Gaëlle Desperrier (Grenoble Tennis) : « ce qui me fait le plus vibrer, c’est l’adrénaline »
Le week-end dernier, c’était la 1ère journée des interclubs féminins. L’occasion de parler de l’équipe grenobloise, de son excellent début de parcours. Mais aussi de Gaëlle Desperrier, joueuse qui a notamment eu l’honneur de remettre le trophée du meilleur tournoi CNGT au club de Moulins-Lès-Metz en ouverture de la finale de Fed Cup ce samedi.
Rendez-vous ce mercredi sur les terrains du Grenoble Tennis pour la 2ème journée des Interclubs à partir de 13 heures.
Quel est l’objectif sur ces interclubs pour le Grenoble Tennis ? Vous gagnez 5-1 contre Denain, quel est ton bilan de la journée ?
Au début, quand on a vu les poules, on était clairement outsider. On en parlait avec Guillaume (de Choudens, le capitaine de l’équipe féminine), ça ne s’annonçait pas évident. On ne s’attendait pas à la victoire d’hier. Sur le papier, il n’y avait que des filles mieux classées que nous. Mais au final, on remporte les deux doubles qui sont très disputés. On fait vraiment un super match avec Emmanuelle Salas. Vraiment agréablement surpris par la victoire.
(Sur son match) Je joue une fille qui est 180 je crois (La serbe Tadeja Majeric, 187ème au classement WTA). Je fais vraiment un bon match. Le 1er set est très serré, long, intense. Je le remporte à l’arrache. Elle a même une balle de set. Et finalement, je gagne le tie-break. Derrière, le deuxième set tourne à mon avantage à partir de 3-1. A partir de ce moment-là, je me suis libéré et elle, dans le même temps, a baissé de régime (victoire au deuxième set 6-1).
Du coup, les objectifs changent ?
Le maintien est presque assuré. On ne sait jamais comment ça peut se passer. De là à finir numéro 1 c’est différent. Mais une fois que le maintien sera à 100% assuré, pourquoi pas aller le plus haut possible.
Tu étais affiliée au cercle sportif de Marseille, Pourquoi faire les interclubs avec le club de Grenoble ?
Quand j’ai quitté Marseille, tout se passait bien. On était même monté 3 fois de suite avec le club. Mais il a connu des difficultés financières, il n’avait plus de budget. A cause de cela, Ils ont rétrogradé les équipes. Et je me suis retrouvé à chercher un club. Alors pourquoi Grenoble ? Parce que c’est à une heure de Lyon. C’est un bon club avec un bon niveau. Du j’ai décidé de partir et rejoindre Grenoble.
En plus de la compétition, tu es également professeur de tennis ?
Oui, depuis 1 an maintenant, je n’enseigne plus à Charbo’ (Charbonnière-les-Bains) parce que j’ai décidé de beaucoup plus me concentrer sur la compétition, de me consacrer principalement à ma vie de joueuse. Actuellement, j’entraîne une joueuse de 13 ans et un joueur de 25 ans. Aujourd’hui, je ne fais que vivre du tennis.
Pourquoi avoir quitté la compétition pour l’enseignement ?
Ce qui s’est passé, c’est que j’ai eu un coup de moins bien vers mes 17, 18 ans. J’ai eu du mal à m’adapter en tant que joueuse, être loin de Lyon…Si on regarde actuellement, il y a très peu de joueuses en France qui atteignent le très haut niveau. Aujourd’hui, il y en a combien ? Trois avec Alizée Cornet, Caroline Garcia, Kristina Mladenovic ? C’est dur d’arriver à un tel niveau. Il faut pouvoir faire les déplacements pour les tournois, s’adapter physiquement. Du coup, je suis parti dans les études. Après mon parcours scolaire que j’ai effectué par correspondance avec le CNED (Centre national d’enseignement à distance), j’ai fait une école de commerce, l’IDRAC, à Lyon, tout en continuant à jouer au tennis à un niveau intéressant. J’ai continué à faire des tournois français à haut niveau. Je suis resté au contact du tennis en passant les brevets d’Etat pour enseigner ma passion. A haut niveau si possible. Au final, j’ai un cursus complet scolairement, assez diversifié. Donc je n’ai pas de regrets.
