Evan Fournier : « La place du sport à l’école est dérisoire »
Récent vice-champion olympique à Tokyo avec l’équipe de France de basket-ball, Evan Fournier s’est adressé au ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer via un courrier publié sur le HuffingtonPost. Une prise de parole importante pour dresser un constat globalement partagé par la majorité du mouvement sportif. Extraits
Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale […] vous avez en effet salué les performances tricolores en vous félicitant du travail effectué par votre ministère, et de l’impact qui serait le sien sur ces performances. Il est minime.
[…] Aucun de mes coéquipiers ne peut aujourd’hui remercier l’Éducation nationale pour lui avoir permis de jouer au basket. Comme le volley ou le handball, si ces sports collectifs sont parfois pratiqués, ce n’est non pas pour inciter les jeunes à faire du sport, mais par simple commodité
[…] Cela révèle au contraire d’une inégalité dans l’accès au sport entre les établissements disposants de moyens, et ceux se trouvant dans des situations plus compliquées. Car tout le monde ne pratique pas de basket, de handball ou de volley à l’école. Et ce ne sont pas les deux minuscules heures d’EPS par semaine de mon emploi du temps de collégien qui m’ont insufflé l’envie de jouer au basket.
[…] Si les compétitions UNSS et le système de sport étude sont un premier pas vers l’accès au sport, cela ne suffit pas. Ne nous y trompons pas, la place du sport à l’école est dérisoire. Et le travail de nos enseignants et éducateurs, bien que formidable, se doit d’être associé à celui des clubs amateurs et de ses bénévoles sans qui le sport français n’existerait pas.
[…] À l’image de nombre de nos voisins, pourquoi ne pas offrir aux jeunes de réelles plages horaires dédiées au sport dans leur emploi du temps ? À l’heure où l’éducation nationale réforme les programmes de ses lycéens, en offrant une ouverture d’esprit avec de plus larges options et un développant culturel plus important, que va-t-il advenir du sport? S’il vous plait Monsieur le Ministre, n’oubliez pas le sport. Il n’est pas trop tard pour reconsidérer la place des activités sportives, pour trouver du budget et proposer un accès et une place plus importante à nos jeunes sportifs.
[…] Combien de jeunes ont dû choir à 15 ou 16 ans entre l’école et le monde professionnel? Je ne le sais que trop bien, monsieur le ministre. La France dispose de grandes universités, pourquoi nos grands champions de demain ne pourraient-ils pas y côtoyer nos futurs chercheurs ?