Grenoble : évolution ou révolution ?

Grenoble : évolution ou révolution ?

Cela fait partie des aléas du sport. Après avoir réalisé la meilleure saison de son histoire en Ligue 2 en terme de points et de nombre de victoires, le Grenoble Foot 38 ne s’attendait sans doute pas à vivre un début d’été aussi mouvementé, marqué par le départ de son entraîneur Philippe Hinschberger, remplacé par un technicien italien, Maurizio Jacobacci. Après quelques jours de reprise et deux matchs de préparation disputés, l’arrivée de ce dernier s’inscrit jusque là surtout dans une optique de continuité plutôt que de changement(s).

Un effectif relativement stable… pour le moment

Il faut dire que le nouveau coach de Grenoble doit composer avec le même effectif que son prédécesseur. A l’exception de quelques jeunes appelés à jouer avec la réserve cette saison (Victor Trento, Sofiane Belkheir, Zinedine Labyad), aucune nouvelle tête n’a ainsi été alignée lors des matchs nuls face à Grasse (0-0) à Aix-les-Bain puis face à Dijon (1-1) à Mâcon. Les seules recrues réalisées jusqu’à maintenant n’étaient pas encore opérationnelle : Olivier Boissy n’était pas encore arrivé à Grenoblois alors que l’international jeune géorgien Giorgi Kokhreidze, qui était présent en tribune à Aix-les-Bain, n’avait pas pu prendre part au moindre entraînement collectif. Les supporters ont pu en partie se consoler en revoyant sous le maillot grenoblois Kristofer Kristinsson et Terell Ondaan, deux joueurs offensifs qui avaient été prêtés aux Pays-Bas la saison dernière.

Au niveau des compositions, par la force des choses, Jabocacci n’a donc guère pu apposer sa patte jusque là. Mais cela pourrait évoluer au cours des prochaines semaines. Déjà avec Kokhreidze qui a le profil d’un titulaire en puissance. Et d’autres recrues sont attendues pour palier les départs de Jessy Benet, Willy Semedo et autre Moussa Djitté.
Reste à voir les profils des joueurs choisis : simple joueurs de compléments ou grosses pointures ? L’entraîneur italien évoquait lui des joueurs capable de renforcer son groupe, ce qui laisse plutôt penser à la seconde option.
En ce début du mois de juillet, l’équipe type alpine potentielle part en tout cas plutôt sur un air de déjà-vu, avec seulement une très légère évolution : Maubleu – Gaspar, Monfray, Nestor, Mombris (/Abdallah) – Perez, Pickel (Belmonte), Kokrheidze – Diallo, Anani, Ravet.

Pas de révolution dans l’animation

Une « équipe-type » que nous laissons pour l’instant en 4-3-3. Car là aussi, pas de révolution sur ce qui a été montré à l’occasion des premières sorties amicales. On annonçait Jacobacci adepte d’un schéma à 3 défenseurs axiaux mais compte-tenu de l’effectif dauphinois on ne s’attendait pas pour autant à le voir mettre en place ce système pour le moment. Et, effectivement, le nouvel entraîneur du GF38 a fait dans la continuité en ré-installant le 433 utilisé ces dernières saisons, qui alterne avec un ou deux pointes basse selon les phases de jeu. Un système avec lequel les joueurs sont en terrain connu et qui permet d’utiliser au mieux les profils présents dans l’équipe. Si les prochaines recrues venaient à avoir des profils différents, on pourrait se poser la question d’un changement mais à désormais moins de 3 semaines du coup d’envoi de la Ligue 2 et alors que déjà 2 matchs de préparation sur 5 ont été disputés, difficile d’imaginer une révolution menée par un coach qui a jusque là décidé de s’intégrer en douceur à son nouveau club.

Les principes de jeu sont eux aussi identique : déjà cherché à bien défendre, avec un bloc compact, un pressing haut et chercher à se projeter vers l’avant avec un jeu direct favorisant les transitions rapides. Des choix effectués avec beaucoup de pragmatisme. Pour s’éviter une saison difficile, Grenoble va déjà chercher à ne pas perdre en se montrant solide défensivement, ce qui a été la principale force de l’équipe ces dernières saisons. Le « hourra football » attendra, au moins qu’il y ait des premiers résultats rassurants.

Un changement d’entraîneur peut signifier de repartir d’une feuille blanche, si l’homme en question arrive avec ses idées, ses profils de joueurs et cherche à appliquer sa patte rapidement. Cela ne semble pas être le cas avec Maurizio Jacobacci qui fait, jusque là en tout cas, avec ce qu’il a sous main, sans chercher à tout révolutionner. Sans doute le choix le plus intelligent compte tenu des excellents résultats obtenus par ce groupe la saison dernière. Nous sommes à Grenoble donc davantage dans une évolution – avec le temps l’Italien apportera ses idées – que dans une révolution. Il reste 3 semaines de préparation pour conforter cette tendance. Ou pas.