Gautier Josse (GSMH38) : « Il faut que la pyramide se solidifie de la base vers le haut »

Gautier Josse (GSMH38) : « Il faut que la pyramide se solidifie de la base vers le haut »




Promu cette saison en Proligue, le Grenoble SMH Métropole Isère Handball (GSMH38) a réalisé une entame de championnat satisfaisante, même si les Martinero-Grenoblois semblent un peu plus à la peine ces dernières semaines. Le directeur technique du club Gautier Josse nous a accordé il y a quelques jours un entretien où il revient sur l’équipe fanion, mais aussi sur les autres composantes d’un club bien décidé à poursuivre son développement.

La montée en Proligue, le bout du chemin ?

C’était clairement le gros point de mire que l’on s’était fixé quand on a renouvelé l’équipe dirigeante il y a quelques années. Le but était d’amener du handball professionnel à Grenoble : c’est fait ! Les bonnes personnes ont été mises au bon endroit pour arriver à cet objectif. La construction s’est faite sainement sur les plans sportif et structurels.

Maintenant, au-delà du maintien de l’équipe à ce niveau là de la compétition, il faut que tout le reste suive, que la pyramide se solidifie de la base vers le haut.

Des affluences au rendez-vous : le public de l’agglo’ est-il un public hand ?

Les Masters nous l’avait déjà montré mais cela a conforté ce que l’on pensait : il y a des gens qui veulent voir du handball dans l’agglomération. Ce sont souvent des amateurs de hand, qui sont férus de la discipline, mais il y a de la marge pour amener d’autres catégories de gens à voir du hand-spectacle sur Grenoble.

Maintenant il y a une limite établie, que ce soit par la capacité d’accueil de notre salle ou par les autres sports qui drainent pas mal de monde (GF38 et Brûleurs de Loups jouent comme le GSMH38 souvent le vendredi, ndlr). Il faut qu’on prenne le temps de s’installer dans le paysage sportif professionnel de l’agglomération.

A l’heure actuelle, ce n’est pas une priorité de drainer plus de monde mais à terme il faudra qu’on soit capable d’avoir un meilleur accueil, des VIP, des supporter, et qu’on arrive à proposer un spectacle un peu différent de ce qui existe actuellement.

Les autres équipes masculines du club sur le bon chemin

L’équipe réserve évolue aujourd’hui en Prénat’. Son objectif est de monter en national. On doit permettre à nos jeunes d’avoir un chemin de formation qui soit tracé, il faut construire ce chemin là pour qu’on puisse un jour renouveler l’équipe élite avec des éléments internes. On avait beaucoup de retard dans ce domaine, ce qui fait qu’on s’est beaucoup renforcé par le recrutement extérieur. Mais on est enfin remonté dans le meilleur niveau dans toutes les catégories, ce qui n’était plus arrivé depuis une dizaine d’années.

L’attractivité locale

Avec la montée on est plus attractif, c’est indéniable, elle a amené plus de jeunes.

En toute modestie le but est de pouvoir concurrencer un peu plus Chambéry qui accueille aujourd’hui la plupart des meilleurs joueurs de la région. Les deux modèles de formation de la région sont Chambéry mais aussi Valence. On doit s’en rapprocher. Cela passe par le développement de choses plus qualitatives sur le suivi des entraînements, des entraîneurs, sur l’attachement à une section sportive. On a récupéré cette année la gestion de la section sportive de Marie Curie, c’est par exemple un outil supplémentaire dans ce développement.

Les éducateurs : un enjeu important pour l’avenir

C’est ma mission principale en tant que directeur technique. Suivre, former en interne, envoyer en formation, faire des retours hebdomadaires pour guider les éducateurs du club et amener un peu plus d’efficacité dans les entraînements et la formation des jeunes joueurs

Les bons éducateurs, et c’est logique, sont déjà placés dans des clubs. Le but ce n’est pas de les débaucher. On travaille sur le moyen terme sur les jeunes du club qui sont intéressés. Certains sont déjà très motivés. J’en ai un de 2002 qui est en binôme avec entraîneur expérimenté sur l’école de handball. On a également un moins de 18 qui intervient sur les moins de 13. Ce sont des jeunes qui ont capté des choses et ont envie de retransmettre. C’est un enjeu important pour l’avenir.
C’est également la même chose en ce qui concerne les arbitres. Depuis cette saison les clubs ont la responsabilité de la base de la formation de ces derniers (jusque là ils étaient envoyé en formation au sein des Comité départmentaux et des Ligues régionales, ndlr). C’est une grosse responsabilité car il y a une vraie pénurie de jeunes arbitres. Mais ce n’est pas toujours facile, un jeune veut d’abord jouer, donc il faut essayer de lui faire comprendre qu’il est peut être plus fait pour l’arbitrage, c’est délicat.