Justement, d’où vient cette passion pour le Tennis ?
C’est un peu par hasard. Je jouais avec mon père aux raquettes de plage. Du coup, pourquoi pas le tennis. Il m’a inscrit au tennis. Ça a pris direct. J’ai commencé à 8 ans, ce qui est tard pour le tennis. Avant mes 8 ans, J’ai aussi fait du foot. Mais ça a moins bien fonctionné. Puis je n’ai pas vraiment été attiré par d’autres sports que le tennis. Récemment, J’ai essayé le hand’. Le truc, c’est que je n’ai pas beaucoup de patience pour apprendre un nouveau sport (rire). Je ne réussissais pas vraiment à m’amuser. Je n’avais pas les mêmes facilités que le tennis. Au tennis, je maîtrise donc je me défoule et me fais plaisir plus facilement.
« Je suis mauvaise joueuse, je déteste perdre. Après une défaite, Je suis capable de ne pas parler pendant 3 heures »
Comment tu te définies comme joueuse, Quelles sont tes points forts ?
Je suis une attaquante de fond de cours. Je suis fan de Rafael Nadal, mais on ne peut pas dire que mon jeu s’apparente au sien. C’est plus un modèle sur l’état d’esprit, sur la combattivité, sur le dépassement de soi. Nadal, c’est vraiment le joueur que j’affectionne le plus. Moi, Je suis assez hargneuse, assez dynamique. Ma surface de prédilection, c’est le dur en indoor. Mes meilleurs résultats, c’est sur green set (surface dure). Sur terre, j’ai un peu plus de difficulté parce que normalement, j’aime bien utiliser la puissance de l’autre. Par exemple, après mon service, je préfère rester au fond du cours et travailler l’adversaire. En plus je ne suis pas hyper grande. Sur terre battue, les balles rebondissent plus haut. Ça nécessite aussi plus de puissance pour accélérer le jeu. S’il faut s’apparenter à des joueurs, je dirais plus Arnaud Clément ou Gilles Simon pour le jeu.
Qu’est ce qui te plaît le plus dans l’enseignement du Tennis ? Quel est le rôle du tennis et du sport en général ?
Moi ce qui me fait le plus vibrer, c’est l’adrénaline. C’est un sport ludique où tu passes par toutes les émotions. Les hauts quand tu gagnes, le bas parfois quand tu perds un match. C’est vraiment un sport où tu peux faire beaucoup de choses, où il y a beaucoup de possibilités tactiques. Et puis, c’est un sport où je me dépasse facilement. J’adore jouer, c’est vraiment un sport qui m’amuse.
Ce que j’ai envie de transmettre quand j’enseigne, c’est mon vécu en tant que joueuse. C’est cette combattivité, cette acharnement. C’est une adrénaline que tu ne retrouves pas dans la vie de tous les jours. Je suis mauvaise joueuse, je déteste perdre. Après une défaite, Je suis capable de pas parler pendant 3 heures. Aussi, faire comprendre que l’important, c’est de tout donner. Pas grave si tu es un joueur et que tu as des défauts tactiques.
Quels sont les objectifs cette année en compétition ? En 2014, tu es arrivé en finale des 2ème série…
Oui, je pense que ce tournoi était largement à ma portée. Malheureusement, je perds en finale. En 2016, je fais quart de finale, pas loin du tout de la demi-finale. Cette année, l’objectif, c’est clairement de pouvoir gagner en 2ème série pour pouvoir accéder au plus haut niveau, en 1ère série. Ça va pas être facile parce que ce n’est pas sur ma surface de prédilection, c’est sur terre battue !