Vincent Di Stefano : « Une faim terrible de reprendre »
On a croisé récemment Vincent Di Stefano, sans club depuis qu’il a rompu son contrat avec Sedan en début d’année 2017. L’occasion de prendre quelques nouvelles du joueur formé au Grenoble Foot 38.
Vincent, la dernière fois qu’on t’a croisé, c’était lors du Grenoble – Vizille, rassures-nous, tu n’as pas décidé de devenir fondeur ?
(Rires). Non, c’était plus un kiff perso. Je n’ai pas du tout le physique pour faire ça. Les mecs devant font 60kg maxi, sont sec, rebondissent sur la route. Moi j’ai pu faire jouer la puissance sur la première partie du parcours, avec la montée notamment mais dans la descente je me suis fait déposer. Au final je fais un temps de 1h45, je suis content. Avec Joris (Garnier), avec qui j’ai courru, on est quand même meilleur en vélo ! Mais c’était vraiment un plaisir, l’épreuve se fait dans une super ambiance, il y a beaucoup de monde au bord des routes pour nous encourager, des petits gosses qui nous tapent dans la main… Je le referai !
Tu as rompu ton contrat avec Sedan en janvier dernier et tu n’as plus rejoué depuis, c’est assez peu commun dans ton milieu, pourtant on te sent épanoui…
Il faut trouver du positif dans chaque expérience, c’est ce que j’essaye de faire. J’ai été épargné par les grosses blessures donc depuis mon arrivée au centre de formation à Grenoble, à l’âge de 14 ans, je n’ai fait qu’enchainer. Ces quelques mois de coupure m’ont permis de voir d’autres choses, de faire d’autres sports. J’ai le moral. Maintenant très clairement j’ai des fourmis dans les jambes et j’ai une faim terrible de reprendre, de retrouver la compétition.
Sedan va disputer un match décisif pour son maintien (vendredi, contre Avranches, déjà + de 10 000 places ont été vendues)) devant une très forte affluence. Pas de regrets de ne pas vivre ça ?
Franchement non. C’était un bourbier impossible. A la reprise nous étions 8 joueurs, on n’a fait aucune préparation physique pour éviter les risques de blessures. Cet hiver 14 nouveaux joueurs nous ont rejoint dont Nadir Belhadj à mon poste, dont on connait le niveau (l’international algérien qui est par ailleurs déjà annoncé comme partant pour le Qatar, ndlr). Je n’aurais plus joué de toute façon, autant partir. C’est dommage qu’il y ait eu tous ces soucis en interne car Sedan reste un club avec de bonnes infrastructures et un public formidable.
Tu as pu profiter de ces derniers mois pour suivre un peu plus tes anciens potes du centre de formation du GF38 ?
Je suis venu voir un match au Stade des Alpes, celui face à Villefranche. Après j’ai essayé de suivre ça de près, de faire un peu le tour des amis. J’ai régulièrement plusieurs joueurs par téléphone ou sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui avec tous les moyens de communication c’est facile de rester proche. Ca reste des gens avec qui j’étais tout le temps, sur les terrains, au lycée, ça a créé des liens très forts.
Avec Joris on a failli aller voir Tim’ (Timothée Dieng) à Wembley ce week-end. C’est fantastique son parcours. Il ne faisait pas forcément partie des joueurs le plus mis en avant chez les jeunes à Grenoble, mais il a toujours beaucoup travaillé et aujourd’hui il a la possibilité de vivre un moment magique. Je lui souhaite de bien en profiter et bien sûr d’aller chercher la montée pour s’offrir une saison prochaine encore plus forte !
J’ai aussi une pensée pour Ruben Aguilar à qui je souhaite bonne chance pour son match décisif ce vendredi soir.
Tu as toi aussi vécu une expérience à l’étranger, quel(s) souvenir(s) tu en gardes ?
C’était la Belgique, donc peut être un peu moins « exotique » comme destination et cela restait francophone (il a joué à Tubize, en D2, ndlr) mais cela a été en tous points très enrichissant. Contrairement à la France, ils sont moins fermé à la jeunesse là bas. Quand tu es défenseur et que tu n’as pas 10 ans d’expérience c’est parfois compliqué mais là-bas on te laisse ta chance. Quand tu vas jouer chez les Flamands le public est vraiment très chaud, tu sens que le foot est vécu à fond là-bas, c’est un des deux sports rois avec le cyclisme. Et globalement il y a toujours du monde au stade.
Repartir dans un autre pays pourrait être une option pour la suite ?
Je ne ferme la porte à rien, une autre expérience à l’étranger pourrait m’intéresser, tout dépend du projet.
On te sait aussi attaché à ta région, le football rhonalpin se porte plutôt bien avec la belle saison de la Duchère, la montée de Grenoble et les maintiens solides prometteurs d’Andrézieux et Annecy en CFA. Est-ce qu’un « projet » local pourrait te tenter ?
Bien sûr. Le football rhonalpin a effectivement repris des couleurs. Avoir deux clubs en National l’an prochain (à moins que Lyon Duchère n’arrache son barrage, ndlr) va permettre de poursuivre cette bonne dynamique. Comme je te le disais, aujourd’hui je mets vraiment le projet et la notion de plaisir en avant, ça reste le but ultime. Je cherche un contexte « sain », Sedan m’a servi de leçon. L’humain doit rester le plus important.