Stéphanie Carrel-Magnan : « Un goût d’inachevé »
Quelques semaines seulement après une conférence de presse organisée en amont du quart de finale des play-off face à Dijon, Stéphanie Carrel-Magnan était de nouveau présente face aux journalistes ce jeudi matin, après l’élimination prématurée des Brûleurs de Loups. Toujours sans langue de bois, la présidente du club grenoblois a abordé tous les sujets chauds du moment. Martel, bilan, avenir ; le résumé de la conférence.
Le départ de Richard Martel : Cette décision vient du quatrième match à Dijon. Je n’étais pas sur le banc. Il y a eu un fait de match à la fin du quatrième match, dans un premier temps la charge d’un de nos jeunes joueurs sur le gardien adverse, qui entrainera par la suite une bagarre qui sera quasiment générale, avec ce que je considère, moi, comme un attentat du numéro 44, Dame-Malka, sur notre jeune défenseur. C’est un acte qui doit être sanctionné. J’ai eu très peu de temps pour réagir, on avait un cinquième match à jouer qui allait être détérminant trois jours après. Le jeudi, j’ai eu un entretien avec Richard Martel. Fort de ces faits-là et de notre analyse commune, nous avons décidé qu’il ne serait pas sur la banc pour le cinquième match. Le vendredi, un communiqué fédéral annonçait qu’il était en plus suspendu.
L’action du 4ème match à Dijon : Je n’ai pas entendu la consigne de Richard pour Quentin Scolari. J’ai seulement pu discuter ensuite avec lui. Je n’étais pas sur le banc ni sur la glace à ce moment-là. Mon rôle à moi c’est plutôt les conséquences ensuite. Cette consigne ne correspond de toute manière pas, ni à la règle, ni aux valeurs que nous véhiculons. C’est un fait. J’ai en revanche était choquée, comme rarement, par la violence de la bagarre qui a suivi. On fait une erreur, une charge sur un gardien c’est sanctionnable et ça ne se fait pas. Après, quand un de nos joueurs est à terre, et se fait fracasser à deux reprises, c’est de l’acharnement. Moi je dois en tirer les conséquences, quand j’ai un jeune joueur qui est massacré sans gants et sans casque, avec des coups dans la tête, dans le cou et dans le dos, ça, c’est intolérable.
Qui pour remplacer Martel ? : J’espère le trouver le plus tôt possible. Nous avons beaucoup de travail. Nous devons rapidement finaliser un nouvel accord, pour pouvoir envisager l’avenir du groupe et des joueurs le plus tôt possible pour ensuite travailler dans la sérénité pour la prochaine saison. Maintenant, pour ce qui est des candidats, oui j’ai vu quelques entraineurs (Le DL avance le nom de Edo Terglav, ndlr). On échange, on prend le temps de voir quel est l’apport de l’homme par rapport au projet et au groupe qui est déjà en place. Il y a des objectifs précis ici, il y a une grande pression, c’est un club de haut de tableau, c’est un environnement particulier. À la fois nous n’avons pas beaucoup de temps, mais il faut également prendre les bonnes décisions. Si vous avez des CV ou des suggestions, je suis preneuse.
Un profil particulier ? : Il y a des critères, qui ont été définis. Ensuite, les profils qui y répondent sont bien sur différents, en fonction de l’expérience, des clubs où ils ont entrainé. Il y a une grande différence avec les années précédentes, les entraineurs sondés connaissent déjà la Ligue Magnus, ils ont entraîné ou entrainent encore en Magnus. Cette saison on s’est un peu éloigné de notre projet de base, c’est une valeur indégnable d’avoir un coach qui connait déjà le championnat. En ce moment nous sommes en contact avec ce genre d’entraineur. Mais je ne pense pas non plus que Richard Martel cette année soit une erreur de casting, ce n’est pas ce que je pense. Cette année nous voulons juste avoir un vrai renfort, une complémentarité avec Jean-François Dufour.
La saison 2014/2015 : Je ne suis pas satisfaite de la saison. Je suis même déçue. Malgré tout, dans les objectifs annoncés, on devait avoir un titre cette saison et finir dans les 4 premiers. Donc très concrétement cette année, Richard Martel et Jean-François Dufour avec tout l’effectif, c’est une coupe de la ligue et la première place au terme de la saison régulière. C’est même une bonne vingtaine de victoires consécutives lors de la phase régulière. Je ne vais pas dire que c’est un échec, loin de là. Mais il y a de la déception à sortir si tôt de cette saison. Nous sommes des compétiteurs, nous voulions aller au bout. C’est la Magnus que nous visions. Il y a un goût d’inachevé. Le plus grand échec cette année c’est que ça ce soit fini de cette manière. Ça fait deux saisons qu’on veut aller au bout, et qu’on chute dès le premier tour des play-offs. Ça ne peut pas me satisfaire. Je suis particulièrement frustrée de cette saison, qui reste pour moi une saison inachevée.
Les mouvements des joueurs : La priorité, avant tout, c’est l’arrivée du nouveau coach. Je ne peux encore rien vous dire sur le sujet pour le moment. Nous avons rencontré chacun des joueurs cette semaine pour discuter avec eux. On doit attendre l’arrivée du nouveau coach pour pouvoir commencer à travailler avec lui sur le groupe nécessaire pour la prochaine saison. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous voulons une équipe plus « physique ». Je veux pouvoir prendre les décisions avec le futur entraineur des Brûleurs de Joups. J’ai des préférences, mais je n’imposerai rien.