The Good, the Bad and the Queen : retour sur GF38 – Tarbes (1-1)

Retour sur le match nul entre le Grenoble Foot 38 et Tarbes (1-1) avec un système qui nous permet de sortir du compte-rendu traditionnel pour pouvoir revenir séparément sur ce qui nous a plu (The Good), ce qui nous a moins plu (The Bad) et la « reine », c’est à dire le fait de match (ou l’action/le joueur) qui nous semble mériter un traitement particulier (The Queen, qu’on aurait pu rebaptiser the Ugly pour l’occasion).

Le tout en musique en compagnie du prophète de la folk.

 The Good

– L’état d’esprit des Grenoblois. Pas toujours le gros point fort depuis le début de la saison l’état d’esprit affiché depuis deux rencontres par Bengriba et ses coéquipiers est louable. Malgré des éléments très défavorables (infériorité numérique pendant 80 minutes, ouverture du score des visiteurs, pénalty non converti) les pensionnaires du Stade des Alpes n’ont jamais lâché mentalement et se sont « dépouillés » comme rarement (Lire la confirmation de Ruben Aguilar après le match).
On peut particulièrement mettre en avant le travail de Florent Gache. Le joueur n’a pas ménagé sa peine. D’abord avec son pressing sur les premiers relanceurs tarbais qui a failli s’avérer payant à deux reprises en début de match. Puis via ses replis défensifs pour compenser l’absence de Cianci.
A vrai dire on n’a jamais eu l’impression que Grenoble a joué à 10 contre 11 pendant quasiment tout le match. A défaut d’être flamboyant dans le jeu le GF38 ne lâche rien.

– Ruben Aguilar. De son coup d’épaule lors de son 1er duel défensif face au très remuant N’Zif à son pénalty provoqué, le jeune latéral droit a réussi un match plein et fut, à notre sens, le meilleur isérois sur la pelouse ce samedi. Son apport offensif est allé crescendo pendant la rencontre et en fait le pendant naturel à droite de Farès Hachi dont l’absence dans le jeu se fait toujours sentir. Ruben gagne en confiance au fil des matchs et on retrouve le plus en plus le joueur plein de promesses qu’il était lors de sa post-formation à Grenoble.

– Le dispositif offensif de début de match. Grenoble, avant de se retrouver à 10, avait réussi une entame de match encourageante. Saragaglia avait choisi de conserver son habituel 4-3-3 mais en préférant Gache à Rouag dans le couloir droit. Le GF se retrouvait ainsi avec deux ailiers positionnés sur leur mauvais pied (Gache le gaucher à droite, Yahia-Bey le droitier à gauche).
Un dispositif qui privait l’équipe de la possibilité de débordement/centre – d’autant que les latéraux/milieux n’ont quasi pas offert de possibilité de dédoublement en début de match (une fois Hachi de retour et avec Aguilar à droite l’équipe devrait pouvoir ajouter cette option à sa palette offensive).
En revanche on se retrouvait avec deux joueurs capable d’éliminer et de rentrer sur leur bon pied. Aïssa Yahia-Bey avait ainsi provoqué deux pénaltys récemment (Béziers et Monaco) et était en grande forme. Pas de chance, l’attaquant a perdu la plupart de ses duels ce samedi. Mais AYB reste LE joueur capable de faire la différence sur un coup de rein et même si on peut parfois lui reprocher d’en faire trop, tout le monde est content quand ça passe. Admettons donc que son jeu à risques implique du déchet.
Plus efficace ce samedi en début de rencontre, le rôle de pivot-remiseur d’Akrour, toujours aussi redoutable dans le jeu aérien, qui a pu remettre quelques bons ballons à ses deux coéquipiers de la ligne d’attaque, plus souvent à proximité de sa zone que collés à leur ligne de touche.
La verticalité dans le jeu des 10 premières minutes a posé beaucoup de problèmes à l’arrière-garde tarbaise. La sortie d’Hugo Cianci a forcément changé la donne, Grenoble perdant son joueur le plus percutant, un élément capable de jouer entre les lignes et un passeur de grande qualité.
De fait le jeu fut nettement plus laborieux par la suite. On y reviendra.

