Ski de fond : À la rencontre de… Julia Devaux

Ski de fond : À la rencontre de… Julia Devaux

julia devaux 2Tout juste rentrée de Norvège où elle a concouru avec les plus grandes, Julia Devaux, championne de France Junior au sprint en 2013, a pris un petit moment dans son emploi du temps sportif surchargé pour se confier à Métro-Sports. Compétitions, cours, objectifs futurs, la jeune sportive du Vercors nous dit tout, le temps d’un café, avant de repartir déjà vers d’autres défis. Interview.

Julia, peux-tu déjà nous parler un peu de ton parcours dans le ski de fond ?
Je suis dans une famille de skieurs, du coup j’ai commencé à l’âge de 3 ans, juste après avoir su marcher. Mon père a été entraineur des équipes de France et avec ma mère ils ont entrainé le comité au lycée de Villard de Lans. Du coup c’est un peu de famille. C’est le virus qui a pris sur moi. Dès mes 5 ou 6 ans je suis entrée au club de Villard. J’ai commencé à participer à quelques courses régionales qui se sont plutôt bien passées. Par la suite, mes parents ont divorcé, je suis donc descendu habiter sur Grenoble avec ma mère. Je continuais le ski, mais c’était plus compliqué. J’allais skier en Chartreuse à cette époque. En 4eme je suis remontée sur le plateau, chez mon père, je me suis alors inscrite au collège en « sport-études ». J’ai passé mon bac en 4 ans, en ST. Aujourd’hui je suis en DUT à Grenoble, en deuxième année de commerce. Avec le sport à côté je vais passer mon DUT en 3 ans, j’ai un jour de cours par semaine et le reste se fait par distance. Comme ça je peux toujours être à fond dans le ski. Cette année je vais attaquer ma première année chez les Seniors, dans la cour des grands. 

Quels sont tes meilleurs résultats ?
J’ai fait 14ème aux championnats du monde Junior il y a 2 ans en sprint, un podium en coupe d’Europe, 5eme, 6eme, enfin pas mal de top 10. La saison dernière je n’ai pas fait énormément de courses mais j’ai fait 7eme et 9eme en coupe d’Europe. J’ai également été la seule fille à être qualifiée pour les championnats du monde junior suite à ces deux positions en coupe d’Europe. Mais là-bas ça ne s’est pas très bien passé. Et puis j’ai été championne de France, la saison dernière, en sprint. C’était la dernière course de l’année, c’était pour finir l’année en beauté ! 

Peux-tu nous expliquer les différents types de courses qu’il existe en ski de fond ?
Déjà il y a les deux techniques, skate et classique. Moi je préfère le skate personnellement, j’ai fait 13 ans de patinage artistique donc c’est un peu le même mouvement, j’ai plus de facilité, je me fais plus plaisir et je fais en plus des meilleurs résultats. Mais je continue de travailler le classique hein ! Mais j’aime moins ça. Ensuite il y a différentes distances. Il y a le sprint, sur 1km200 en gros. Il y a d’abord une qualification puis des poules à 6. Ça c’est vraiment ce que je préfère. D’ailleurs je vais faire mon premier sprint ce vendredi, la première course de la saison en coupe de France, en Savoie. Ensuite, il y a le 5km, 7,5km et 10km. Il y a aussi des 15km mais c’est plus rare. Pour ma part je reste spécialiste du court, moins de 10km. Il y a aussi le relais, que j’aime bien. D’ailleurs dans une semaine je pars aux championnats du monde universitaire, nous sommes une équipe de 3 filles, il va y avoir plusieurs courses dont un relais à trois. C’est assez rare malheureusement, c’est uniquement dans les grands événements, type championnats du monde. 

Toujours une attache particulière avec le club de Villard-de-Lans dans lequel tu as débuté ? 
Le choix du club est très important quand tu commences. C’est vrai que maintenant j’ai ma licence là-bas et puis je cours pour eux mais je n’y vais plus beaucoup. Mais c’est un gros club, il y a pas mal de jeunes qui réussissent bien. Et puis en haut niveau surtout, il y a Simon Fourcade, Robin Duvillard, Mathieu Legrand… Tous les ans, au championnat de France des clubs, ils font des bons résultats et beaucoup de podium. 

Tu as également été appelée en équipe de France, une fierté pour toi ?
Oui c’est une fierté, je ne vais pas dire autre chose. En fait l’année dernière ça ne s’est pas très bien passé avec l’entraineur que j’avais, on ne s’est pas très bien compris disons. Du coup j’étais un peu pénalisée pour l’entrainement. Mais sinon c’est clair que d’être avec l’équipe de France, c’est quelque chose. 

Ce n’est pas trop dur de faire cohabiter les études avec le sport de haut niveau ?
De toute façon je ne me suis jamais dit que je devais laisser tomber les études parce que j’allais devenir une skieuse professionnelle. Même en faisant la carrière de tes rêves, à 35 ans c’est fini. Et derrière je n’ai pas envie de finir entraineur de ski, j’ai toujours voulu faire du commerce et même sans le ski j’aurais quand même fait les études que je poursuis actuellement. Je veux aller en école de commerce ensuite. C’est important pour moi. Après, je ne dis pas non plus que c’est facile, il y a régulièrement beaucoup de boulot, du coup ça demande un certain sérieux dans son travail et avec les entrainements ce n’est pas toujours facile. Mais je ne me suis jamais dit que je mettrais les études entre parenthèses. On ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Du jour au lendemain si jamais je me blesse, je serai bien contente d’avoir été sérieuse dans ce domaine. 

Dans l’imaginaire populaire, le ski c’est en hiver. Alors comment fais-tu en été pour t’entrainer ?
L’été on fait du ski à roulettes, en skate ou en classique. On fait beaucoup d’endurance, que ce soit en course à pied, en vélo de route, en VTT. On fait aussi énormément de musculation, 2 séances par semaine au minimum. Et pour compléter tout ça, une fois toutes les trois semaines en gros, il y a des stages qui sont mis en place dans des endroits différents. Et puis en automne, juste avant de reprendre la saison régulière, on fait des stages sur neige. Je reviens de Norvège là d’ailleurs. Et vu que je viens de rentrer dans la catégorie senior cette année, j’ai fait des courses avec les meilleures du monde, avec notamment les Norvégiennes qui dominent vraiment le circuit mondial. 

J’ai lu que tu te considérais comme une « tête de mule ». Mais n’est-ce pas un avantage dans le sport, d’avoir du caractère ?
(Rires) Oui c’est sur ! Après bon on a tous nos défauts ! Après je pense que dans le sport qu’on fait il faut avoir du caractère. Même si ça ne facilite pas vraiment les choses pour les entraineurs, mais bon je suis comme ça. 

« Paupiette ». Pourquoi un tel surnom ?
(Rires) Paupiette, c’est à cause de mon nom, Devaux. Paupiette Devaux, paupiette de veau quoi. C’est très recherché je sais. Et il y a blanquette aussi parfois. 

Pour finir, quels sont tes objectifs dans ta future carrière ?
Le but ultime c’est les Jeux Olympiques et les championnats du monde. Mais je suis encore jeune, j’ai encore beaucoup à apprendre. Mais bon, le rêve ça serait les JO en 2018. 

 

Julia Devaux en bref :
Née le 07/11/1993 à Grenoble
Club de ski : CSN Villard de Lans
Etudes : DUT Techniques de Commercialisation (UPMF)
Skis, Chaussures : Rossignol
Batons : One Way
Lunettes : Julbo
ponsor Bandeau : Villard de Lans

julia devaux