Tristan Claret (Saint-Martin d’Hères Rugby), du rond à l’ovale, il n’y a qu’un pas

Tristan Claret (Saint-Martin d’Hères Rugby), du rond à l’ovale, il n’y a qu’un pas

tristan claret 1Bien connu des suiveurs du football isérois pour avoir évolué à l’US Gières pendant vingt ans, Tristan Claret a décidé de changer de sport à 27 ans et de filer vers l’ovalie. Un choix qui coulait de source pour l’ancien défenseur central reconverti en ailier puisque son grand-père, Pierre, a remporté le Brennus en 1954 avec le FCG, et son père, Gilles, a soulevé le Challenge Yves du Manoir – équivalent de la coupe de France – en 1987 avec le club de la capitale des Alpes. Clin d’oeil de l’histoire, Tristan disputera pour sa première saison dans le monde de l’Ovalie, la finale du Bouclier des Alpes avec la réserve de Saint-Martin d’Hères contre Thonon (samedi 13h30). Un joli destin qu’il nous fallait raconter. Portrait.

Il y a des trajectoires que l’on aime raconter et celle-ci en fait partie. Né, le nez dans le rugby avec un grand-père, Pierre, champion de France 1954 avec le FCG et un père, Gilles, vainqueur du Challenge Yves du Manoir, en 1987, Tristan Claret a pourtant choisi le ballon rond pour s’exprimer dans un premier temps. Dès l’âge de six ans, celui qui deviendra par la suite entraîneur de la réserve de Gières, a foulé la pelouse du stade Joseph Guetat avec succès. Pendant ses vingt ans à l’US Gières – entrecoupés d’une saison au Rachais -, il participera donc à la montée du club en HR et sera reconnu comme un solide défenseur central de niveau ligue. Lassé et forcément attiré par le monde de l’ovalie de par le parcours de ses aïeux, Tristan a sauté le pas en fin de saison dernière en prenant une licence au Saint-Martin d’Hères Rugby. « Ça me trottait dans la tête depuis quelques années. Je me suis lassé du foot et j’avais besoin d’un nouveau défi  explique-t-il. Et puis j’ai des amis qui y jouaient déjà. Ils m’ont poussé et je me suis lancé ».

De défenseur à ailier

tristan claret recenteNeuf mois plus tard, le défenseur de poche (1m79, 86kg) est devenu ailier et a participé au parcours de son équipe en championnat Promotion Honneur Réserves qui l’a mené au stade Lesdiguières pour la finale du Bouclier des Alpes. « C’est une première saison de rêve. J’ai été parfaitement intégré au groupe, j’ai joué six matchs avec l’équipe fanion et on se hisse en finale des Alpes, » se réjouit-il. 

Mais si évidemment la réussite sportive force le respect, ce sont les à-côtés qui ont marqué l’ancien footeux : « Quand on parle de la famille rugby, ce n’est pas une légende. Il y a une vie sur et en dehors du terrain. Au foot, je rentrais de l’entraînement le vendredi soir à 21 heures. Aujourd’hui, il n’est pas rare que nous prolongions jusqu’à 3-4 heures du matin ! La préparation du match est également différente. L’approche est dix fois plus intense et émotionnelle. On veut se faire mal pour ses coéquipiers. Toute cette vie de groupe, cette vie de club, c’est ce qui me plait énormément et qui se perd chaque année dans le football, souligne l’ailier de 27 ans. Avant d’enchainer : « Il n’y a eu aucun a priori quand je suis arrivé. Peu importe d’où tu viens, tu es bien accueilli et je l’ai senti dès le stage d’intégration de début de saison à Albertville »

Une seconde vie sportive réussie

tristan claret 2Et à 48 heures du grand rendez-vous face à Thonon (l’entretien a été réalisé jeudi, ndlr), comment se sent-il ? « Excité, forcément. Ce ne sera pas simple mais les anciens nous parlent souvent de cette journée des Boucliers car le club a une histoire avec ce rendez-vous. La matinée de samedi va d’ailleurs être longue. On a prévu une mise en place de quarante-cinq minutes puis on mangera tous ensemble avant de filer à Lesdiguières. On a en plus la chance de jouer sur le terrain Honneur. C’est incroyable, » s’enflamme-t-il. 

Pari réussi donc pour Tristan Claret qui a plongé dans cette deuxième carrière les deux pieds en avant et il ne compte pas revenir en arrière. « Je suis encore les résultats du foot isérois le dimanche soir mais de loin. On me demande souvent si je vais revenir mais je pense que la réponse est non. Je me contenterai d’être derrière la main courante en tant que simple spectateur.»

Comme quoi même à 27 ans, et vingt-ans d’un sport derrière soit, on peut changer de vie sportive.

>> le programme de la Journée des Boucliers