Top 14 – Soir de match à Lesdiguières : « ici, c’est Grenoble ! »

Sept ans d’attente, d’espoirs, de désillusions et de joies avant que Lesdiguières ne puisse enfin re-goûter au doux parfum du Top 14. Des retrouvailles que même les trombes d’eau s’abattant sur la capitale des Alpes n’auront pas gâchées. La faute à un quinze grenoblois qui a confirmé son excellent début de saison en venant à bout d’une bien pâle formation parisienne. Et à un public au diapason de son équipe.

Sept ans d’attente, d’espoirs, de désillusions, de joies avant que Lesdiguières ne puisse enfin re-goûter au doux parfum du Top 14. Des retrouvailles que même les trombes d’eau s’abattant sur la capitale des Alpes n’auront pas gâchées. La faute à un quinze grenoblois qui a confirmé son excellent début de saison en venant à bout d’une bien pâle formation parisienne. Et à un public au diapason de son équipe.

Solidement vissés à leur petit coin de rambarde, certains « anciens » donnent le ton de la soirée une bonne heure et demie avant le coup d’envoi de la partie. Anecdotes sur l’histoire du rugby grenoblois, avis sur les équipes ou sur la météo – « ils vont encore dire que Grenoble c’est le Pôle Nord à Paris » – ou prono’ sur la rencontre. De quoi se mettre doucement dans l’ambiance et rappeler qu’au rugby, le stade se veut un lieu de vie bien amont du match.
Buvettes (douloureuse la pinte à 6€ par contre, sauf pour quelques rares pistonnés 😉 ) et boutique officielle du club ne désemplissent d’ailleurs pas. Émilie, responsable de cette dernière, a donc plutôt le sourire : «c’est d’ores et déjà une de nos meilleures soirées, comparable avec la demi-finale face à Bordeaux ou le match contre La Rochelle, par exemple. ». Produits phares : le maillot, évidemment, mais aussi le poncho et le parapluie estampillés « FCG », conditions météorologiques obligent. Les pébroques ne cesseront d’ailleurs de fleurir et se faner au rythme des averses tout au long de la soirée.
Les travées de Lesdiguières se remplissent progressivement. Le gros noyau dur, fidèle même du temps de la Fédérale 1, est là, évidemment. Certains accusent tout de même un honteux retard, parait-il pour cause de bouchon (de liège ?). Mais nous ne vendrons pas la « mèche » quant à leur identité pour ne pas les griller auprès de leurs camarades de l’excellent forum des supporters du FCG. Il y a sans doute également beaucoup « d’opportunistes », supporters disparus pendant 7 ans et qui se redécouvrent un intérêt pour le stade avec le Top 14. Dans certains sports ils auraient été affublés d’un suffixe en « X ». Ce vendredi soir, l’habitué de Lesdiguières se veut lui ouvert. « Gêné par la présence de gens seulement attirés par le Top 14 ? Absolument pas, au contraire, explique ainsi un supporter. C’est bon pour le club, pour l’équipe et pour la tribune de s’enrichir avec un nouveau public. Tout le monde a sa place au stade. »
C’est également bénéfique aux échanges. Car à Lesdiguières, on ne parle pas QUE de rugby à l’image de ce supporter à l’allure christique, parti dans un discours sur la place prise aujourd’hui par l’alcool dans l’antique expression Panem et circences (le pain et le cirque). Une diatribe seulement coupée par la première chandelle du match, misérablement mal réceptionnée par le jeune homme en question. Dur moment de solitude ? Absolument pas. Quelques tapes sur l’épaule, une ovation de la tribune Nord et voilà qu’on assiste à la naissance d’un sérieux concurrent pour le bouquetin mascotte du FCG.

De quoi également rappeler que le match a débuté ! Car l’ambiance a eu du mal à prendre malgré les efforts du speaker pour faire partir quelques chants. Le supporter grenoblois est tendu, d’autant que le Stade Français tire le premier. Ses favoris vont-ils être au niveau pour cette première à domicile, devant les caméras de Canal + ? Il faudra finalement quelques décisions arbitrales contestées (dont un essai refusé à Jonathan Best, qui aurait été magnifique de symbole) et la précision chirurgicale de Courrent pour mettre le public dans le match.
Les chants – dont on peut quand même souligner le manque de diversité (« Ici, c’est Grenoble », « Rouge, Rouge, Rouge & Bleu »)– se font plus réguliers et plus puissants. « En pesage, la pression augmente au fil du match », précise un supporter entrain de descendre la sienne. Grenoble fait mieux que résister même si le maigre avantage au tableau d’affichage ne rend pas justice aux efforts des Isérois.
Le doute et la crainte réinvestissent d’ailleurs les esprits au début du second acte. « La mêlée souffre, Paris va finir plus fort. » prophétise un quidam. Les joueurs de Corrihons & Bégon ne l’entendent pas de cette oreille. Hunt perce, Jahouer va à dame, le stade explose. Rebelote avec l’essai entre les perches de Dupont. Les plus craintifs quelques minutes plutôt s’enhardissent : « on va aller chercher le bonus offensif maintenant ! ». Le public grenoblois est versatile… C’est cette fois-ci un peu trop demander au FCG. Mais la victoire est là.
Le coup de sifflet final à peine passé que l’heure est déjà au débriefe et à l’analyse du match. Là encore la tribune expose sa richesse et sa diversité, du vieux blasé – « ce n’était que le Stade Français » – au jeune émerveillé par la prestation de ses nouveaux favoris. Tous sont unis, toutefois, derrière ce même sentiment d’appartenance et la certitude, éphémère, qu’ici c’est Grenoble et que les adversaires du FCG vont devoir s’employer s’ils veulent faire tomber Lesdiguières.


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