Ball & Chain

L’équipe de France de rugby a pris samedi dernier une raclée monumentale au stade de France contre l’Australie. Encaisser soixante points à domicile, c’est énorme. A ce niveau d’humiliation, ce n’est même plus une affaire de supériorité physique, technique ou tactique de la part des Wallabies dont il est question.

L’équipe de France de rugby a pris samedi dernier une raclée monumentale au stade de France contre l’Australie. Encaisser soixante points à domicile, c’est énorme. A ce niveau d’humiliation, ce n’est même plus une affaire de supériorité physique, technique ou tactique de la part des Wallabies dont il est question. Cette faillite inacceptable et inadmissible des joueurs et de l’encadrement tricolore ne présage absolument rien de bon à dix mois de la prochaine coupe du monde qui se tiendra en Nouvelle-Zélande. Jamais l’écart entre la France et l’hémisphère sud n’a paru aussi grand et on se demande bien en quoi la professionnalisation du rugby en France a amélioré le niveau global de son équipe nationale. Surtout, cette pilule historique, cette déroute mythique, ce désastre mémorable intervient après l’éclatante victoire d’autres Bleus le 17 novembre dernier en Angleterre.

Petit retour en arrière. Lors du désastre en Afrique du Sud des footballeurs hexagonaux, certains observateurs du monde de l’ovalie (en particulier un journal du sud-ouest) s’étaient gargarisés de toutes les tares inhérentes à l’univers du ballon rond. En vrac le règne de l’argent, l’absence de valeurs, le tout enrobé d’un racisme sous-jacent en balançant à la plèbe enflammée des termes tels que « caïds » pour expliquer l’élimination de l’équipe au premier tour. Ces fins observateurs poursuivaient leur brillante analyse en prétendant affirmer que la place était désormais libre pour que le rugby s’installe au firmament du sport hexagonal. A peine cinq mois après, où en sommes-nous ? Côté football, la sélection de Laurent Blanc est en tête de son groupe de qualification, avec une nouvelle génération qui se révèle et qui produit notamment une qualité de jeu fort plaisante à regarder. L’Euro 2012 est certes encore loin mais la renaissance est indubitablement en marche. Du côté du rugby, c’est Dien Bien Phu. L’encadrement est vaseux, la feuille de route aléatoire et les joueurs semblent déjà épuisés mentalement et physiquement. Sans ressources. Sans envie. Sans idées. Sans leader. La claque reçue face à l’Australie contraste avec l’étincelante leçon de football administrée à Wembley. Le football français est sur la bonne voie et a le luxe d’être patient. Le rugby, lui, est sous pression et dans une impasse. Ce n’est pas pour demain que le ballon ovale régnera en maître sur le sport national. Quelque part, c’est tant mieux.


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