A la découverte de… Nadia Gully (Aviron Grenoblois)

Le 8 Féminin de l’Aviron Grenoblois a vécu une année 2013 faste avec deux titres de champions de France (le « classique », sur 2000m, et celui sur sprint, petite nouveauté de la saison passée), les premiers dans l’histoire du club pour un 8 senior.

Nous vous présentons depuis quelques semaines chacune des membres de cet équipage « qui a franchi un cap, montré une cohésion et un état d’esprit exemplaires » selon les mots d’Alain Waché, le directeur sportif de l’AG. On boucle aujourd’hui notre série sur les « championnes » avec celle qui incarne en quelque sorte le « passé » puisqu’elle a décidé de prendre un peu de recul avec l’aviron, Nadia Gully, qui nous explique notamment processus de formation de cet équipage gagnant.

Dès demain nous nous projetterons vers l’avenir avec la découverte de deux jeunes juniors du collectif grenoblois.

Sa découverte de l’aviron :
J’ai commencé l’aviron il y a 10 ans, à l’age de 14 ans, à l’AS Fontaine où j’ai fait une initiation grâce au CE du travail de mon père (CEA Grenoble). J’ai d’abord continué à pratiquer l’athlétisme puis ma sœur (Marion Gully)qui a tout de suite adhéré au club, m’a convaincu de venir m’inscrire aussi. Je n’ai pas été déçue.

Son parcours sportif :
A l’AS Fontaine, j’ai fait mes quatre années « jeunes » pendant lesquelles j’ai gagné deux titres de championne de France en Junior. A mon arrivée à Grenoble (les 6 années suivantes), j’ai fait 4 fois vice championne de France, 3 fois 3ème (bateaux courts) et 2 titres de championne de France l’an passé en 8+.
Mes résultats bateaux courts m’ont permis d’intégrer l’équipe de France -23 et universitaire. J’ai réalisé mes meilleurs résultats internationaux en 2009 avec une 4ème place au championnat du monde -23 ans et une 6ème place au championnat d’Europe senior (j’avais 19ans).
Ma plus belle course et mon meilleur souvenir restera mon 1e titre de championne de France en quatre de couple avec fontaine en 2006. Et juste après, ma 1e médaille (3e), aux bateaux courts, avec ma coéquipière Audrey Michel (les 4e sont à 7 centièmes), en 2009.

La belle année du huit grenoblois :
Ce fut une expérience difficile à mettre en œuvre du fait de la nécessité d’être 10 ou 12 filles pour fque le bateau puisse faire des km à l’entrainement, même quand certaines sont loin. C’est ce qu’on a pu réaliser pour la préparation des 2000 en juin, mais un peu moins pour septembre. Pour cette dernière compétition, on a pu compter sur l’expérience du bateau qui avait déjà fait un bon travail au printemps.
Pour devenir une bonne équipe, il faut faire beaucoup de sacrifices pour être présente à des horaires compliqués. Il faut également faire preuve d’empathie, pouvoir se mettre à la place de ses coéquipières, ressentir ce qu’elles peuvent vivre dans leur quotidien. C’est ce qui permet de souder une équipe.
Ensuite, plus finement, dans un équipage à l’entrainement, il faut être à l’écoute de toute les sensations que le bateau transmet : c’est le travail commun, c’est ce que toutes les filles font derrière moi (j’étais le chef de nage). Et enfin, une bonne équipe en aviron se forme grâce à la confiance totale en la barreuse, à l’entrainement et en course. En course, il faut pouvoir débrancher le cerveau et partir comme une balle quand la barreuse le dit, il ne faut pas réfléchir. Le cerveau des 8 filles, c’est la barreuse.

Ses projets :
Cette année j’ai mis l’aviron entre parenthèses puisque je suis entré dans la vie active. J’ai été diplômée masseur-kiné en juin 2013. Je me suis installée en libéral en montagne, pas tout près du club. Je profite donc des activités qui sont sur place : trail, ski de fond, vélo, escalade.

Le mot d’Alain Waché :
Nadia était la chef de nage du bateau, celle qui emmène le bateau, une fille expérimentée en pointe, plusieurs fois médaillées en deux sans barreur, avec plusieurs participations aux championnats du monde U23 dont une 4° place. Elle a choisi de mettre un terme à sa carrière sportive et nous n’avons pas vraiment réussi à la remplacer dans le huit. Pour 2014, il n’y aura donc pas de huit.