Zoom sur l’école de foot féminin municipale de Grenoble

Depuis le début de l’année scolaire, la ville de Grenoble et celle de Claix ont mis en place une école de foot municipale réservée aux filles. Âgées de 6 à 15 ans, ces dernières sont nombreuses à venir tous les mercredis après-midis pour se défouler, encadrées par des éducatrices tout aussi impliquées.

« Le projet part d’une idée d’un constat de la ville de Grenoble sur la pratique du sport féminin. On s’est rendu compte qu’on n’avait que peu de filles qui participaient aux animations sportives. On a quelques filles par ci par là qui participent avec les garçons et c’est de là que part l’idée de créer cette école de foot féminine municipale qui rassemblerait des filles de tous les endroits de la ville. L’idée c’était que ces filles soient encadrées par des éducatrices féminines pour que ça puisse marcher. Aujourd’hui, on est plutôt satisfait du nombre de filles qu’on a et de la qualité des séances » explique Nasreddine Behloul, responsable de cette activité et aussi entraînement chez les jeunes du GMC2F.

nasreddine behloul

Elles sont entre 20 et 30 à se dépenser derrière un ballon pendant deux heures le mercredi. Au programme : jeux, forcément, mais aussi des matchs et des ateliers techniques. Elles ne sont pas forcément licenciées en club mais le but est justement de promouvoir le sport féminin au plus grand nombre. Le foot féminin est d’ailleurs à l’honneur cette année. Le club du Grenoble Métropole Claix Football Féminin a fait plus que de la figuration en deuxième division, mais surtout le Stade des Alpes accueillera la finale de la Coupe de France au mois de mai prochain et la ville s’est aussi positionnée pour recevoir des matchs de la Coupe du Monde féminine en 2019.

Nasreddine Behloul explique toutefois que le but premier de ce projet était surtout d’avoir une vision sur le long terme : « L’objectif c’est de pérenniser cette activité. On s’est donné un premier test sur trois saisons pour juger de l’efficacité : est-ce qu’on a des filles qui sont plus assidues dans la pratique, est-ce qu’on a des filles qui se dirigent davantage vers les clubs de foot ? À la rentrée, on espère repartir avec la même activité, avec un peu plus de filles aussi et on essaie de garder les mêmes éducatrices en place ».

Ces éducatrices justement encadrent les filles depuis le début et observent une vraie progression. Mathilde, Clémence, Anaïs et Laëtitia sont en sport-études au lycée Argouges et viennent coacher les filles une fois par mois. Egalement joueuses au GMC2F, elles découvrent avec un œil averti une autre facette du football : « Même si on préfère quand même être sur le terrain, on ressent vraiment ce que le coach peut vivre. Je pense que ça peut nous aider sur le terrain à être plus vigilantes » explique Laëtitia.

laetitia claix

 

L’idée est prometteuse et même si les inquiétudes étaient de rigueur au début de l’année, le projet s’est parfaitement mis en place grâce notamment au soutien des jeunes lycéennes. Le responsable ne s’enflamme pas mais reste confiant sur l’évolution de l’activité : « Aujourd’hui, on est sur un chiffre honorable. Cela nous permet de faire des séances de qualité mais même si l’on double l’effectif, ce sera toujours le cas. On a des terrains, de l’espace et des éducatrices en nombre… Si demain, on a 40 filles en tout, on fera toujours un travail de qualité. Après, si on doit en avoir plus, il faudra peut-être s’adapter mais pour le moment, ce n’est pas un souci ». Au vu de la progression des filles que confirment les éducatrices, il ne fait nul doute que cette école de foot municipale devrait continuer à susciter des vocations. « Les filles sont là pour la plupart depuis le début de l’année, elles commencent à bien jouer ensemble. Elles prennent beaucoup de plaisir et développent un esprit d’équipe, c’est vraiment positif » glisse Mathilde, l’une des lycéennes qui entraîne les filles. Un ballon et beaucoup de plaisir, le projet rencontre un réel succès auprès des plus jeunes, plus investies que jamais.

Crédits photo : Paul Bohec / Gremag