FCG – Provence Rugby : une soirée presque parfaite !
Dans une ambiance des grands soirs, le FCG a dominé les débats (38-17) pour s’offrir une troisième finale de Pro D2 consécutive. Reste désormais à savoir qui de Brive ou Montauban fera face aux Grenoblois le 7 juin prochain à Toulouse. Retour sur une soirée presque parfaite …
Le FCG avait tout à perdre dans cette demi-finale. Après une saison aboutie ponctuée d’une première place au classement à l’issu de la saison régulière, les Grenoblois entamaient ces phases finales avec la crainte de voir leur aventure s’arrêter prématurément. Interrogé par nos confrères du Dauphiné Libéré en début de semaine, Patrick Goffi avait d’ailleurs mis en garde ses troupes : « La tension est maximum car rien n’est acquis. On a fait une très belle saison mais aujourd’hui on n’a rien gagné. L’objectif qui est la montée en Top 14 passe par une victoire à la maison contre Provence Rugby ». Des mots qui résonnent avec ceux du capitaine, Antonin Berruyer, qui se voulait également prudent en conférence de presse d’avant-match : « On a fait une belle saison mais on n’a encore rien gagné jusqu’ici ». Un statut de favori qu’il fallait donc assumer et c’est chose faite ! Portés par un Stade des Alpes en ébullition, les Grenoblois n’ont laissé aucune chance à leur adversaire encore émoussé après leur succès contre Soyaux Angoulême en quart de finale (49-22).
Haie d’honneur, tifo géant, guichets fermés … Le public était au rendez-vous !
Leur première place au classement avait offert aux Grenoblois le privilège de disputer cette demi-finale sur leur pelouse. Un avantage non négligeable puisque le FCG est invaincu à domicile cette année.
Après un début de semaine agité autour de la question de la gestion du Stade des Alpes (Isère. Stade des Alpes : le FCG et le GF38 entament un bras de fer avec la Métropole, qui pour payer les factures ?), les supporters ont retrouvé leur enceinte pour jouer leur rôle de « seizième homme ». Dès 19h10, les plus fidèles d’entre eux ont répondu présent à l’appel du club pour accueillir les joueurs avec une haie d’honneur. Une ferveur qui a poursuivi les Grenoblois tout le long de la soirée dans un stade à guichets fermés. Pour l’occasion, un tifo géant a été brandi lors de l’entrée des joueurs par les 20 000 spectateurs présents.
Un soutien qui a été déterminant comme le soulignait Romain Trouilloud (centre de Grenoble) dans les colonnes du Dauphiné Libéré : « L’ambiance a été incroyable. Dès la haie d’honneur avant le match, on a senti qu’il se passait quelque chose. Ça nous a boostés, on voulait jouer tout de suite ! ». Une soirée qui restera donc gravée dans l’histoire du club avant le dénouement final samedi prochain. Pour l’occasion, le FCG pourra compter sur ses plus fidèles supporters qui feront le déplacement à Ernest Wallon avec un objectif simple : ramener le bouclier à la maison !
Un succès sans trembler
Le spectacle n’était pas seulement en tribune hier soir. Sur la pelouse, l’intensité et la rigueur grenobloise ont fait la différence face à des provençaux impuissants.
Porté par un Sam Davies des grands soirs (18 points), le FCG s’est montré discipliné en première mi-temps pour creuser l’écart avant la pause. En ne concédant qu’une seule pénalité durant le premier acte, les coéquipiers d’Antonin Berruyer ont su imposer leur jeu et rapidement prendre les devants. Gerswin Mouton a inscrit le premier essai du match (27’) avant que Romain Fusier ne débloque son compteur dans ces phases finales juste avant le mi-temps (39’). Entre-temps, Sam Davies avait pu montrer l’étendu de son talent avec un drop de plus de 40 mètres (35’) qui lui a valu une ovation lors de sa sortie. A l’issu de la rencontre, l’ouvreur gallois est revenu sur ce geste au micro du Dauphiné Libéré : « Le drop ? Il y a toujours un peu de chance, c’était 45 mètres. J’avais raté un coup de pied juste avant, et ce drop-là, c’est de l’instinct. Le rebond du ballon a été très bon juste avant de taper (sourires) ».
Avec une avance conséquente à la mi-temps (23-3), les Grenoblois ont pu aborder sereinement le second acte. Toujours tranchant dans les moments décisifs, Gerswin Mouton a inscrit son deuxième essai de la soirée dès la sortie du vestiaire (42’) après une merveilleuse ouverture du pied de gauche de Sam Davies. Auteur d’un doublé, l’ailier namibien semble être au meilleur de sa forme dans cette fin de saison avec 10 essais inscrits sur ses 6 derniers matchs disputés. Malgré l’expulsion de Richard Hardwick (55’), les Grenoblois n’ont pas sombrer notamment grâce à l’essai de Romain Trouilloud (58’) qui a acté le sort de cette rencontre. Grenoble s’impose donc 38 à 17 sans jamais avoir tremblé comme le reconnaissait Mauricio Reggiardo (entraîneur de Provence Rugby) après la défaite de son équipe : « Ils nous ont mis sous pression tout le match. Il n’y a pas eu photo sur ce match. Ils vont en finale, c’est juste ».
Une victoire entachée par des blessures et une exclusion
Cette demi-finale aurait pu être parfaite pour Nicolas Nadau et Patrick Pezery sans la blessure de José Madeira et l’exclusion de Richard Hardwick.
Dès la 9iem minute de jeu, l’international portugais a été contraint de laisser sa place à Thibaut Martel. Une blessure qui remet en cause sa participation à la finale samedi prochain. Un coup dur pour les Grenoblois qui devront se rendre à Toulouse avec de nombreuses absences en troisième ligne. D’autant que Richard Hardwick ne sera pas non plus du voyage en Haute-Garone. Expulsé à la 55iem minute, le Namibien sera en effet indisponible lors de ce rendez-vous décisif.
Jamais deux sans trois ?
Le FCG va donc disputer sa troisième finale de Pro D2 consécutive. Après deux revers (contre Oyonnax en 2023 et Vannes en 2024), les Grenoblois auront la possibilité samedi prochain de mettre fin à cette malédiction. Une victoire leur permettrait d’accéder au Top 14 sans passer par cette fameuse confrontation face au 13iem de l’élite qui ne leur a jamais réussi jusqu’ici. Une défaite contre Perpignan en 2023 puis contre Montpellier l’année suivante a empêché l’accès des alpins au niveau supérieur. Une étape que Romain Trouilloud souhaite éviter comme il l’a confié à l’issu de la rencontre : « Maintenant, il faut ramener ce putain de bouclier, je n’ai pas envie de refaire un access-match ».
Toutes les têtes sont désormais tournées vers ce que Patrick Pezery a nommé hier soir « une dernière montagne à gravir ». En attendant, les Grenoblois seront devant leur télévision ce soir pour connaitre leur adversaire (Brive ou Montauban). Une chose est sûre, Il faudra 80 minutes d’efforts et de solidarité à Toulouse avec au bout on l’espère la consécration … Une accession en Top 14 !
Clément Varesano