FCG – L’héroïsme des Grenoblois n’a pas suffi
Malgré un match quasi-parfait, le FCG s’incline contre Perpignan (11-13). Une défaite qui condamne les Grenoblois à évoluer de nouveau en Pro D2 la saison prochaine. Entre frustration, colère et déception, dire que ce nouveau revers est dur à encaisser est un doux euphémisme …
Des pénalités manquées, des décisions arbitrales qui font parler, une défaite de deux points … Vous ne rêvez pas, le scénario de ce samedi soir est semblable à celui de l’année dernière contre Montpellier (18-20). Comme en 2024, les hommes de Patrick Pézery et Nicolas Nadau ont posé des problèmes à une écurie de Top 14. Héroïques en défense, ils menaient au score à trois minutes de la fin du match avant qu’une pénalité catalane ne mette fin aux espoirs des Grenoblois. Un dénouement cruel pour les coéquipiers d’Antonin Berruyer qui a souhaité mettre en avant le caractère de son équipe à l’issue de la rencontre : « On perd d’un rien mais je suis fier des gars. On nous promettait l’enfer contre Perpignan mais on a répondu présent. Cela aurait pu basculer de notre côté et il n’y aurait rien eu à dire ». Une fierté que l’on retrouvait aussi dans les propos de Patrick Pézery après le match : « Le message principal que je veux transmettre après ce match, c’est celui de la fierté. On a eu du déchet mais la performance a été là ». Pour autant, les larmes visibles sur certains visages lors du coup de sifflet final ne trompent pas : le FCG a raté une sixième possibilité d’accéder au Top 14 en trois ans …
Un début de match cauchemardesque
Les Grenoblois avaient-ils encore la tête à Ernest-Wallon ? C’est une question légitime tant leur début de match n’a pas été à la hauteur de la prestation fournie sur le reste de la rencontre. Après trois minutes de jeu seulement et sur leur première offensive, les Catalans faisaient déjà la course en tête. Un essai de Tavite Veredamu transformé par Tommaso Allan permettait aux Perpignanais de mener 7-0 dans ce match d’accession. Un début de rencontre qui pouvait laisser craindre un match à sens-unique … Et pourtant cet essai a sonné le réveil des hommes de Patrick Pézery et Nicolas Nadau !
Une domination grenobloise entachée par les décisions arbitrales
De plus en plus pressant, les Isérois ont multiplié les assauts sur la défense catalane durant ce premier acte. Une domination que Wilfried Hulleu pensait convertir par un essai à la 15eme minute avant que l’arbitre ne le refuse après visionnage de la vidéo. Un premier refus qui intervient malgré une obstruction sur l’ailier du FCG qui a semblé l’empêcher d’aplatir en premier dans l’en-but perpignanais … Remuant sur son couloir gauche, le futur Racingmen a posé énormément de problèmes à la défense adverse. Après plusieurs temps de jeu et un bon mouvement collectif, il pensait de nouveau inscrire les premiers points de son équipe sur un bon service de Julien Farnoux. Alors même que Sam Davies avait manqué sa tentative de transformation, l’arbitre a de nouveau refusé cet essai après visionnage des images. Cette fois-ci, c’est un en-avant de Farnoux qui était sanctionné par Thomas Charabas qui semble avoir fermé les yeux sur le plaquage à retardement subi par le Grenoblois sur cette même action. Soutenus par un Stade des Alpes à guichets fermés, les alpins ont tout de même continué à pousser les Catalans dans leurs retranchements. Thomas Lainault enfonçait la défense perpignanaise pour aplatir dans l’en-but adverse, cette troisième tentative était la bonne. Validé par l’arbitre, cet essai permettait aux Grenoblois de revenir dans cette rencontre malgré l’échec du buteur grenoblois sur la transformation (5-7). Le gallois était plus en réussite quelques minutes plus tard pour permettre à son équipe de rentrer au vestiaire avec un point d’avance (8-7).
