Y a-t-il un capitaine dans le navire FCG ?

Samedi soir, après la défaite de Grenoble face au LOU (32-13), il a fallu patienter plus de 45 minutes pour voir des Isérois se présenter aux micros de la presse. De longues minutes pendant lesquelles les joueurs de Bernard Jackman se sont parlés dans l’intimité d’un vestiaire où même Andrew Farley n’osait rentrer.

Puis, une fois les quatre vérités exposées, ce n’est pas le Jonathan que l’on attendait qui s’est présenté en zone mixte. Best a parlé au lieu du capitaine Wisniewski. Et avant l’entraîneur Bernard Jackman. L’historique du club ne mâchait pas ses mots sur les maux grenoblois depuis le début de la saison.

Car plus que la défaite à l’extérieur, c’est la manière qui peut interpeller. Grenoble semble avoir perdu son âme conquérante. Celle qui, par le passé, rendait cette équipe imprévisible, capable d’exploit, de remontées folles. Car samedi, dans un Matmut Stadium surchauffé, la révolte n’est jamais intervenue.

Est-ce la faute au départ de Fabrice Landreau ? À un projet de jeu insufflé par Bernard Jackman et son staff qui ne trouve pas écho dans l’effectif ? Ou tout simplement la faute à un manque de confiance comme aime le répéter à l’envi le tacticien irlandais.

Car samedi soir, le FCG pouvait presque brûler un cierge tant il apparaissait miraculeux de le voir virer à seulement quatre points de son rival rhodanien à la pause (17-13). Un exploit d’Aplon —encore lui— avait permis à Grenoble de revenir au score d’un match qu’il ne maîtrisait pas. L’arrière sud-africain feintait la passe, mettait dans le vent trois lyonnais et allait plonger en terre promise.

Mais avant, Grenoble était retombé dans ses travers. Une entame catastrophique les reléguait à dix points au tableau d’affichage après seulement dix minutes de jeu. Le FCG était même mené 17-3 suite à un essai de l’ouvreur Mike Harris, auteur d’une prestation de haut niveau qui pourrait conduire Frédéric Michalak au rôle de joker de luxe dans l’effectif du LOU.

Pire, les avants grenoblois ne parvenaient pas à exister en mêlée fermée, enchaînaient les pénalités et annihilaient toute situation dangereuse. Les piliers grenoblois, peu à la fête, étaient même pénalisé par deux cartons jaunes (De Klerk et Coulson) suite à une succession de fautes.

Finalement, Grenoble se réveillait une fois le bonus offensif offert aux Rhodaniens. Et comme un symbole, c’est sur une ultime mêlée perdue que la rencontre s’achevait.

Après trois journées, Grenoble ne compte qu’un seul petit point au classement du Top 14. Pire, en attendant la rencontre de Montpellier demain, le FCG est le seul club à ne pas avoir gagné un match depuis le début de la saison. Les optimistes se souviendront que la saison dernière, le FCG comptait trois défaites (Clermont, Racing 92 et Montpellier) après cinq journées. La réception de Brive dimanche prochain (12h30) doit permettre au FCG de lancer —enfin— sa saison. Sinon, elle pourrait s’annoncer longue.

FICHE TECHNIQUE

À Vénissieux (Matmut Stadium), Lyon bat Grenoble 32-13 (mi-temps : 17-13). Arbitre : Cédric Marchat (Midi-Pyrénées). Spectateurs : 10 800.

Points pour Lyon : 4 essais Bruni (9e), Harris (20e), Fearns (45e, 76e), 3 transformations Harris (9e, 20e) Potieter (76e) , 2 pénalités Harris (2e), Potgieter (54e).

Points pour Grenoble : 1 essai Aplon (22e), 1 transformation, 2 pénalités (13e, 38e) Wisniewski.

Cartons jaunes : De Klerk (44e), Coulson (71e) à Grenoble.

Changements temporaires : Alexandre par Desmaison (44-54e), Setephano par Taumalolo (73-80e) à Grenoble.

LOU : D. Armitage – Arnold, Paea (Belan, 69e), Wulf, Nalaga – (o) Harris (Potgieter, 60e), (m) Figuerola (Michalak, 60e) – Bruni (Bonnaire, 58e), Fearns (Bruni, 77e), Puricelli (cap) – Privat (Bekhuis, 52e), Tuifua – Gomez-Kodela (Clément, 62e), Ivaldi (Mapusua, 75e), Buckle (Menini, 54e).

GRENOBLE : Aplon – Waqa, Farrell, Hunt (Sawailu, 20e), Batlle – (o) Wisniewski (cap) (Bosch, 62e), (m) Mélé (McLeod, 52e) – Alexandre, Setephano, Best (Vanderglas, 54e)– Muldowney, Hand (Marie, 66e) – Desmaison (De Klerk, 29e), Bouchet (Jammes, 62e), Taumalolo (Coulson, 62e).