Yvon Pouliquen : « On jouera pour attaquer »

Yvon Pouliquen, n’est-ce finalement pas un peu étrange de vous retrouver à la tête d’un club duquel vous aviez été congédié malgré de bons résultats ?
« C’est vrai que c’est plutôt rare d’être remercié alors que le club marche bien et qu’à l’époque nous avions battu de nombreux records. Mais je ne pense pas être parti dans des conditions particulières. Le nouveau manager de l’époque (M. Ubagaï, ndlr) m’a signifié que les conditions à sa venue étaient qu’il puisse choisir son entraîneur. Ce sont des arguments valables. Ce fut évidemment frustrant mais je suis parti en bons termes et avec le plaisir d’avoir réalisé une belle saison. Il faut également croire que les dirigeants n’ont pas d’animosité à mon égard puisqu’on a fait appel à moi. Mais pour être franc, j’ai quand même été bien surpris quand j’ai reçu l’appel du club. Je devais partir à l’étranger pour discuter avec deux clubs mais quand Grenoble est arrivée, le cœur a parlé un peu plus que le reste… Je m’étais énormément plu ici tant sur le plan du football que sur le plan de la vie de tous les jours. »

Vous reprenez une équipe au plus mal, quels vont être vos objectifs ?
« Assurer le maintien le plus rapidement possible ! Il faut vite sortir de la zone rouge. Il sera toujours temps après de définir des objectifs plus hauts. Le club a indiqué la montée en deux ans ? Moi je ne veux me concentrer que sur le présent pour l’instant. Je dois pour le moment faire connaissance avec l’équipe. Il y aura surement un travail psychologique à faire, il faudra laver les têtes. Mais il faudra vite repartir, on ne fait quand même pas un métier difficile !
Je sais également que les jeunes ont un bon niveau puisque j’ai souvent eu l’occasion de les voir à l’œuvre quand je venais voir « quelqu’un » (référence faite à son fils Lucas qui fait partie du centre de formation grenoblois et qui a encore joué avec la réserve samedi dernier, ndlr). Ils ont un avenir prometteur. Mais tous les entraîneurs de tous les sports vous le diront : on ne peut pas gagner dans la durée avec seulement des jeunes. Il va donc falloir les intégrer progressivement.
»

Allez-vous venir avec votre propre staff?
« Je le souhaitais oui mais les conditions financières du club ne le permettaient pas. Dans un premier temps mon adjoint sera donc Philippe Sence, qui entraînait les gardiens jusque là. Yves Bourgey continuera de s’occuper de la préparation physique. »

Comment jugez-vous le bilan de votre prédécesseur à la tête de l’équipe ?
« Je vous dirai juste que si dans deux ans j’ai réussi à faire ce qu’il a fait les deux premières années, c’est qu’on aura vraiment fait du bon travail ! »

Ne va-t-il pas être difficile dans un premier temps de travailler avec des joueurs qui sont venus pour Mécha Bazdarevic ?
« L’intérêt des joueurs est de s’acclimater au nouvel entraîneur, au niveau discours. Après, j’ai eu Pancho (Abardonado, ndlr) par exemple comme joueur lorsque j’entraînais Lorient : je le connais donc très bien, il n’y aura aucun problème. Je connais aussi bien Pascal Johansen. Mandrichi un peu moins mais c’est un excellent joueur qui ne devrait pas avoir de mal à s’intégrer. Mes idées seront peut-être différentes de celles de Mécha mais par le travail, elles seront vite intégrées. »

Vous avez la réputation d’être un entraîneur offensif, comment comptez-vous faire jouer cette équipe ?
« Je suis un adepte du 4-4-2, des équipes qui vont de l’avant. Cela pose parfois des inconvénients mais je ne compte pas changer de philosophie. Il y a 4 ans avec Grenoble nous marquions beaucoup même si parfois l’équipe était vraiment très déséquilibrée et penchait trop vers l’offensive. Dans tous les cas, on ne pourra pas tout mettre en place du jour au lendemain. Je ne suis pas un magicien. Il faut que je vois aussi les joueurs que je connais moins. Mais on jouera pour être performant sur le plan offensif, pour attaquer. »

Pour en savoir plus :
Pouliquen remplace Bazdarevic

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