Analyse de GF38 – Le Puy (2-1) : Une entame réussie
Le Grenoble Foot 38 n’a pas manqué son premier rendez-vous de la saison. Une petite, mais précieuse, victoire face au promu Le Puy qui permet à l’équipe de Jean-Louis Garcia de lancer cet exercice 2015-2016 sur de bonnes bases. Retour sur cette première soirée de l’année au Stade des Alpes.
Soir de première(s)
Beaucoup de premières ce samedi soir. Première victoire pour Jean-Louis Garcia, pour son premier match officiel, à la tête du GF38. Premier but en compétition officielle pour Arsène Elgoo et Florian David. Premier match au Stade des Alpes lors d’une première journée de championnat depuis que le club est reparti de CFA2. Et première victoire lors d’une première journée en CFA après le nul à Mulhouse, la défaite à Cannes et le nul à Saint-Priest lors des saisons précédentes.
Un petit mot sur l’affluence : 1807 spectateurs. Cela peut paraître faible par rapport à la moyenne à domicile du club grenoblois MAIS c’est comparable (et même un peu supérieur) au premier match au Stade des Alpes l’an passé (Hyères, Rodez ayant été accueilli à Sassenage) qui avait pourtant eu lieu près d’un mois plus tard (le 14 septembre). Pour un 15 août, cette affluence est très satisfaisante.
JLG avait tout prévu
Vendredi, lors de la conférence de presse, Garcia avait énuméré quelques pistes pour aller chercher la victoire : « Se concentrer sur notre jeu, essayer de mettre du rythme, d’emballer la rencontre, tout en étant solide, beaucoup se projeter vers l’avant, maintenir cette équipe du Puy sous pression. »
Au vu de la physionomie du premier quart d’heure, ces joueurs l’ont écouté. Les Ponots ont passé 15 minutes très compliquées, sevrés de ballons et pressés constamment par les Isérois. Ces derniers en ont profité pour ouvrir la marque par Elogo.
Offensivement, malgré des automatismes à affiner, on a pu assister à quelques belles séquences, souvent avec M’Madi ou David à l’initiative et Akrour en relais (on y reviendra). Si les Grenoblois sont beaucoup moins passés par des débordements sur les côtés que la saison passée – les latéraux ont ainsi peu participé au jeu offensif, ils ont en revanche plus largement profité de l’axe, tentant quasiment autant leur chance hors surface en une soirée que l’an dernier en 10 matchs.
En ce qui concerne « se projeter vers l’avant » les deux contres supersonics (et mal négociés) menés en première période ont montré qu’il valait mieux éviter de laisser ce genre de situation à Grenoble qui n’a pas hésité à attaquer à 5 en ces occasions.
Garcia avait aussi admis que son équipe n’était pas encore à 100% et avait une belle marge de progression. La suite du match lui a donné raison. D’un point de vue physique djéà (les crampes de David). Il est difficile d’imposer du rythme et de presser l’adversaire pendant 90 minutes et le GF38 a connu des périodes de moins bien.
Beaucoup d’imprécisions ont également terni la prestation d’ensemble, que ce soit à cause de la fatigue ou par excès de précipitation (les contres).
On a presque envie de dire heureusement alors que la moitié de l’équipe est constituée de nouveaux joueurs et qu’un nouveau système de jeu a été mis en place. Au final les qualités individuelles (David, M’Madi qui vont faire pleurer beaucoup de défenseurs cette saison) sont plus ressorties là où c’est la prestation d’ensemble que souhaite valoriser JLG. A voir à Jura Sud si on assiste à une petite montée en puissance du collectif. On attend plus d’un Focki par exemple (on rappellera qu’il avait manqué Echirolles pour une petite blessure) qui n’a que trop eu l’occasion de montrer sa qualité de centre (à l’origine du 2ème but) et qui peut permettre de donner plus de latéralité au jeu de son équipe là où un M’Madi repique souvent dans l’axe.
Une bonne assise défensive
Grenoble a eu des temps faibles à gérer et s’en est bien sorti grâce à un bloc défensif très bien en place. A l’exception du but d’extra-terrestre du Puy, Brice Maubleu n’a eu aucune occasion de se mettre en évidence. Les Ponots ont très rarement pu approcher la surface iséroise et ont dû tenter leur chance de loin, souvent loin du cadre. On sent qu’Abdoulaye est vraiment très sécurisant, y compris pour ses partenaires. Au cas où le GF38 décide de jouer bas à l’extérieur, cette assise défensive + la capacité à se projeter très vite sont deux bases très intéressantes.
Tout ne fut pas non plus parfait défensivement. On a pointé deux points qui pourraient finir par être pénalisant :
– quelques fautes, sur les côtés notamment. Le Puy a particulièrement mal profité de ses coup de pieds arrêtés, ce ne sera pas le cas de tous les adversaires.
– le petit pêché mignon d’Elogo avec un ballon perdu dans ses 35 mètres qui a débouché sur une frappe hors cadre de Gbadamassi. Le genre de perte susceptible de déséquilibrer le bloc défensif isérois qu’il faudra limiter le plus possible.
Akrour, un buteur ?
La performance du vétéran divise entre ceux satisfaits de sa prestation d’ensemble et ceux(lui) qui n’en peuvent plus de son manque d’efficacité face au but.
L’avant-centre isérois a effectivement manqué deux grosses occasions. Faut-il pour autant remettre l’intégralité de ce qu’il peut apporter en question ? Doit-on considérer Akrour uniquement comme un buteur ?
Sur le match de samedi, non. Il a fait marqué déjà (David, sur le 2ème but) et il a énormément (et bien) joué dos au but, servant de pivot pour ses coéquipiers, M’Madi et David en tête. Un rôle qu’il n’occupait pas forcément les années précédentes, principalement par manque de soutien. Mais là avec un neuf et demi à ses côtés et sa capacité de conservation du ballon (+ un très bon jeu aérien) on le voit bien persévérer dans cette vois là et se muer en passeur plus qu’en buteur. On notera qu’il était déjà le meilleur passeur de l’équipe l’an dernier et on reste persuader que ses talents de buteur n’ont pas disparu par magie.
Finalement le recrutement de Gilmar peut aussi prendre plus de sens dans cette optique là , avec un grand gabarit chez qui on recherche davantage des qualités de conservation que de finition. Difficile de réellement se prononcer après un seul match mais n’enterrez pas trop vite mister Nassim qui devrait encore rendre moult services à son équipe cette saison. N’en a-t-il pas déjà rendu un samedi ?
@MetroSports_fr Le rôle d’un buteur est plus de marquer. Il y a des buteurs qui passent et marque. Akrour n’a plus la lucidité devant le but
— Thomas Sigismondi (@SigisGF38) 16 Août 2015