soir mais en gardant en tête qu’il y avait une finale à gagner, que ce genre de chance ne se produit qu’une fois dans la vie et qu’il fallait la saisir. La finale face au Canada fut rugueuse. Après l’ouverture du score des Canadiens on revient bien jusqu’à mener 4-1. On ne va pas dire qu’on a géré sereinement puisqu’ils reviennent en fin de match et que les dernières secondes ont été éprouvantes, mais je pense qu’on a plutôt bien défendu pour aller chercher ce titre. »
Déjà de retour sur Grenoble pour raisons professionnelles, Simon a à peine eu le temps de savourer qu’il se projette déjà sur la prochaine saison. « Je serai encore junior mais l’objectif personnel sera de pouvoir re-goûter à la Ligue Élite avec l’équipe Une. Tout en continuant à progresser avec l’aide Hugo Rebuffet, à qui je dois déjà beaucoup. »
Avec Simon Demars en héritier d’Hugo Rebuffet – sans oublier Manon Violette, qui a également participé aux mondiaux avec l’équipe de France féminine – la tradition des portiers de talent se perpétuent au sein des Yeti’s Grenoble.