GF38 – le premier jour du reste de sa vie…
…Ou au moins du reste de sa saison. En concédant le match nul face à Villefranche, les footballeurs grenoblois se sont encore un peu plus compliqués la tâche dans leur objectif d’accession en National. Avec ce quatrième nul consécutif, les voilà 8ème du classement à 8 points du nouveau leader Mulhouse.
La réception du FCVB, deuxième du général, était à juste titre vu comme un tournant très important de la saison. « Vaincre ou mourir » face à un concurrent direct pour la montée. Le GF38 n’a pas vaincu. Est-il mort pour autant ?
Avant la rencontre j’aurais été tenté de répondre oui. A force de laisser des points en route, on finit par le regretter. L’argument « la saison est encore longue » est moins recevable chaque journée qui passe. Une dizaine de points de retard sur une équipe n’a rien de rédhibitoire. La Duchère est entrain de montrer qu’une avance peut rapidement fondre. Là il s’agit d’en prendre 8 à la Duchère, 8 à Mulhouse, potentiellement 7 à Moulins, 6 à Villefranche etc. Et j’aurais été enclin à penser que la tâche était insurmontable pour les pensionnaires du Stade des Alpes.
Pourtant, malgré un énième match nul, le 8ème de la saison (en 13 journées, record de la poule), j’ai envie de croire aux chances de cette équipe. Pas tant à cause du bon niveau de jeu affiché pendant plus d’une heure. Grenoble a déjà livré de bonnes prestations face à Mulhouse, la Duchère pendant une mi-temps ou Moulins. Olivier Saragaglia est le premier à admettre – et ce n’est pas de la forfanterie, juste un froid constat – qu’aucune équipe ne s’est montrée supérieure à Grenoble cette saison.
L’an passé, Grenoble s’est construit dans la difficulté. Une équipe de joueurs « dont personne ne voulait » nous rappelait il y a peu le coach alpin. Le déplacement inaugural à 12 dont 3 gardiens à Corte ou la rencontre de Coupe de France à Valence, douloureuse sur le plan de l’arbitrage (déjà), furent autant de moments fondateurs du nouveau GF38. Une équipe est née, selon l’expression consacrée, et a grandi. Le genre de moment qui manquait peut-être cette année, le trop grand sentiment de confort ressenti par les joueurs leur étant reproché.
Ce nul face à Villefranche peut être le « Corte » de cette année. Je ne reviendrais pas sur les circonstances, sur la justesse ou non des décisions arbitrales. Ce n’est pas la première fois que Grenoble se place dans une situation de « victime » (encore une fois à tort ou à raison). La seule chose importante est la réaction de l’équipe. On a déjà eu l’occasion cette saison de voir les joueurs trainer aux vestiaires ou sortir de ceux ci la tête basse, conscients de ne peut être pas avoir montré ce dont ils sont capables. Rien de tout cela ce samedi soir. C’est la tête haute qu’ils ont rejoint la zone mixte. Abattus, bien évidemment. « Avec un fort sentiment d’injustice » complètera Saragaglia. « A part les féliciter, difficile de leur dire quoique ce soit. ». Ce soir sans doute. Mais nul doute que l’entraîneur du GF38 saura exploiter les graines de révolte semées ce samedi au Stade des Alpes et dont on pouvait apercevoir la faible mais tenace lueur dans les regards déterminés (parfois tristes) des footballeurs grenoblois.
Attention à la bête blessée. Le GF38 n’est pas mort ce soir. Et s’il montre cette détermination jusqu’à la fin de la saison (couplée à la supériorité technique affichée depuis l’entame du championnat), le National ne sera sans doute pas loin.
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Crédit photo : Alain Thiriet