Zoom sur le FC Salaise avec son président Yoann Sauzeat
Ces dernières années, Salaise/Sanne n’a cessé de se développer et atteint, cette saison, plus de 500 licenciés. Retour sur les ambitions du club de l’agglomération roussillonnaise avec le président Yoann Sauzeat.
Après une première défaite face au GF38 (1-2) en championnat, vous venez de perdre dès votre entrée en lice en Coupe de France (1-0 face à Saint-Maurice l’Exil), comment l’avez-vous vécu?
« Pas bien puisque c’est pas du tout ce qu’on attendait. Il y a d’abord eu cette défaite en championnat face à un GF38 qui comportait 4-5 joueurs du groupe CFA mais contre qui on pouvait espérer un match nul mais il y surtout cette élimination face à une équipe d’Excellence qui est illogique vu l’écart hiérarchique entre les deux clubs. Ce dernier match reste en travers de la gorge des dirigeants et des bénévoles. »
Y-a-t-il déjà une remise en cause avant la réception de Dervaux Chambon Feugerol?
« Nous avons décidé, avec le vice-président, de rencontrer l’intégralité du groupe jeudi soir (demain) au nom du comité administratif. C’est donc plus qu’une piqûre de rappel pour voir le groupe avant que les choses s’enveniment. »
Avez-vous procédé à beaucoup de changements par rapport à la saison dernière?
« Non, le groupe est le même que l’an dernier alors qu’on l’a en plus etoffé. Et pas avec n’importe qui puisque des mecs de CFA ont signé comme Jérémy De Sousa (milieu de terrain de 20 ans) qui revient au club après quelques années au centre de formation puis en CFA à l’Olympique Lyonnais, Amine Mebarek (attaquant de 26 ans), également passé par l’OL ou encore Tommy Rey (gardien de but de 23 ans) formé à l’Olympique de Marseille. Sur le papier, on a donc une meilleure équipe que l’an dernier. »
Qui voyez-vous jouer les premiers rôles cette saison?
« On va découvrir pas mal d’équipe mais d’entrée, je vois la réserve du GF38 et Bord-de-Saône comme des favoris. Maintenant, avec les réformes du championnat, il va y avoir minimum deux montées, si ce n’est trois pour une seule descente, donc c’est une opportunité pour beaucoup de clubs. »
Dont Salaise?
« L’idée, c’est déjà de remporter trois de nos cinq premiers matchs, on a déjà grillé un joker face au GF38. On ne veut pour autant pas se mettre une pression supplémentaire mais on a annoncé aux joueurs vouloir jouer en CFA2 d’ici 4 ou 5 ans. Si, dès cette saison, ce qui paraît plus facile que les autres, on peut déjà monter au niveau au-dessus, ce sera tant mieux. »
Situé entre Lyon et Grenoble, jusqu’où ratissez-vous dans votre recrutement?
« Nos joueurs viennent souvent du coin puisqu’il y a quand même 45 000 habitants dans l’agglomération roussillonnaise. Il y a un vivier entre che nous, Vienne, Saint-Maurice, Chavanay, voir Annonay ou Tournon qui sont tout de même plus éloignés. Pour l’instant, on a que les U19 qui jouent en Ligue, en plus des séniors bien sûr. »
Le club dispose de 5 salariés, c’est énorme pour un club amateur…
« On a choisi de se professionnaliser en prenant cinq salariés au club. Une personne s’occupe du marketing, de la communication et des partenariats, ce qui constitue une grosse partie du budget du club, une autre s’occupe des projets socio-éducatifs et des projets citoyens, un salarié est responsable de la pré-formation et les deux derniers ont des contrats d’avenir avec l’école de foot et les catégories U7-U9. Autours, il y a bien sûr entre 40 et 50 bénévoles qui gravitent et donnent de leur temps au club. »
Salaise joue aussi un rôle dans l’accompagnement scolaire, pouvez-vous nous en dire plus?
« On a crée un projet qui s’appelle exclusion/inclusion en signant une pétition avec le collège du Rousillon. En clair, quand un élève est exclu de son établissement entre deux et quatre jours, on lui propose, plutôt que de rester chez lui jouer à la Playstation ou traîner dehors, de l’accueillir au club. Sur place, il remplit plusieurs missions : des TIG (travaux d’intérêt généraux comme tracer les lignes des terrains par exemple, il doit aussi préparer un powerpoint pour expliquer son acte et avoir une réflexion dessus et un mercredi après-midi, on le met en position d’entraîneur des plus jeunes pour qu’il soit placé du côté de l’autorité et voir que ce n’est pas si facile que ça. On est en discussions avec le conseil général pour développer ça aussi dans la Bièvre, mais aussi dans toute l’Isère et toute la région Rhône-Alpes. On a également des classes à horaires aménagés donc on assure, avec le collège, le suivi scolaire. »
Et de l’insertion professionnelle?
« Deux semaines dans l’année, on anime des formations pour accueillir les jeunes déscolariés, et même les plus âgés parfois, où on les aide à se mettre en valeur au club. Ça consiste à des cours de théâtre pour apprendre à se présenter, à des aides pour écrire leurs lettres de motivations et leurs CV. On les inscrit aussi au forum de l’emploi mais tout tourne au foot puisque les rencontres ont lieu sur des city-stades. Le but étant qu’à la fin des stages, chaque personne trouve au moins une formation ou un emploi. »
Vous disposez d’un terrain synthétique dernière génération, un terrain d’honneur en gazon naturel, un terrain d’entrainement en herbe et un bâtiment de 500m2 avec vestiaires et salle de réception. Vos adversaires sont impressionnés, non?
« Et même envieux (rires). Il nous disent de bien en profiter car c’est rare à notre niveau. Ces outils nous servent bien sûr beaucoup pour attirer des gens chez nous, qu’ils soient joueurs ou éducateurs. Après 15 ans de demande, on a enfin eu un outil magnifique de la part de la municipalité. Cette dernière a vu que maintenant on avait environ 500 licenciés, que notre équipe fanion joue en HR et on est récompensé de notre travail. C’est aussi gratifiant de faire connaître Salaise par son club de football. »
Pour couronner le tout, le FC Salaise tient, en la personne de Carl Medjani (joueur de Léganès, promu en Liga et international algérien), un parrain de choix…
« Je connais Carl depuis 13 ans et nous sommes devenus amis avec le temps. Lorsqu’on lui a demandé de venir au club pour suivre son évolution, il a accepté tout de suite puisque même s’il n’a jamais joué chez nous, il est du coin. Aujourd’hui, c’est lui qui prend en charge, personnellement, les frais de formation de nos éducateurs. On a aussi la chance d’avoir son préparateur physique à nos côtés et quand il est là, il passe toujours taper le ballon avec les enfants. C’est un mec exceptionnel. »