Une défense grenobloise héroïque avant un dénouement malheureux
Largement dominé en première mi-temps avec seulement 29% de possession, l’USAP est revenu sur la pelouse du Stade des Alpes avec d’autres intentions. Dominateurs, les Catalans sont tombés sur des Isérois héroïques en défense à l’image du sacrifice de Julien Heriteau pour empêcher Jeronimo De La Fuente d’inscrire le second essai de son équipe (53’). Mais c’est bien au pied que cette fin de match a basculé du côté perpignanais. Sanctionnés à de nombreuses reprises en mêlée, les Grenoblois ont permis à leur adversaire de repasser devant par l’intermédiaire de Tommaso Allan (8-10, 65’) avant que Sam Davies ne manque sa pénalité. Une nouvelle fois en difficulté dans cet exercice lors d’un rendez-vous décisif, le Galois a été suppléé par Romain Trouilloud quelques minutes plus tard. Ce changement de buteur a été bénéfique puisque le natif de La Tronche a permis aux Grenoblois de repasser devant à cinq minutes du terme de cette rencontre (11-10, 75’). Alors que le FCG touchait son accession dans l’élite du bout des doigts, une huitième pénalité sifflée à l’encontre des Isérois offrait la possibilité à Tommaso Allan de maintenir son équipe en Top 14. Le buteur italien ne tremblait pas et Perpignan pouvait exulter (11-13).
Clément Varesano
Des affrontements entre les supporters sur la pelouse
Alors que les supporters catalans ont envahi la pelouse à l’issue de la rencontre pour célébrer la victoire de leur équipe, des affrontements avec les supporters du FCG ont eu lieu. L’intervention rapide d’une quinzaine de CRS a permis de mettre fin à cette bagarre mais les nerfs étaient tendus et la déception immense pour les alpins !
La réaction de Barnabé Couilloud :
Le demi-d’ouverture du FCG s’est exprimé au micro de Canal + à l’issue de la rencontre : « C’est dur de trouver les mots à ce moment. Oui on fait un bon match. On s’est envoyé comme des chiens mais à quoi bon … on passe à côté la semaine dernière. Aujourd’hui on sort grand match de rugby mais ça ne suffit pas. On échoue comme l’année passée. A un ou deux points de monter en Top 14. Je pense que c’est cruel parce que cette saison on méritait de monter. Mais c’est la loi du sport et de la phase finale. C’est comme ça et ça va être très dur de se relever. Je ne sais même pas comment analyser ce match. On sur-domine la première mi-temps, on doit certainement avoir beaucoup plus de points au tableau d’affichage. Eux, ils viennent très peu dans notre camp et ils arrivent à scorer. Il y a des décisions qui sont 50 /50 qui tournent en leur faveur. Tout ça, on le savait. De toute façon c’est une équipe de Pro D2 contre une équipe de Top 14. L’an dernier c’était pareil, on le savait donc on était prévenus. Il aurait fallu faire autrement. Voilà, c’est très dur parce que le groupe a bossé toute la saison et a été ultra performant toute la saison. On n’est pas récompensé. On peut s’en vouloir pour la semaine passée. Maintenant, je pense que cet après-midi on aurait largement mérité de gagner, donc va falloir cravacher encore la saison prochaine. Mais ce sera un retour à la case départ et je pense que ça va nous faire du mal. »
Feuille de match :
Grenoble 11-13 Perpignan
Stade : Stade des Alpes (guichets fermés)
Arbitre : Thomas Charabas
GRENOBLE : J.Farnoux (Palmier, 74e), H. Trouilloud, R. Fusier, J.Hériteau (R. Trouilloud, 53e), W. Hulleu, S.Davies, B.Couilloud (Escande, 68e), T.Martel (Muarua, 75e), Muarua (Guillaumond, 52e), A. Berruyer, B.Nansen (Javakhia,40’), T. Lainault (Nansen, 67e), J.Jonker (Pertaia, 49e), M. Sarragallet (Rossi, 45e), Gauthier (Raynaud, 34e, puis Gauthier, 49e).
Essai : T. Lainault (24’)
Transformation :
Pénalités : S. Davies (38’), R.Trouilloud (75’)
PERPIGNAN : L. Dubois (Delpy, 46e) – Veredamu, Duguivalu (Buliruaua, 59e), De la Fuente (Duiguivalu, 62e), J.L. Joseph (L. Dubois, 67e), Allan, Hall (Aprasidze, 59e), Della Schiava, Oviedo (Velarte, 43e), Van Tonder, P. Tuilagi (Oviedo, 68e), Tanguy (Warion, 43e), Brookes (Ceccarelli, 59e), S. Lam (M. Lotrian, 59e), Beria (Devaux,43e)
Essai : T. Veredamu (3’)
Transformation : T. Allan (3’)
Pénalités : T. Allan (65’ et 78’)