Voltige : portrait de Maëlle Dreveton et Julie-Joy Sele

Le 14 mars, Maëlle Dreveton et Julie-Joy Sele (Centre Équestre Saint-Eynard) remportaient le Trophée OMS « meilleure Espoir Féminine », juste récompense pour leur titre de championnes de France de Voltige Amateur en Pas de Deux. Portrait de deux jeunes sportives passionnées par leur discipline.

Le 14 mars, Maëlle Dreveton et Julie-Joy Sele (Centre Équestre Saint-Eynard) remportaient le Trophée OMS « meilleure Espoir Féminine », juste récompense pour leur titre de championnes de France de Voltige Amateur en Pas de Deux. Portrait de deux jeunes sportives passionnées par leur discipline.

Ne tentez surtout pas la comparaison entre leur sport et un numéro de cirque. « Ça avait tendance à beaucoup m’agacer même si maintenant je prends plus sur moi », s’amuse ainsi Maëlle quand on évoque le sujet. « Là où les écuyères au cirque auront beaucoup plus de libertés et chercheront uniquement à divertir, nous rentrons nous dans un cadre beaucoup plus stricte », précise sa compère Julie-Joy, qui poursuit : « on peut davantage nous comparer avec le patinage avec qui on partage les côtés sportif et artistique. »
Il faut dire que la voltige tient une place importante dans le cœur et dans la vie des deux jeunes femmes qui la pratiquent depuis déjà plus de 10 ans au Centre Équestre de Saint-Eynard. Leur approche fut classique – d’abord équitation puis attrait pour les côtés ludique et collectif de la voltige. Le feeling immédiat.
Ce n’est en revanche qu’en 2009 qu’a germé l’idée d’un binôme, en parallèle de leurs carrières individuelles. « On a vu des équipes en faire et on s’est dit pourquoi pas nous », se souvient Maëlle. Le succès en « Pas de Deux » a été rapide avec un titre de champion de France amateur obtenu dès l’année suivante, à Versailles, dans des conditions très particulières.
« On a un cheval (du nom d’Helium, ndlr) un peu caractériel », explique Maëlle. « A deux semaines du championnat, il s’est fait une contracture après un « énervement » et on ne peut pas soigner un cheval à l’approche d’un championnat car cela pourrait être considéré comme du dopage. A notre arrivée, il était donc limite physiquement et on nous a arrêté en plein milieu du concours individuel. »
Très remontées par cette décision, qui a ruiné plusieurs mois de préparation, les deux compères se sont alors focalisées sur la compétition par équipes, bénéficiant d’un coup de main inattendu. « Le Pas de Deux n’ayant pas débuté, les juges nous ont proposé de trouver un cheval de remplacement » se remémore Julie-Joy. « Des filles de Montpellier, qui sont devenues de très bonnes amies depuis, qui ne participaient pas à l’épreuve, nous ont proposé leur cheval (Maxwell, ndlr). Alors qu’il n’avait jamais eu deux personnes sur le dos, il a été parfait. On a vraiment eu de la chance. On a tout de même enlevé quelques figures pour jouer la sûreté. »
Le résultat fut au-dessus des espérances des voltigeuses. Sur le thème de l’ « Adieu », avec la musique Con te partiro, les Iséroises ont survolé l’épreuve (composée d’un programme libre et d’un imposé, la note du cheval comptant pour 50% de la note finale), reléguant la petite dizaine de couples concurrents (dont un 100% masculin, la discipline pouvant être mixte) assez loin. « On a peut être bénéficié d’un peu de sympathie de la part des juges », reconnaît Julie-Joy. « Mais on était tellement remontées après les individuels qu’on a absolument tout donné. »


Encore jeunes, les deux sociétaires de Saint-Eynard nourrissent de nombreuses ambitions pour la suite, notamment sur le plan individuel. Après avoir brillé récemment à Épinal (Maëlle a fini 2ème, Jule-Joy 5ème), les deux espèrent participer au concours de Saumur, la principale épreuve internationale se déroulant en France, qui aura lieu dans une vingtaine de jours. « La championne du monde anglaise sera présente » évoque Maëlle. « Ce serait vraiment génial de pouvoir la côtoyer… »
L’objectif suivant sera les individuels du championnat de France, histoire de prendre leur revanche par rapport à l’an passé, et, à plus long terme, les Jeux Équestres de 2014. « On est encore très loin du top niveau international mais on y pense quand même », reconnaît Julie-Joy.
Les deux voltigeuses ne seraient d’ailleurs par contre un soutien financier (mécène, sponsor…) pour les accompagner dans leurs aventures. « On est déjà bien entourées – la mairie de Biviers nous a par exemple aidé à partir en Italie pour un concours -mais financièrement ce n’est pas toujours évident. La discipline est coûteuse et il n’y a pas vraiment de gain dans les concours. »
Pour ceux qui seraient intéressés par la découverte de la discipline, vous pouvez prendre contact via le site internet de Saint-Eynard.

Julie-Joy Sele & Maëlle Dreveton en bref :
Julie Joy : 20ans, étudiante en deuxième année de BTS négociation/vente, prépare les entrées en école de commerce.
Maëlle : 22ans, étudiante en master 1 aménagement du territoire.

Crédit photo : Ville de Grenoble – Renaud CHAIGNET / JJS & MD


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