Après RCT – FCG (21-22) : Grenoble ne l’a pas volé

Après RCT – FCG (21-22) : Grenoble ne l’a pas volé

rctfcg1En moins d’une semaine, les rugbymen grenoblois ont battu le champion de France, Castres, au Stade des Alpes, et le champion d’Europe en titre, Toulon, dans son antre sacré de Mayol (21-22). Une très bonne dynamique pour les hommes de Fabrice Landreau qui ne se cachent plus de regarder désormais vers le haut du tableau.

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Si le score étriqué et l’essai de la victoire trois minutes seulement avant le coup de sifflet final témoignent du suspense d’une rencontre fermée, il n’empêche que les Grenoblois ont rendu une copie presque parfaite, fidèle à leur stratégie de « rester le plus longtemps dans le match ». En élèves modèles, ils ont corrigé les imperfections de la semaine dernière en mêlée, travaillé les touches (jusqu’à gagner une touche toulonnaise par l’intermédiaire de Best et en variant les sauteurs : Beukes en début d’alignement, Kimlin en fond ont récupéré quelques munitions) et montré des intentions en attaque, de la résistance en défense. Seul un RCT au meilleur de son jeu aurait donc pu venir à bout de la forme olympique des Isérois ce soir.

Dès l’entame, pourtant, les Toulonnais mettaient la pression à leurs adversaires en rentrant très vite dans leur camp, permettant à Wilkinson d’inscrire les trois premiers points dès la 3e minute. C’était sans compter la défense féroce de Grenoble, à l’image d’un Kimlin omniprésent. Le FCG résistait, essayait, mais à la demi heure de jeu, force était de constater que les Varois étaient bien plus rapides et dangereux dans leurs intrusions dans le camp adverse, même si contraints de prendre les points par l’intermédiaire de Wilkinson (6-6), faute de solutions. Le pied de Courrent, en maître d’orchestre du jeu grenoblois, répondait à celui de son homologue anglais, et permettait au FCG, pour une fois moins indiscipliné que d’ordinaire, de mener à la mi-temps (9-12). Que les conditions météorologiques et le terrain glissant aient perturbé le RCT, ou que les Isérois leur aient donné du fil à retordre, à la pause le match penchait plutôt du côté du FCG.

Mais comme ils pouvaient s’y attendre, les hommes de Landreau ont eu droit à un petit retour de flamme en deuxième période. Pénalisés d’entrée de jeu, ils ne parvenaient plus à occuper le terrain, ni à mettre la balle en touche. Et alors que Courrent et Wilkinson, s’échangeaient le ballon dans les airs (45e), Virgile Bruni le récupérait et s’échappait depuis ses 40 mètres, avant d’être relayé par Mermoz et Smith dans le camp grenoblois. Ils obtenaient finalement une pénalité, prudemment tapée par l’ouvreur anglais (15-12, 48e). Les esprits commençaient également à s’échauffer et après plusieurs accrochages au sol, M. Cardona sanctionnait finalement Thiéry et Mitchell pour remettre de l’ordre dans les rangs. Mais avant l’arrêt du temps, Gengenbacher égalisait avec un drop (le 1er de la saison pour lme FCG), permettant à son équipe de rester dans le match. De courte durée puisque le RCT revenait par deux fois au score (18-15, 58e puis 21-15, 62e), après une nouvelle action passée proche de l’essai. Les attaques du FCG, elles, étaient lentes, et les chocs devenaient de plus en plus difficiles à encaisser, laissant le match s’échapper petit à petit. C’était sans compter l’éclair de génie et probablement aussi la chance de Ratini (77e), qui profitant d’une passe de Wilikinson interceptait et s’envolait seul depuis ses 40 m aplatir entre les perches. Un exploit personnel transformé par Caminati, qui permettait une nouvelle fois aux Grenoblois de l’emporter sur le fil. Une rencontre tendue donc, mais avec un « investissement magnifique » de la part des grenoblois, comme l’a souligné Landreau après la rencontre. 2014 commence donc de la meilleure des façons pour le FCG, pourvu que cela dure.

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Tops : Encore une fois, un très beau collectif grenoblois. Mais il faut tout de même citer Ratini, qui avant son essai a surtout été très présent en défense, Kimlin également, très efficace, et Béal (touché à l’épaule ?) qui avait visiblement des choses à montrer. Du côté toulonnais, Smith, Mitchell, souvent sans soutien mais qui aurait pu faire beaucoup de dégâts et Wilkinson bien sûr, qui malgré son raté en fin de match, a livré une très bonne prestation au pied.

Flops : difficile à dire, beaucoup de petites erreurs dues au ballon glissant, mais d’une manière générale, les arrières toulonnais n’ont pas vraiment réussi à s’exprimer. Côté Grenoble, Julien Caminati, remplaçant, a lui enchaîné plusieurs erreurs à son entrée sur la pelouse.

Action du match : l’action la plus décisive est sans aucun doute celle qui a vu Ratini offrir à son équipe l’essai de la victoire. Mais la plus belle est peut-être l’offensive grenobloise à la demi heure de jeu ; après une percée de Benjamin Thiéry qui échappait aux placages pendant un avantage grenoblois, et une touche bien négociée, le FCG occupait le camp adverse et en une multitude de temps de jeu, les grenoblois ont pilonné sur la défense adverse, solidaires et puissants. Si l’action ne s’est pas soldée par un essai, elle était d’avantage à l’image du jeu du FCG : collective.