Le baby hand : une activité qui marche !

On prend les jeunes enfantsà à partir de 2 ans et demi et on a développé le baby hand depuis la saison dernière. On a mis les moyens, on a développé un créneau exprès. Et c’est le meilleur choix qu’on ait fait depuis 2 ans, ça fonctionne à merveille !

Les parents interviennent sur le terrain, participent aux activités, co-animent la séance avec les deux responsables et ça fonctionne parfaitement. Tout est parfaitement structuré et cadré. On a de plus en plus de monde qui nous rejoint.

Tout est fait pour que les gamins s’amusent, c’est important d’apporter ce service là. Les parents on ce petit temps pour s’amuser avec les enfants. Cela créé également du lien social entre adultes, c’est devenu une vraie famille baby hand. Ils viennent plus tôt prendre le café tous ensemble, il n’est pas rare de voir des parents s’impliquer autrement au sein du club et se sont aussi des gens qui viennent soutenir l’équipe fanion.

Échanges et proximité pour faire connaitre le club

Interventions périscolaires

On intervient sur deux écoles par trimestre à Saint-Martin d’Hères. On a des jeunes qui basculent au club suite à ces temps là.

On a aussi développé une 2e forme d’intervention avec des joueurs professionnels qui vont dans les écoles le midi. On créée un temps d’échanges et derrière on met en place des ateliers un peu sportifs avant de manger avec eux à la cantine. Cela créée un vrai moment de proximité avec des joueurs pros. L’idée est d’échanger sur comment c’est d’être joueur de handball, car si la discipline se connaît de mieux en mieux c’est surtout le cas à partir du collège. En école primaire on connaît plus le foot bien sûr mais aussi le rugby ou le basket. Il n’est pas rare de voir des enfants qui ne savaient pas qu’il y avait une équipe professionnelle de hand sur Grenoble.

Le handball féminin pas mis de côté

C’était obligatoire, lié au développement des clubs. On avait une équipe féminine seniors qui fonctionnait déjà bien et dans les critères de développement la féminisation du sport est devenue essentielle.

On voulait rouvrir toutes les catégories, garçons ou filles, pour avoir un maximum de monde sur le club et depuis 2-3 ans on a ouvert une catégorie féminine pour toutes les tranches d’âge jeunes. Les moins de 11, qui étaient mixte ont aussi été séparés.
Ce n’est pas notre priorité d’avoir du haut niveau, le but est avant tout d’offrir un service aux jeunes filles intéressées par la pratique. A côté de nous il y a des clubs plus performants à ce niveau là donc on est capable de travailler en lien avec eux si on a une joueuse qui sort du lot.

Pour l’instant les filles seniors font un super parcours depuis 3 ans, on a un super groupe, qui se connaît depuis un moment, Toufik (Malek, le coach, ndlr) fait un super travail et ça fonctionne bien. Elles sont en N3 territoriales aujourd’hui et je pense qu’elles ont le niveau pour peut-être viser plus haut. C’est l’après qui questionne. Est ce qu’on sera capable de sortir des filles pour jouer en National ou le réseau local permettra de rester compétitif une fois que ce groupe actuel ne jouera plus ? L’interrogation est là.

Le retour des Masters cet hiver

L’été dernier, avec la montée en Proligue, il était compliqué d’organiser une grosse compétition sur la même formule que les précédentes, mais l’idée n’est pas abandonné. Les Masters seront même de retour dès cet hiver, les 19 et 20 janvier prochains, à la Halle Clémenceau. Maintenant que nous sommes montés en Proligue, on pourra même y participer et ainsi nous tester contre des équipes un peu plus costauds que nous.