The Bad

– Le penalty de Nassim Akrour. Après le match à Monaco, on se faisait la remarque qu’à force de tirer ses pénaltys de la même façon – fort au centre, Nassim Akrour allait finir par tomber sur un gardien curieux qui aurait analysé les vidéos de ses buts. On ne sait pas si Cabassud a procédé de la sorte mais toujours est-il qu’il a repoussé la tentative du meilleur buteur de l’histoire du GF38. Ci-dessous le pénalty marqué contre Béziers (à partir de 26 secondes) et celui non converti contre Tarbes.

GF38 – AS Béziers : les buts par metro-sports

Le pénalty manqué de Nassim Akrour (GF38) face… par metro-sports

– Les corners grenoblois. Un mal récurrent. Grenoble ne sait pas tirer ses corners, peu importe qui s’y colle. C’est d’autant plus dommage que l’équipe actuelle compte quelques bons joueurs de tête (Akrour, Villard, Giraudon, Bengriba…) et que les techniciens ne manquent pourtant pas.

– Le manque d’automatisme de la charnière centrale. Le but tarbais a montré que Romain Villard ne brillait pas spécialement par sa vivacité. Le soucis est que les (nombreuses) qualités et les défauts du joueur sont connus et qu’on arrive donc à une situation où l’on sait qu’il va forcément se retrouver en difficulté. Jouer plus bas, qu’un autre joueur assure sa couverture ou que le gardien soit plus prompt à sortir sont autant de solutions qui auraient pu prévenir le mal. Pour ces deux dernières, le manque d’automatismes semble en cause. Et ce n’est pas très étonnant compte-tenu que ce n’est que le 3ème match où Giraudon et Villard sont associés (à moins qu’ils n’aient joué ensemble avec la réserve) et Cattier a vu défiler devant lui moult charnières différentes. Les blessures et les suspensions n’ont certainement pas aidé le coach dans sa tâche. Reste qu’en ne trouvant la « bonne formule » (en partant du principe qu’elle le soit) qu’en toute fin de championnat, il n’a pas aidé à ce que l’assise défensive de l’équipe soit sereine et rodée.

– Le jeu de la 12′ à la 90′. On n’a pas aimé mais la sortie de Cianci est une grosse circonstance atténuante qui tempère tout ce qu’on a pu penser du jeu et de l’animation offensive une fois Grenoble à 10. Reste que la difficulté à mettre du rythme, le manque de mouvements ou l’incapacité à créer des décalages dans un bloc bien en place (pas de transversale, pas de percussion) sont des maux récurrents et qu’il a fallu s’en remettre à un nouvel exploit personnel pour marquer. Que les Isérois soient laborieux plus que flamboyants n’est pas gênant en soi tant que la victoire est au bout. C’est peut être même plus en adéquation avec la division. Mais le GF dispose des armes pour au moins apporter un peu plus de variété dans son jeu. Les 10 premières minutes l’ont démontré ; il faudra s’appuyer dessus lors des dernières journées.

The Queen

– Le carton rouge d’Hugo Cianci. Le fait du match, incontestablement. On peut déjà dire que l’on n’a pas trouvé l’arbitrage de Bastien Dechepy particulièrement mauvais sur l’ensemble de la partie. Il n’a pas cherché à outrageusement compenser l’exclusion de Cianci. Il a souvent cherché à être pédagogue en expliquant ses choix. Sa gestion des avantages nous a semblé bonne. Seulement voilà, il y a ce carton rouge donné dès la 10ème minute.
Il y avait certainement faute d’Hugo Cianci. On vous laissera toutefois seul juge avec la vidéo ci-dessous. Le jaune n’aurait pas paru scandaleux, voire le rouge à un autre moment du match et dans une « atmosphère » plus tendue. Par contre l’exclusion sur quasiment la première faute de la rencontre alors que la partie se déroulait dans un bon esprit semble davantage découler d’un excès de zèle et d’un manque de psychologie que d’un raisonnement réfléchi.
Supervisé lors de ce match, M. Dechepy a-t-il voulu forcer le trait en montrant qu’il ne favoriserait pas le « gros » qui jouait chez lui ? C’est une possibilité, surtout qu’il n’a pas l’air d’être un adepte du carton rouge au vu de sa fiche sur Foot National.
Au-delà de l’incidence sur le déroulement de la rencontre – que le GF38 aurait tout aussi bien pu perdre 3-0 à 11 contre 11 – on a surtout envie de penser aujourd’hui au joueur, qui sort d’une suspension de 9 matchs et qui ne devrait a priori plus rejouer cette saison.

Le carton rouge d’Hugo Cianci (GF38) face à Tarbes par metro-sports

 Crédits photos : Alain Thiriet